Positionnée essentiellement sur le marché de l’hélicoptère, l’entreprise ariégeoise CMA Industry a moins souffert que d’autres de la crise du secteur aéronautique. Bénéficiaire d’un soutien dans le cadre de France Relance, ce tôlier-chaudronnier de pointe veut en profiter pour améliorer ses process et sa performance.
Installé à Tarascon-sur-Ariège, l’industriel CMA Industry est spécialisé dans la fabrication de pièces pour l’aéronautique depuis sa création en 1968. Un savoir-faire et des compétences qui ont permis à l’entreprise, intégrée au groupe R-Meca en 2018, de se positionner sur des marchés porteurs. « Une grosse partie de notre activité concerne les hélicoptères, précise Gilles de Raffin, président de la société. Nous avons notamment une vingtaine de qualifications de procédés spéciaux pour Airbus Helicopters. » D’abord spécialiste de la tôlerie-chaudronnerie, l’entreprise a élargi son activité à de l’usinage, de la peinture ou du traitement de surface. Ce qui en fait « le couteau suisse de l’aéronautique », selon sa directrice Lucette Lagoutte, qui complète. « Nous sommes très atypiques. Nous faisons des pièces très simples comme des rondelles ou complexes comme des trains d’atterrissage. » CMA Industry réalise ainsi des planchers ou la structure des sièges du Super Puma.
Ce positionnement a permis à l’entreprise ariégeoise d’amortir la crise. « Comme tous les acteurs du secteur, nous avons subi mais nous avons pu nous appuyer sur une activité qui fonctionnait bien », souligne Gilles de Raffin. Malgré une baisse de chiffre d’affaires de 20 à 25 %, avec 4,6 M€ en 2020, une diminution des effectifs et le recours au chômage partiel, CMA Industry reste solide selon son président. « Airbus Helicopters nous fait confiance et nous sommes positionnés sur les nouveaux programmes. »
Une grosse partie de notre activité concerne les hélicoptères avec, notamment, une vingtaine de qualifications de procédés spéciaux pour Airbus Helicopters. Comme tous les acteurs du secteur aéronautique, nous avons subi mais nous avons pu nous appuyer sur une activité qui fonctionnait bien.
Gilles de Raffin. président de CMA Industry
Et pour répondre au mieux aux attentes de ses clients, parmi lesquels Stelia ou Safran, l’industriel va moderniser ses installations en investissant 2 M€. Une opération rendue possible par la subvention de 875 000 euros reçue dans le cadre du plan France Relance. « C’est clairement une aide au projet. Sans cela, nous n’aurions rien fait », insiste le président. CMA Industry va, ainsi, se doter d’une machine de tournage pour automatiser le process, d’un four pour le traitement thermique et d’une machine de contrôle. « Le numérique n’est pas une fin en soi. Ce que nous voulons, c’est un outil de production moderne, efficace et performant. » De quoi envisager également une diversification vers d’autres marchés, comme le ferroviaire, le médical ou l’armement. « Mais ce sont des réflexions qui se font sur le long terme », rappelle, Gilles de Raffin, prudent. Installée dans un bâtiment ancien, CMA Industry est également concernée par la question de la transition écologique. « C’est une nécessité pour nous, aussi sur le plan économique, de le rénover ou de trouver un autre site. »