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2021, le port de Sète retrouve le cap de la croissance

 

Toutes catégories confondues, les volumes ayant transité par le port de Sète en 2021 ont atteint la barre des 4,8 Mt en 2021. Un record. Après l’impact de la pandémie qui a affecté les résultats de 2020, la reprise est grisante. Toutefois, derrière ce bon résultat global, des nuances existent selon les secteurs d’activité. Pour Olivier Carmès, directeur général de Port Sète Sud de France, la reprise amorcée se fera surtout sentir en 2022 et 2023.

 

Bien que l’effet des marées y soit quasi nul, comme dans tous les ports de Méditerranée, tout se passe comme si le flot était revenu dans le 1er port d’Occitanie à qui l’année « pandémique » 2020 avait infligé un recul de 9% de l’activité générale. L’optimisme l’emportait malgré tout comme le confirmait la poursuite des investissements. Pari gagné. Les chiffres de 2021 dépassent ceux de l’avant-pandémie. Pour autant, tous les secteurs marchands n’ont pas connu le même élan.

Ainsi, les importations de véhicules neufs peinent à renouer avec les chiffres d’avant-pandémie. Avec 52 000 unités en 2021, Sète accuse un retard d’environ 30% au regard des 95 000 véhicules débarqués en 2019. Ce recul n’est toutefois pas propre à Sète, il concerne l’ensemble des ports européens. À cet égard, la direction du Port de Sète mise sur la nouvelle zone « Zifmar », pour atteindre dès 2022 son objectif de 130 000 véhicules.

 

Le bilan 2021 du port démontre sa capacité à se relancer dans un contexte post-crise. Car, même si nous espérions une reprise plus rapide en 2021, sur le chiffre d’affaires global, on sera au niveau ou légèrement au-dessus du CA de 2019 sur les 3 ports (commerce, pêche, plaisance). La reprise économique attendue devrait davantage se faire sentir sur 2022 et 2023.

Olivier Carmes, directeur général du Port de Sète Sud de France.

 

Un port de plus en plus identifié par les armateurs européens

Les exportations de bovins ont, elles aussi, subi l’impact de la crise sanitaire. 75 000 têtes de bétail ont embarqué en 2021, alors qu’on en recensait 127 000 en 2019. Là encore, ce recul n’est pas exclusif au port de Sète. Il s’agit d’un phénomène qui affecte l’ensemble de l’agriculture française. A contrario, les raisons de l’enthousiasme viennent notamment du trafic roulier (« ro-ro » pour roll-on/roll-off : remorques embarquées et débarquées par des navires adaptés) et par le négoce de clinkers (galets d’alumine-chaux-fer, pour le ciment). Le trafic roulier a été dopé par l’arrivée, en 2019, du Danois DFDS qui a tenu ses promesses, passant de 70 000 remorques en 2020, à 80 000 en 2021, et en envisage 100 000 pour 2022. De la même façon, le Port de Sète se réjouit de la modernisation de la logistique ferroviaire sur les quais, la cimenterie Lot-et-Garonnaise Cemin’Log (Tonneins) a ainsi pu quadrupler, en le portant à 130,000 t, en 2021 le transit de clinkers, et envisage de franchir le cap des 280,000 t en 2022. Cemin’Log investit dans la construction d’un hangar de 6 000 m2 et mise notamment sur le réaménagement du canal Sète-Rhône en cours pour alimenter son usine dans la Drôme. Les investissements (ferroviaire, fluvial, quais…) engagés se révèlent donc judicieux. 2021 pourrait n’être au final qu’une bonne année de transition.

La dynamique d’une véritable communauté portuaire

C’est ce qu’assure Olivier Carmès, qui se réjouit : « Notre communauté portuaire aura ainsi démontré sa capacité à se relancer dans un contexte post-crise », et prédit que « la reprise économique attendue devrait davantage se faire sentir sur 2022 et 2023 ». Un pronostic qui devrait être conforté par la reprise du trafic passager. À l’arrêt une partie de l’année (elle n’a repris qu’en mai), cette activité a connu un essor inattendu : en 2021, sur sept mois, le Port de Sète a fait embarquer 229 900 passagers, contre 120 000 sur une année pleine « habituelle ».

 

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