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Canal Rhône-Sète, un plan pour l’avenir

 

Aujourd’hui, les canaux du Midi s’inscrivent dans le patrimoine emblématique de l’Occitanie. Derrière la carte postale qui occupe aujourd’hui le premier plan de leur évocation, leur utilité économique demeure. Le prochain contrat de plan État-Région Occitanie (2021-2027) se penche sur le cas du canal du Rhône à Sète qui, à l’heure où toutes les alternatives au fret routier sont étudiées, pourrait ne plus être navigable d’ici 20 ans si rien n’est fait.

 

Porté par Louis XIV et Colbert, achevé en 1681, le Canal du Midi fut le premier objectif d’une ambition française consistant à éviter au commerce à destination ou en provenance de la Méditerranée de faire le détour par Gibraltar pour être relié au nord de l’Europe. Sète a été retenue comme étant la porte d’entrée de ce projet visant à relier Bordeaux à l’Ouest, et le Rhône à l’Est, via Beaucaire. Les 68 km du Canal du Rhône à Sète, dit aussi « Canal des Étangs » ont été achevés en 1828. Il en reste essentiellement aujourd’hui un patrimoine historique qui sert d’argument à la valorisation touristique de l’Occitanie (le Canal du Midi est classé par l’Unesco au titre de Patrimoine Mondial). Toutefois, le transport de fret subsiste.

 

L’investissement de 160 M€ est certes élevé mais c’est une stratégie qui porte sur les 50 prochaines années. Le développement du fluvial depuis Sète évitera 15 000 camions par an sur les routes.

Olivier Carmès, directeur du Port de Sète

 

Un vétéran toujours fret

Le trafic actuel de vracs solides diversifiés sur le canal du Rhône à Sète est d’environ 250 000 tonnes/an. Par ailleurs, plus de 4 000 mouvements de bateaux à vocation touristique ont été enregistrés à l’écluse de Frontignan. VNF engage 3 M€ tous les ans pour son entretien, mais le canal souffre : berges fragilisées, envasement… Le 15 octobre dernier, Étienne Guyot, préfet de la région Occitanie et préfet de la Haute-Garonne, a lancé une consultation territoriale qui vient de s’achever, et dont les résultats seront connus en janvier 2021. L’objectif est d’éclairer le gouvernement et le préfet d’Auvergne-Rhône-Alpes sur les décisions d’investissement à prendre dans le cadre du Plan Rhône-Saône et du prochain contrat de plan Occitanie Etat-Région 2021-2027.
Le canal de Rhône à Sète doit être à terme, dragué, consolidé, et surtout recalibré, pour y faire circuler des barges de 1 800 tonnes au lieu de 1 000 tonnes aujourd’hui. Le coût total estimé s’élève à 160 millions d’euros. Le développement du fluvial depuis Sète évitera 15 000 camions par an sur les routes. « L’investissement est certes élevé, mais c’est une stratégie qui porte sur les 50 prochaines années », a fait valoir Olivier Carmès, directeur du Port de Sète, très motivé par le projet.

 

 

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