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La Grande-Motte, la grand-messe du multicoque

 

Événement de référence en Europe, avec de nombreuses avant-premières mondiales, le Salon international du Multicoque s’est tenu fin avril à la Grande-Motte. L’occasion, après les perturbations liées à deux ans de crise sanitaire, de tracer à nouveau un joli sillage en forme de succès et de confirmer la place désormais majeure de l’Occitanie sur ce marché en forte croissance et porteur d’image. Au point que, pour les particuliers passionnés comme pour les loueurs avisés, la Grande-Motte ressemble de plus en plus à la grand-messe de la filière.

Près de 15 000 visiteurs venus des quatre coins de la planète (et certains bateaux des antipodes) s’étaient donné rendez-vous en Occitanie en avril dernier. La commune littorale héraultaise dessinée par Jean Balladur il y a un demi-siècle a, avec son projet Ville-Port, concrétisé sa volonté de mettre le cap sur un futur ambitieux comme en atteste la construction de 500 logements, 400 anneaux et 1,5 km de promenade. Et il faut bien cela pour accueillir un public toujours plus nombreux à venir découvrir les nouveautés du marché du multicoque. Et pour prendre la juste mesure économique pour notre territoire de cet engouement, il faut savoir que, d’année en année, le secteur du multicoque habitable gagne des parts de marché. Le chiffre d’affaires du multicoque à voile a même dépassé celui du monocoque à voile, qui compte pourtant beaucoup plus d’unités. Chaque année, entre 1 600 et 1 800 unités sont produites mondialement et ce marché est largement porté par la France, qui représente environ 70% du marché mondial, avec 5 ou 6 acteurs majeurs « bleu blanc rouge ».

 

Le Salon pose son sac à la Grande-Motte

C’est cet écosystème fertile et dynamique qui explique la présence du Salon dans notre région. Cette aventure a débuté en 2010 avec, à la barre, Fred Morvan et Philippe Michel, deux passionnés de multicoques. « Avec Philippe Michel, mon associé, nous avons fait le constat que les multicoques étaient un peu sous-représentés et délaissés, et nous avons décidé de créer un salon qui leur soit dédié pour les mettre en avant à flot. Le concept d’origine prévoyait une alternance entre Atlantique les années paires et Méditerranée les années impaires. C’est ainsi que Lorient et La Grande-Motte assurèrent les premières éditions. Avant que, suivant la volonté des constructeurs, le salon se tienne uniquement à La Grande-Motte, en avril. Pour des questions logistiques mais aussi parce que les principaux utilisateurs se trouvent dans la région du sud. », se rappelle Fred Morvan. Il faut comprendre qu’il y a 20 ans, peu de monde croyait au développement du multicoque. Le Salon a été un accélérateur pour celui-ci. Au point que « en dix ans, la tendance s’est inversée, les gens privilégient aujourd’hui le catamaran pour voyager et naviguer au long cours. »

 

Le concept d’origine prévoyait une alternance entre Atlantique les années paires et Méditerranée les années impaires. C’est ainsi que Lorient et La Grande-Motte assurèrent les premières éditions. Avant que, suivant la volonté des constructeurs, le salon se tienne uniquement à La Grande-Motte.

Fred Morvan, co-fondateur et co-organisateur du salon avec Philippe Michel

 

Une vitrine pour l’ensemble de l’Occitanie

235 km de littoral, 66 ports de plaisance (dont Port-Camargue, 2e port de plaisance du monde), 5 ports de pêche, 3 ports de commerce… : notre région est un très joli terrain de jeu pour ces bateaux. Et pour leurs propriétaires qui accèdent ainsi au potentiel de découvertes de la Méditerranée. Et il suffit de se promener sur les pontons lors du Salon pour comprendre que le qualificatif d’international n’est pas usurpé : Finlandais, Américains, Sud-Africains, Russes, Allemands, Italiens… Les visiteurs viennent d’un peu partout. Et, en parallèle des bateaux exposés, découvrent également souvent l’Occitanie et ses nombreux atouts géographiques, climatiques, culturels, patrimoniaux, techniques ou technologiques. Car, le Salon n’est pas qu’un lieu d’exposition mais de conception, de production, de maintenance et de réparation. Parmi les incontournables de la filière, on citera les généralistes Grand Large/Outremer à La Grande-Motte, Catana/Bali à Canet-en-Roussillon (3e constructeur mondial), Windelo à Canet-en-Roussillon, qui adresse le marché de l’éco-catamaran, ou A Sea Venture Yachting, toujours à Canet-en-Roussillon, qui adresse lui le marché du catamaran à moteur. Canet-en-Roussillon qui, via son Nautipôle, est un acteur majeur et de référence de la filière nautisme de plaisance.

 

Un territoire tout entier tourné vers la mer

L’occasion pour les visiteurs de découvrir -souvent avec étonnement- que l’odeur de l’iode rentre loin à l’intérieur des terres occitanes avec de nombreuses structures tournées vers le nautisme. Comme Vigouroux, l’un des leaders de la fabrication de chaînes de bateaux implanté en Tarn-et-Garonne. Comme CLM, qui fabrique dans l’Aveyron des textiles en matériaux composites dont sont équipés nombre de bateaux du Vendée Globe. Comme Hublot, dans le Tarn, qui est le numéro 3 de la mode marine en Europe… Et, dans le domaine de la compétition, comment terminer sans parler des courses à la voile autour du monde, épreuves les plus exigeantes et probantes technologiquement, mécaniquement, humainement… On ne le sait pas assez mais l’Occitanie est peut-être la seule région dans le monde à concentrer l’ensemble de la chaîne permettant les exploits des marins. Calculs de résistance des matériaux et simulations, mise en œuvre des composites, prévisions météo, tracking satellite et géolocalisation, balises de détresse, télémédecine maritime… : le visage des courses modernes aussi, préfiguration de la performance maritime de demain, se dessine en Occitanie.

 

 

 

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