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Constructions Navales Martinez, la mer de père en fils


« Les histoires de mer commencent depuis la terre » écrivait Henry de Monfreid, parti de Leucate. Non loin de là, à Saint-Cyprien, pour la famille Martinez, cette formule littéraire est devenue un adage. Depuis près d’un demi-siècle, de père en fils et maintenant en petit-fils, les Constructions Navales Martinez participent aux épopées des professionnels de la mer.

 

L’idée lumineuse, c’est Jean Martinez, le fondateur, qui l’eût au début des années soixante-dix : construire des coques et structures en matériaux composites, à base de polyester notamment. Cette technique, neuve à l’époque, avait le triple avantage de proposer des bateaux plus légers, moins chers et, surtout, plus aisément réparables ou transformables que les bonnes vieilles coques en bois et en acier. « Mon père était charpentier de marine et c’est lui qui a lancé notre chantier de constructions navales en 1973. Dès sa création, notre entreprise s’est spécialisée dans la construction de bateaux de pêche en polyester sur-mesure, du chalutier de 25 mètres au thonier de 42 mètres » détaille Dominique Martinez, président des Constructions Navales Martinez.
Au fil de son développement, les chantiers Martinez restent proches de leur environnement, et se spécialisent dans la construction de bateaux dits professionnels, pour la pêche, d’une part, mais aussi pour les promenades en mer qui se développent alors avec l’expansion significative du tourisme en Méditerranée. L’idée est bonne, le sérieux fait le reste : les bateaux Martinez acquièrent une solide réputation due en partie à l’adaptabilité que confèrent les matériaux utilisés. Ainsi, l’entreprise construira notamment la quasi-totalité des thoniers du port de Sète. Voire, désormais, d’une partie de la flottille des professionnels de l’Atlantique. Car même certains Bretons demandent les bateaux « made in Saint-Cyprien ».

 

Au début des années 2000, face à la fin des aides européennes à la construction des bateaux de pêche motivée par la raréfaction des captures en Méditerranée, nos carnets de commandes baissant ; nous avons opéré un changement de cap dans notre stratégie commerciale.

Dominique Martinez, directeur des Constructions Navales Martinez

 

Un changement de cap stratégique

Au début des années 2000, face à la fin des aides européennes à la construction des bateaux de pêche motivée par la raréfaction des captures en Méditerranée, les carnets de commandes baissent. Les Chantiers Martinez opèrent donc un changement de cap dans leur stratégie commerciale. Avec Dominique Martinez à la barre, la seconde génération complète la gamme avec des bateaux de tourisme appelés à transporter des passagers le long des côtes. Aujourd’hui, l’entreprise emploie 30 salariés et réalise un CA annuel d’environ 3,20 M€. Les vicissitudes de cette année 2020 n’ont guère affecté la production du chantier où, eu égard aux matériaux employés, le travail à distance et protégé est la règle. Dominique Martinez, relève toutefois qu’avec la situation imposée par la pandémie, « les demandes de devis se sont raréfiées ». Voire, un projet d’extension des ateliers a été prudemment reporté à 2022. « Comme mon père, je prends toujours conseil auprès des conseillers de la CCI Perpignan. Ils ont une bonne connaissance de notre activité d’une part et du contexte économique général d’autre part. Ils ont toujours été avisés et je les consulte en pleine confiance », fait valoir Dominique Martinez. L’entreprise poursuit sa croisière vers une croissance patiente. Elle se diversifie encore, sagement toujours, en proposant désormais aux particuliers des bateaux de plaisance sur mesure. Une espèce d’orfèvrerie navale qui fait dire à Dominique Martinez que « les histoires de mer commencent sur une page blanche ».

 

 

 

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