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Le berceau de l’aéronautique serait-il aussi celui des bateaux du futur ? La question n’est pas des plus saugrenues car à deux pas du Musée des Augustins, à Toulouse, LMG Marin, met au point des bateaux à propulsion décarbonée et est à la fois très sollicité par les armateurs qui les utilisent et les ports qui les accueillent.
À la tête de ce bureau d’architecture navale, Vincent Rudelle qui, après des études à l’Insa, entreprend un long voyage en Norvège. Il s’y installe et devient collaborateur de LMG Marin (Bergen) qui conçoit porte-containers, tankers, ferries… mais aussi des yacht, avec l’objectif de proposer des navires à faible émission de carbone. En 2012, le jeune ingénieur décide de revenir en France, mais son employeur le retient et crée une filiale française, LMG Marin France, dont Vincent Rudelle prend la tête. « Nous avons commencé à 3 personnes, à réfléchir à la faisabilité encore un peu utopique de bateaux véliques (tractés par des voiles) ou à moteurs électriques… et peu à peu le moteur à hydrogène est apparu aussi comme une solution et nous avons travaillé dessus », résume Vincent Rudelle.
Nous ne sommes plus dans l’utopie, le transport maritime fait de gros efforts pour se décarboner et il y a une vraie demande qui tient à la fois à une économie de coûts, mais aussi à une prise de conscience véritable.
Vincent Rudelle, Directeur Général de LMG Marin France
Les options environnementalistes du cabinet sont les bonnes : « il est apparu que les bateaux sont de forts émetteurs de CO2, et l’urgence climatique nous a confortés dans nos choix, d’autant que nos clients se sont révélés très demandeurs, à la fois pour des questions de coûts et d’image ». De fait, le cabinet monte en puissance et le bureau d’études toulousain compte aujourd’hui 23 collaborateurs pour un CA de 2M€. C’est ainsi que « Hydra » le premier bateau à moteur à hydrogène, un ferry de l’armateur Norled, mis en service fin 2021, a été conçu avec vue sur les Carmes. LMG Marin France croise désormais vers d’autres succès. L’entreprise vient de signer de gros contrats avec l’armateur CMA- CGM pour des porte-containers, et avec le port de Sète pour des dragues de 70m à hydrogène liquide. L’entreprise poursuit son développement et prévoit plusieurs embauches en 2023… S’il est vrai qu’à Toulouse, aujourd’hui « les avions vont plus haut », on rappellera aussi que « les bateaux aiment naviguer sur le papier » comme l’écrivait joliment l’auteur chilien Luis Sepulveda..
> www.lmgmarin.no