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Et si l’on mettait les gaz sur la biométhanisation ?

 

En Occitanie, le premier méthaniseur a été raccordé au réseau de distribution GRDF en 2018 et le gaz vert ne représente pour l’instant que 1 à 2% de la production régionale. Mais le potentiel est là et les ambitions sont clairement affichées pour développer une filière qui s’inscrit pleinement dans la volonté régionale de territoire à énergie positive.

 

Plus de 80% des habitants d’Occitanie ont une image positive du gaz vert et pensent qu’il s’agit d’une énergie d’avenir. Ce sont les chiffres avancés par GRDF, qui a mené une étude en mars 2022 sur ce sujet « afin de montrer que ce produit existe et qu’il est plutôt bien accueilli », explique Thierry Grangetas, le directeur clients territoires de GRDF Sud-Ouest. Celui-ci reste cependant conscient du travail d’information à mener car la moitié de la population n’a jamais entendu parler du biométhane.

« Nous pouvons mettre plus en avant cette filière que ce qui est fait aujourd’hui. Il y a un vrai potentiel et c’est une filière qui a du sens, qui crée de l’emploi et qui est très intégrée dans les process agricoles », assure Thierry Grangetas. Si l’Occitanie n’a pas été une région pionnière dans le domaine, il existe selon lui une vraie dynamique territoriale sur un secteur encore jeune. Le projet Biométharn, situé entre Castres et Mazamet, est le premier méthaniseur raccordé au réseau GRDF en 2018 et permet, grâce à la valorisation de 13 000 tonnes de déchets organiques par an, de couvrir les besoins de près de 100 tarnais. Mais, alors que le gaz vert ne représente que 1 à 2% dans le réseau, l’objectif affiché est d’atteindre 8 % en 2025 et 20% en 2030. « Nous avons aujourd’hui 16 structures dans le réseau GRDF et 5 mises en service sont prévues cette année », indique le directeur clients territoires de GRDF Sud-Ouest, qui estime que cette tendance devrait se poursuivre.

 

Nous pouvons mettre plus en avant cette filière que ce qui est fait aujourd’hui. Il y a un vrai potentiel et c’est une filière qui a du sens, qui crée de l’emploi et qui est très intégrée dans les process agricoles de notre territoire.

Thierry Grangetas, directeur clients territoires de GRDF Sud-Ouest.

 

Mais la biométhanisation ne concerne pas seulement le monde agricole puisque les stations d’épuration des eaux urbaines de Perpignan-Méditerranée et de Toulouse Métropole, ou le centre de traitement des déchets ménagers de Pavie, dans le Gers, produisent aussi du biogaz.
Et puis, au-delà de ces atouts géographiques, la région Occitanie possède des centres de recherche pour développer du biogaz de 2e ou 3e génération, comme l’Insa, l’Inra Narbonne ou les Mines d’Albi. « Il y a aussi de nombreux producteurs de méthaniseurs et des bureaux d’études comme Solagro qui font partie de cette filière que nous cherchons à fédérer », ajoute Thierry Grangetas. Bref l’Occitanie a tout ce qu’il faut pour voir émerger une autre filière d’énergie renouvelable, qui s’inscrirait complètement dans la volonté régionale de devenir un territoire à énergie positive. Avec l’objectif affiché de passer d’une production de 350 GWh/an aujourd’hui à 800 GWh/an fin 2023, la région veut clairement mettre les gaz sur le biométhane.

 

 

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