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Smaart, la croissance ne manque pas à l’appel

 

En 2012, six cadres dirigeants ont racheté avec leurs indemnités de licenciement leur société de maintenance en télécommunication (Fibrosud) mise en liquidation judiciaire pour lancer Sofi Groupe. Cette entreprise basée à Saint-Mathieu-de-Tréviers (Hérault) a ensuite créé la marque Smaaart, qui reconditionne les smartphones et les tablettes numériques et les revend. Elle connaît un franc succès qui n’a pas faibli avec la pandémie, bien au contraire. Récit de cette aventure humaine où les valeurs environnementales et sociales priment.

 

Vieux téléphone à clapet gardé par nostalgie, smartphone conservé par précaution… Les Français s’accrochent à leurs anciens téléphones portables, si bien que 110 millions* de mobiles dorment dans nos tiroirs au lieu d’être revendus ou recyclés. Ces objets intéressent grandement l’entreprise de reconditionnement Smaaart, installée dans la zone d’activité économique de Saint-Mathieu-de-Tréviers (Hérault). Créée en 2017, elle collecte toutes les marques et modèles de Smartphones et tablettes numériques quel que soit leur état. « Grâce à une batterie de tests et diagnostics innovants, nous parvenons à optimiser le réemploi, la valorisation des téléphones et tablettes et leur recyclage, explique Jean-Christophe Estoudre, président de Sofi Group. Nous effaçons bien sûr les données personnelles des anciens propriétaires, changeons ou réparons les écrans, batteries, connecteurs, boutons, micros, écouteurs défaillants, refaisons fonctionner la 2G, 3G, 4G, le Wifi, le Bluetooth… Une fois le mobile ou la tablette remis en état, ils bénéficient d’une garantie allant jusqu’à deux ans », précise le spécialiste.

 

Une démarche qui a du sens

Ainsi, « on économise 83 kg de CO2 (dioxyde de carbone – gaz à effet de serre) par téléphone par rapport à un neuf et 259 kg de matières premières (extraction de minerais, etc.) pour un téléphone qui, au final, ne pèse que 150 g ! Côté porte-monnaie, le client est aussi gagnant puisqu’il fait 30 à 50 % d’économies. ». Toujours à l’affût d’appareils électroniques usagers, l’entreprise rachète aussi des flottes d’entreprises : Montpellier Métropole, Agglomération 3M, Pays de l’Or, Banque Populaire du Sud… « On revalorise les produits et on les redistribue aux entreprises, qu’on rééquipe ainsi. C’est de l’économie circulaire ! », souligne l’entrepreneur. Pour les remettre en état, Sofi Group ne peut compter sur des fournisseurs locaux voire hexagonaux de pièces détachées : seule la Chine en produit.

 

Une croissance exponentielle

L’entreprise gère aussi la fin des Smartphones et tablettes en les transmettant à des partenaires qui les recyclent en matières premières qui sera revalorisée. Forte de 114 personnes, la société a néanmoins été ébranlée par la pandémie de Covid : l’unité de production a été mise à l’arrêt pendant les 2 mois ½ du premier confinement, et n’a donc plus pu produire… « Tous nos stocks ont été écoulés. Heureusement, nous avons ensuite rattrapé le retard et en 2021, connu une croissance de 55 % par rapport à 2020 et fait 21 millions d’euros de chiffre d’affaires ».
Prônant une économie durable, Sofi Group veille aussi aux valeurs sociales en privilégiant l’embauche de chômeurs longue durée, en fin de droits ou des personnes en reconversion professionnelle. Et a créé une école de formation (d’une durée de 2 mois ½) en interne. « Le reconditionnement des produits électriques et électroniques c’est, selon nous, l’avenir », insiste Jean-Christophe Estoudre. Ce ne sont pas les Français soucieux d’économiser de l’argent et de préserver la planète qui diront le contraire.

 

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