PORTRAITS
Rencontre avec DOMINIQUE SEAU, PDG d'Eminence

Eminence renoue avec la croissance

 

PDG du groupe Eminence depuis 2007, sa société emploie 500 personnes en France dans ses usines de Sauve et Aimargues (Gard). Président de la Fédération de la maille et de la lingerie, Dominique Seau est à la tête d’une entreprise qui renoue avec la croissance.

 

Comment fait-on pour maintenir une industrie textile en France ?

Nous exploitons deux des quatre usines qui restent en France pour la production de lingerie masculine. On le fait grâce à l’héritage reçu des fondateurs de l’entreprise. Ils avaient une avance en termes de créativité et un cumul de savoir-faire qui amènent nos équipes à travailler au meilleur niveau. Ensuite, cet outil français nous permet une réactivité qui est de 5 jours contre 5 mois en Asie. C’est l’excellence du produit et la qualité de service qui nous permettent de justifier de nos prix. Enfin, nous avons des marques : Athéna et Eminence qui permettent également de porter cette différence. Sans elles, nous n’existerions plus.

Comment se porte le marché français de la lingerie ?

En France, par rapport à l’an dernier, sur le sous-vêtement féminin, le marché est, en chiffre d’affaires à -5% et à -2% sur le masculin. A l’export, le féminin reste à -5% et le masculin est à -3%. Dans ce contexte, Eminence se porte beaucoup mieux que le reste du marché puisque nous connaissons une croissance de 4%. Il y a à cela plusieurs raisons. Nous avons notamment innové avec Athéna en lançant des produits running, training et sports collectifs, comme le font les fabricants de chaussures ou d’articles de sports. Sur Eminence, qui est une marque premium, ce qui guide le consommateur, c’est le « made in France ».

 

Le made in France guide le consommateur.
Dominique Seau, PDG d’Eminence

 

Vous avez récemment développé des tissus techniques en répondant à des appels d’offre de l’armée. Pouvez-vous nous expliquer à quoi correspond cette stratégie ?

Nous sommes partis de notre savoir-faire sur les mailles fines. On s’est demandé comment on pouvait l’utiliser autrement. C’est un de nos sous-traitants qui nous a mis sur la piste en 2010. Nous avons travaillé avec le ministère de l’Intérieur et de la Défense pour comprendre les besoins des policiers et de soldats jusqu’à réaliser 14M€ de CA l’an dernier en fabriquant des polos pour la police et des tee-shirts sous gilet pare balles pour les soldats avec des produits aux propriétés anti-feu, anti-moustiques, qui protègent du froid tout en évacuant la chaleur. Nous avons été co-attributaire de ce marché avec une autre entreprise de la région, Paul Boyé Technologies, c’est dire si la région est en pointe sur cette question.

 

 

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