ANIMATION - mai 2021

La structuration de la filière hydrogène en Occitanie

 

Notre région est l’un des territoires leaders en Europe quant à la structuration de cette filière énergétique pleine de promesses pour l’environnement et pour l’économie. Avec, à la clé de nombreuses et importantes opportunités de business pour nombre d’entreprises. À tel point que certains prédisent que, après l’aéronautique, l’Occitanie pourrait devenir la plaque tournante de l’hydrogène appliqué aux mobilités. Un signe ne trompe pas : la première réunion du conseil national de l’hydrogène (CNH) s’est tenue le 25 février à Albi en présence de trois ministres.

Pourquoi Albi ? Parce que c’est là qu’est implantée l’entreprise Safra, unique constructeur français de bus à hydrogène. Mais du nord au sud et de l’est à l’ouest, les initiatives, les talents et les réalisations concrétisent le fait que, si cet élément chimique de numéro atomique 1 est une énergie pleine d’atouts, elle est aussi un formidable moteur de développement économique pour tout notre territoire. À Tarbes, c’est Alstom qui s’impose comme pionnier dans ce mode de locomotion appliqué au ferroviaire avec une technologie mise au point pour produire une chaîne de traction à hydrogène. Les premiers essais en France d’un train de ce type devraient intervenir d’ici 2022 entre Montréjeau et Luchon.
À Toulouse, outre les annonces par Airbus de la mise en service d’un programme commercial d’avions à hydrogène d’ici à 2035, un campus hydrogène pour l’avion vert sera installé à Francazal. À Montpellier, Bulane, inventeur de la flamme hydrogène industrielle, vient de passer le cap des 1 000 unités de son électrolyseur Dyomix livrées… et se lance à la conquête du marché européen des chaudières. À Perpignan, Aeron finalise son avion électrique régional mû par des piles à combustibles alimentées par hydrogène. À Port-la-Nouvelle, c’est le futur « hub » des énergies vertes de notre région qui se dessine : les éoliennes du Golfe du Lion alimenteront en énergie la future usine de production d’hydrogène vert de Port-la-Nouvelle et une filière à haute valeur ajoutée d’hydrogène « vert » -voir plus bas. Bref, notre région a tous les atouts pour être au centre du jeu comme le conclut le rapport sur l’hydrogène vert comme investissement d’avenir, coécrit par Didier Gardinal, trésorier de la CCI Occitanie et conseiller au Conseil économique et social (Cese).

Une délégation de France Hydrogène en Occitanie

En juillet 2020, l’Europe a annoncé le lancement d’un plan pour développer l’hydrogène propre. Deux mois plus tard, la France a dévoilé un grand projet hydrogène doté de 7,2 milliards d’euros d’ici à 2030, preuve de l’intérêt des pouvoirs publics pour cette énergie propre. La stratégie française sera pilotée par France Hydrogène, nouveau nom de l’association française pour l’hydrogène et les piles à combustible, et ses douze délégations régionales. En Occitanie, Stéphane Arnoux, directeur développement, commercial et marketing de Qair Premier Elément et directeur général de Hyd’Occ, a été désigné délégué régional. « Je travaille depuis longtemps avec l’Occitanie sur la question de l’hydrogène », explique celui qui a été, pendant plusieurs années, en charge du développement de ce secteur pour Engie. « La région a depuis longtemps intégré l’hydrogène dans son mix énergétique. Elle a compris qu’il peut être une des solutions pour la décarbonation. » Et les initiatives se multiplient aujourd’hui, à l’image du projet Hyport à l’aéroport Toulouse-Blagnac ou de la société Hyd’Occ, créée par Qair et l’Arec, qui va construire l’usine évoquée ci-dessus d’une capacité de 6 000 t/an sur le site de Port-la-Nouvelle, grâce à l’électrolyse de l’eau, pour répondre aux usages de mobilités lourdes (maritime, ferroviaire…). Des entreprises comme Nexeya, Safra ou Eureteq sont autant de pépites à développer.

 

France Hydrogène doit participer à la massification et à l’industrialisation de la filière. Pour cela, il faut aussi travailler avec les laboratoires de recherche, comme le Laplace à Toulouse. Cette énergie doit être accessible sur tout le territoire d’Occitanie.

Stéphane Arnoux, délégué régional de France Hydrogène

 

Un travail de structuration et de mise en relation

« Mon rôle est de discuter avec tous les acteurs de la filière, mais aussi de faire preuve de pédagogie et de faciliter la mise en relation », développe Stéphane Arnoux. Symbole de cette volonté, Hydeo, Ad’Occ et le Pôle Derbi sont membres invités du bureau régional. « France Hydrogène doit participer à la massification et à l’industrialisation de la filière. Pour cela, il faut aussi travailler avec les laboratoires de recherche, comme le Laplace à Toulouse. Cette énergie doit être accessible sur tout le territoire d’Occitanie. » Un objectif ambitieux qui doit répondre aux prévisions d’évolution du marché. Quelle part l’Occitanie peut-elle prendre dans cette ambition européenne ? « Grâce au projet Corridor H2, le territoire a toute sa place et doit s’appuyer sur tous ses atouts. Il faut accélérer et c’est mon ambition », conclut Stéphane Arnoux.

Dans le cadre de la Semaine européenne des CCI qui se déroulera du 3 au 9 mai, la CCI Occitanie organise le mardi 4 mai de 10h30 à 12h une table ronde intitulée « Comment les programmes européens de financement peuvent-ils structurer des filières ? L’exemple de la filière Hydrogène » qui verra intervenir le député européen François-Xavier BELLAMY. Inscription ICI

 

 

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