…Et le rêve d’une équipe de copains qui souhaitait trouver une solution pour nourrir la planète de manière saine et responsable. Après 5 ans de recherches, cette aspiration est devenue une entreprise en 2020. Implantée à Toulouse, Orïgin a vu le jour avec la mise au point d’un « haché » 100% végétal, à base de soja et de féverole bios et sans OGM cultivés en Occitanie. Avec au menu, une réflexion technique d’ores et déjà finalisée sur la manière de le produire aux quatre coins de la planète.
Ce produit est le fruit de la rencontre de Pascal Micaelli et Patrick Fournier, président et cofondateur d’Orïgin. Leur haché végétal a non seulement un goût neutre, qui permet de l’intégrer dans tous les plats de l’entrée au dessert, mais, surtout, Orïgin est parvenu à expurger le soja de 89% des isoflavones, molécule présente naturellement dans le soja et suspectée d’être un perturbateur endocrinien. Autre atout, la méthode d’Orïgin permet aussi au produit de conserver toutes ses qualités organoleptiques (goût, texture, mâche) et nutritionnelles. L’actualité économique donne au procédé toute son importance puisque le Conseil international des céréales (CIC) anticipe à 393,5 Mt la production mondiale de soja disponible pour la campagne de commercialisation 2023/24 (octobre à septembre). Cela resterait un record historique, dépassant de 9,3% la moyenne de ces cinq dernières campagnes. C’est l’une des quatre cultures alimentaires les plus consommées au monde. Le 10 février dernier était, comme chaque année, la journée mondiale des légumineuses, famille à laquelle appartient le soja. L’occasion pour notre territoire d’apprendre -ou de redécouvrir- que, avec 100 000 hectares cultivés en 2021, l’Occitanie est la première région française productrice de légumineuses à graines. Le soja y occupe plus de la moitié des surfaces, mais le panel est large dans la région : pois, fèves, lentilles, pois chiches et haricots. Pour mémoire, la culture des légumineuses est adaptée à notre région, avec une faible consommation en eau.
Orïgin propose aujourd’hui une large gamme de produits disponibles en frais, surgelés ou stérilisés en BtoB, à destination, dans un premier temps, du secteur de la restauration hors domicile (restauration collective publique et privée). Nous fournissons par exemple la cuisine centrale de Toulouse Métropole, la cantine d’Airbus, le Ministère de la Défense…
Patrick Fournier, président et cofondateur d’Orïgin
L’équipe a travaillé cinq ans (de 2015 à 2020) autour de cet enjeu, avant de finaliser le produit. « Orïgin propose aujourd’hui une large gamme de produits disponibles en frais, surgelés ou stérilisés en BtoB, à destination, dans un premier temps, du secteur de la restauration hors domicile (restauration collective publique et privée). Nous fournissons par exemple la cuisine centrale de Toulouse Métropole, la cantine d’Airbus, le Ministère de la Défense… ». Mais le projet d’entreprise va toutefois bien au-delà du haché végétal. La démarche d’Orïgin se veut globale. De fait, les modes de fabrication ont été élaborés dans une optique à la fois écoresponsable et altermondialiste. Ainsi, les laboratoires de transformation ont été pensés pour à la fois être plus économes d’environ 30% à la fois en énergie électrique et en eau, mais également en termes d’emprise foncière des bâtiments. Ainsi, une usine agroalimentaire-type occupe en moyenne 20 000 m2 pour un coût d’environ 30 M€ tandis que la solution Orïgin propose des unités de fabrication de 2 500 m2 pour 8 M€, susceptibles de pouvoir être implantées en nombre au plus près des centres de consommation. Au regard de ce changement de paradigme industriel, et en s’attaquant désormais à d’autres végétaux riches en protéines (pois, sorgho, chanvre…), Orïgin est en mesure de proposer des solutions à la fois culturales et alimentaires à des pays tiers, Africains notamment où, pour des raisons environnementales, les industries agroalimentaires ont parfois du mal à trouver leur place.
Au terme de toutes ces recherches, l’entreprise est en mesure d’entrer en phase de production-commercialisation. Patrick Fournier, président et cofondateur d’Orïgin, voit se dessiner l’épilogue d’un long parcours. « Nous sommes les seuls à proposer un soja 100% Français, bio et garanti sans OGM », pose-t-il en constat. En 2023, Orïgin a été lauréate du challenge « Graine de Boss », qui a indubitablement servi d’accélérateur à la notoriété de ses engagements et de ses produits. Pour aller « vers un monde plus raisonnable », Patrick Fournier pense qu’Orïgin a non seulement des atouts scientifiques, industriels… mais aussi économiques. « Avec un volume de ventes estimé à 420 M€ en 2022, la France est le 5e marché européen pour les produits à base de protéines végétales. Et l’on va vers une croissance. En outre, le marché mondial lui-même est en pleine expansion et nos solutions pour installer des unités de production à l’étranger sont jugées pertinentes », assure-t-il.
Dans l’immédiat, Orïgin a trouvé en Occitanie un terreau fertile pour ses ambitions. Initialement installée en Bretagne, l’entreprise a choisi « la région la plus bio de France » pour son avenir. Avec 13 823 fermes et 630,509 ha de surface agricole utile (SAU) cultivés (22% des superficies bio en France), l’Occitanie est en mesure de permettre le développement à la fois cultural et expérimental pour cette entreprise pionnière. Si le soja est actuellement la protéine-phare, la R&D Orïgin cible d’autres protéagineux comme la féverole, le pois jaune, le sorgho, le chanvre… tout en restant en phase avec son éthique qui est de proposer des aliments sans OGM et sans intrants produits en circuit court et 100% français. Le projet Orïgin est en phase avec l’ADN de son territoire mais aussi avec les aspirations à la souveraineté et à la proximité ainsi qu’avec les nouveaux comportements alimentaires, qui induisent des choix de consommations s’éloignant désormais de l’effet de mode. Indiscutablement, le végétal est l’avenir de notre alimentation. Et si Orïgin était l’avenir du végétal ?