C’est l’histoire d’une intuition. Celle que la ville, en voyant reculer le « tout voiture » et en se densifiant, allait voir ses concepteurs et ses habitants à la recherche d’un mobilier n’ayant rien à envier en termes de convivialité, d’ergonomie et d’agrément à celui que l’on choisit pour chez soi. Devenue passion, cette vision est à l’origine de la réussite d’Aréa dont l’approche et les produits commencent à s’exporter avec succès.
Basée à Toulouse, Aréa fait partie des entreprises dont les produits agrémentent nos vies et nos villes sans même que nous la connaissions. Mais pour Laure et Gilles Boudou, qui dirigent depuis 2009 l’entreprise créée par leur père en 1987, l’essentiel n’est pas d’être identifiée mais utile. Le seul sujet qui vaille, pour eux, est de continuer à creuser le sillon tracé par Michel Boudou en développant l’entreprise et en apportant leur touche à ce qu’il convient d’appeler l’ameublement de l’espace public. Et c’est à cela qu’ils travaillent avec passion, chaque jour, aux côtés des 70 collaborateurs de leur équipe. Et, plus ils travaillent la question avec les concepteurs (paysagistes, architectes, urbanistes…) et les élus, plus ils ont de respect pour ce qu’avait imaginé le fondateur de Aréa et dont ils mesurent aujourd’hui toute la portée de l’idée. Bancs, chaises, tables, corbeilles, comptoirs, poteaux signalétiques, bornes, barrières… : Aréa propose un système connecté qui répond à tous les besoins actuels et émergents de l’espace public.
Fidèle au concept originel de l’entreprise, ce système est conçu et dessiné globalement pour assurer une parfaite cohérence esthétique et fonctionnelle. Car un banc sera plus agréable si les voitures ne peuvent pas empiéter sur le trottoir ; plus accueillant s’il est à l’ombre d’un arbre ; et plus propre si une corbeille est à proximité pour jeter ses détritus. On voit ainsi se dessiner la complémentarité entre gammes et la façon dont elles se complètent et se connectent. « Connecté » un mot qui amène Laure et Gilles Boudou à réagir. « Nous nous inscrivons résolument à contre-courant de la volonté actuelle de connecter tout et tous avec tout le monde sauf avec celui qui est assis sur un banc à côté de vous. Pour nous, le seul réseau social d’avenir est l’humain. Et la ville que nous qualifions d’intelligente est celle qui crée du lien social, de l’échange avec son voisin, du vivre-ensemble, de l’apaisement… et cela dans la proximité » expliquent-ils.
Un mot de proximité qui vaut également pour leur organisation puisque l’ouverture en juillet 2018 de leur atelier de Noé – à 25 km au sud-est de Toulouse — « s’ajoute aux implantations de Flourens et l’Union, toujours en banlieue toulousaine. Cet atelier, qui représente un investissement d’1 M€, est dédié à l’assemblage et permettra de tripler la production actuelle. Il atteste donc des ambitions de Aréa qui réalise un chiffre d’affaires de 10 M€. » Un chiffre qui devrait augmenter puisque l’entreprise va développer son activité export, en commençant par l’Allemagne, marché pour lequel elle vient d’embaucher. La feuille de route est claire : l’export représente 5 % du CA actuellement et devrait atteindre 20 % en 2023. En France, où la baisse de la dotation aux collectivités affecte le montant de la commande publique, Aréa gagne des parts de marché face à ses concurrents mais sur un marché qui stagne dorénavant.
Notre nouvel atelier situé à 25 km de Toulouse s’ajoute à nos implantations de Flourens et l’Union, toujours en Haute-Garonne. Représentant un investissement d’1 M€, il permettra de tripler notre production actuelle et de nous tourner vers l’export, notamment en Allemagne et au Benelux, avec une force de frappe adaptée.
Laure et Gilles Boudou, dirigeants de Aréa
« 100 % low-tech, nos produits se veulent exemplaires car durables et à l’abri de l’obsolescence programmée. Pour nous, est durable ce qui dure : nos mobiliers ont un design et une fabrication qui leur permet de résister au temps. Nous excluons l’idée de tout accessoire susceptible de périmer ceux-ci : pas de chargeurs de téléphones mobiles, pas de panneaux photovoltaïques…, qui seront défectueux ou dégradés bien avant l’objet lui-même. Si l’on ajoute à cela qu’ils sont essentiellement à base d’acier et de bois, deux matériaux écoresponsables, nos meubles sont donc véritablement durables ». Au vu de sa trajectoire et de sa stratégie, l’entreprise elle-même pourrait bien mériter le même qualificatif…