PORTRAITS
Rencontre avec THOMAS TEISSIER, cofondateur et directeur général de Sherco

Sherco, la course en tête avec France Relance

 

Fabriquées à Nîmes, les motos gardoises, coqueluches du Dakar, connaissent une forte croissance de leurs ventes. La marque vient d’être retenue par l’État pour recevoir une aide à l’investissement de 2 millions d’euros sur un investissement de plus de 7 millions d’euros. De quoi donner un coup d’accélérateur à un développement déjà soutenu.

 

Sherco est Champion du Monde en titre d’Enduro grâce au titre remporté par le Néo-Zélandais Hamish MacDonald en 2020 dans la catégorie Junior au guidon de l’iconique 300 SEF Factory. Dès son origine, l’entreprise s’est spécialisée sur les véhicules off-road avec une première moto de trial en 1999, puis une moto d’enduro de 450 cm3 dès 2004. Depuis un an, toute la production de la marque est française puisque la société a rapatrié dans le Gard l’ensemble de sa capacité de production dont une partie était auparavant implantée en Espagne. Installée dans la zone industrielle de Saint-Césaire, à l’ouest de Nîmes, la société occupe désormais 12 000 m2 de locaux où elle a investi dans une ligne de production de boîtes de vitesses. Un investissement de 7 millions d’euros pour lequel Sherco a reçu le soutien du plan France Relance pour un montant de 2 millions d’euros. Fondée en 1998 par Marc Teissier et Andreu Codina, tous deux anciens pilotes de moto trial, Sherco s’est d’abord spécialisée dans ce marché de niche, avant de se diversifier vers l’enduro et de se lancer sur le marché des 50 cm3 avec, en 2002, le rachat de la marque tarnaise HRD.

 

La France représentait plus de 50% de notre chiffre d’affaires il y a 10 ans, contre 30% aujourd’hui. Nous sommes une marque internationale avant tout et, avec la pandémie de Covid-19, nous avons clairement pu mesurer que diversifier les marchés nous permet de diminuer le risque.

Thomas Teissier, cofondateur et directeur général de Sherco

 

Le 3e fabricant français de motos est gardois

Sherco est aujourd’hui le troisième fabricant français derrière MBK et Peugeot avec 8 500 motos produites chaque année, distribuées pour 70% à l’international. “La France représentait plus de 50% de notre chiffre d’affaires il y a 10 ans. Diversifier les marchés nous permet de diminuer le risque. Avec la pandémie de Covid-19, nous avons clairement pu le mesurer. Nous sommes une marque internationale avant tout”, détaille Thomas Teissier, directeur général de l’entreprise. Alors que la marque a enregistré une croissance de +3% en 2019-2020 (exercice clos fin juin), malgré une fermeture imposée de l’usine pendant le confinement du printemps, le constructeur table, pour l’année en cours, sur une croissance de +20%. “Si vous commandez une moto non programmée aujourd’hui, vous l’aurez en janvier 2022”, prévient le dirigeant qui ne s’attendait pas à ce que son marché, porté sur le loisir, réagisse ainsi. La marque propose une offre complète de plus de 30 modèles dans les gammes enduro, trial, supermotard et produit également des pièces racing, vêtements et accessoires dédiés aux pilotes. Ouverte sur son écosystème, l’entreprise est fournisseur de pièces détachées pour le constructeur de motos Em Motion, installé à Vendargues. Elle échange aussi régulièrement avec l’équipementier Furygan, lui aussi installé à Nîmes. Pour poursuivre son développement, Sherco entend investir de façon conséquente sur la conception et la supply-chain de ses pièces détachées, qui pèsent aujourd’hui pour environ 15% de son activité. Sherco a été accompagné par la CCI Gard lors de la demande de subvention à la Région pour l’extension et la transformation du site existant, ainsi que pour la relocalisation à Nîmes de sa production de boîtes de vitesses. Le constructeur a apprécié l’écoute de ses élus et de ses collaborateurs, ce qui lui a ouvert des portes et facilité les mises en relation avec les institutions et les collectivités locales.

 

 

 

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