FORMATION - avril 2022

A l’INM, les compétences naviguent en flotte

 

L’Institut Nautique de Méditerranée (INM) a été initié en 2003 par la CCI Pyrénées-Orientales, avec pour objectif de structurer un outil de formation professionnelle susceptible d’apporter une réponse à la filière nautique, en attente de main d’œuvre adaptée à ses spécificités. Près de vingt ans plus tard, Serge Pallares, son Président, constate que les efforts ont payé… jusqu’au paradoxe.

 

« La filière est victime de son succès. Les professionnels ont acquis une réputation d’excellence. De fait, la demande est devenue très pressante et, aujourd’hui, nous n’arrivons plus à suivre le rythme pour cause de manque de main d’œuvre », constate-t-il, à la fois ravi de la notoriété acquise, et désolé à l’idée que les professionnels, saturés par la demande, ne parviennent à la satisfaire.
Sur le littoral d’Occitanie, se côtoient 66 ports de plaisance totalisant plus de 28 000 anneaux, 5 ports de pêche, 3 de commerce, auxquels il faut ajouter 3 ports fluviaux, mais aussi des ateliers de réparation et d’entretien, et des constructeurs de bateaux de grande réputation, ainsi que 500 entreprises associées ou sous-traitantes pour des prestations diverses. Au final, sur les 200 kms de la bande littorale, 1 790 entreprises font travailler 6 600 personnes pour plus de 600 M€ de CA.
« Nous avons relevé que la pandémie a eu un effet dynamisant sur le nautisme de loisirs, relève Serge Pallares, de fait, il faut impérativement que les entreprises puissent suivre. Or, à cette heure, il manque a minima 500 emplois qui ne trouvent pas preneur ».

 

Dans notre région, les métiers maritimes ne viennent pas en première intention quand on est collégien et qu’on songe à son avenir. Pour autant, notamment pour la plaisance, la notoriété des professionnels de l’Occitanie, en Méditerranée, est très forte.

Serge Pallares, Président de l’Institut Nautique de Méditerranée (INM)

 

« L’INM est à l’écoute de ces professionnels. Pourtant, nous formions 150 personnes en 2019, nous avons près de 200 inscrits pour 2022, et nous pourrions aller plus loin encore », renchérit Karine Leplat, directrice pédagogique en charge du développement de l’INM. Elle entend lancer « une campagne de séduction » à l’adresse des lycées et collèges, mais aussi de Pôle Emploi. Le bilan de l’Institut est son premier argument : « depuis 2003, 2500 stagiaires ont été formés, 98 % d’entre eux ont obtenu leur diplôme et trouvé un emploi. Les métiers du nautisme sont les plus divers : de la menuiserie, aux matériaux composites, en passant par l’électricité et l’accastillage, sans oublier le commercial, il y en a pour toutes les vocations », poursuit-elle en soulignant que « il y a de la place pour les débutants. Nous allons développer l’apprentissage qui ne représente pour l’heure que 3 % des formations ». «Il est vrai que dans notre région les métiers maritimes ne viennent pas en première intention quand on est collégien et qu’on songe à un avenir. Pour autant, notamment pour la plaisance, la notoriété des professionnels de la Méditerranée est très forte », insiste Serge Pallares qui, via l’INM, cherche « à provoquer le déclic qui manque encore pour amener les jeunes à s’intéresser à ces métiers, afin de ne rien perdre de notre potentiel ».