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Pisciculture : La Canourgue élève les talents

 

Dirigée par Philippe Leroy, la ferme aquacole de la source du Frézal, en Lozère, a la particularité d’être intégrée au lycée agricole Louis Pasteur de La Canourgue. Produire, former, innover et s’adapter au changement climatique : tels sont les défis relevés par ce site qui regarde vers l’avenir.

 

Environ 600 sites de production piscicoles d’eau douce sont répartis sur l’ensemble du territoire français et gérés par environ 320 entreprises commerciales d’après le Recensement Aquaculture 2020-Agreste. Certaines régions s’en sont fait une spécialité comme la Nouvelle Aquitaine, les Hauts de France et la Bretagne, qui totalisent à elles trois 67% de la production nationale. La France a produit en 2021 près de 39 500 tonnes de truites. Avec une production de 26 tonnes de truites par an, la ferme aquacole de La Canourgue joue donc dans la catégorie des exploitations artisanales. « Nous avons la chance d’être sur une source karstique souterraine de très bonne qualité, entre 10 et 12°, qui nous permet de réaliser ici l’ensemble du cycle de production : de l’œuf jusqu’aux produits transformés », détaille Philippe Leroy. La ferme alimente ainsi deux filières : l’approvisionnement d’autres pisciculteurs et de fédérations de pêche ; la réalisation sur site de produits transformés, vendus en circuit très court*. « Il y a une attente locale qui s’est développée progressivement. C’est une opportunité pour nous », affirme le directeur d’exploitation qui approvisionne restaurants, commerces et établissements publics du département.

La formation comme ADN

L’exploitation génère un chiffre d’affaires ‒ « entre 230 000 et 260 000 € par an » ‒ et a un objectif d’équilibre économique, fixé par le Ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire. Pour autant, « faire du bénéfice n’est pas notre finalité », rappelle le directeur d’exploitation. Et pour cause, ses missions découlent de sa raison d’être initiale : la formation des professionnels de demain, aujourd’hui environ 70 jeunes entre 15 et 20 ans. « Ils étaient deux fois plus nombreux il y a 10 ans », constate Philippe Leroy pour qui le manque d’attrait de la profession est multifactoriel. « Globalement, il y a aujourd’hui un problème d’attractivité des métiers agricoles qui pèse sur toutes nos filières », reconnaît-il.

Vers une exploitation résiliente

Ce constat n’est cependant pas une fatalité pour le directeur d’exploitation. « L’une de nos missions centrales, c’est d’ouvrir nos jeunes à l’innovation, de développer leur capacité à se remettre en question et, au-delà, à se projeter. » Une ambition qu’il a décidé d’appliquer à l’exploitation tout entière. « Créée en 1970, l’installation n’est plus adaptée aux défis du changement climatique, ni aux 50 prochaines années… Comment préparer des jeunes à l’avenir sur un outil dépassé ? », s’interroge-t-il avant d’ajouter : « Il faut nous adapter, en particulier à la chute inéluctable de la ressource en eau ». Il a donc déposé auprès du Conseil Régional d’Occitanie un projet de restructuration pour adapter et transformer l’installation en « outil plus résilient : il s’agit notamment de trouver des solutions de retraitement de l’eau en circuit fermé, tout en tenant compte des contraintes énergétiques actuelles ». Actuellement entre les mains des bureaux d’études, ce projet pourrait voir le jour dans les 5 ans. « C’est vital aujourd’hui pour nous. Mais plus largement, c’est un enjeu d’autonomie alimentaire qui dépasse notre seule exploitation », conclut-il.
* dans un rayon de moins de 60 km

 

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Mur de Pierre, le n°1 du mur de pierre naturelle

 

En 2021, les frères Cavalié à la tête de l’entreprise leader de la pierre mobile, Mur de Pierre, située en Aveyron, lancent un nouveau produit appelé « Mur de Pierre », premier mur en pierre naturelle transportable. Un concept breveté par la suite et commercialisé depuis peu.

 

Pierre et Charles Cavalié ne pensaient pas un jour reprendre l’affaire familiale. « C’est vrai que tous les étés, nous étions sur les chantiers. Mais, avec mon frère Charles, nous nous étions juré d’épouser une autre carrière. » Mais voilà, malgré des études en génie civil, les deux frères prennent la suite de leur père et deviennent la quatrième génération à diriger Mur de Pierre. « Mon grand-père était maçon, détaille Pierre Cavalié. Mon père l’était également et, quand avec mon frère, nous y avons goûté véritablement, nous nous sommes dit que c’était quand même pas mal. ». Leur savoir-faire artisanal et la qualité de leur travail leur valent des demandes assez conséquentes. Et, face aux délais toujours plus longs imposés à leur clientèle, ils se demandent alors de quelle manière ils pourraient proposer un service toujours plus qualitatif mais garantissant une installation plus simple et plus rapide. C’est ainsi qu’en 2021, ils innovent avec un nouveau produit appelé « Mur de Pierre », le premier mur en pierre naturelle transportable. Une innovation brevetée et fidèle à l’esprit de l’entreprise.

 

Matériaux lourds et circuit court

Nous achetons toujours notre matière principale qui est la pierre calcaire aux Carrières Bonicel et Fils à Laval-du-Tarn en Lozère. Là aussi c’est une entreprise familiale avec laquelle nous travaillons depuis des décennies. Nous sommes de la même génération et nos pères travaillaient déjà ensemble. Cela crée forcément des liens ». Pour le granit, l’entreprise se fournit auprès de la Carrière Granival située à Saint-Salvy-de-la-Balme dans le Tarn. « Côté approvisionnement et matériaux, nous privilégions donc le circuit le plus court possible. Pour la mise en œuvre, nos murs sont entièrement fabriqués en Aveyron par nos soins. Et pour ce qui est de la revalorisation des matériaux, nous travaillons sur la récupération des eaux de pluie, la revalorisation des déchets et l’utilisation d’énergies renouvelables ».

 

Côté approvisionnement et matériaux, nous privilégions le circuit le plus court possible et nous fournissons en Lozère, dans le Tarn… Pour la mise en œuvre, nos murs sont entièrement fabriqués en Aveyron par nos soins.

Pierre Cavalié, Directeur général de Mur de Pierre

 

Une clientèle variée : particuliers, collectivités et professionnels

En mai 2022, l’entreprise s’est donc lancée dans la fabrication de ces murs mobiles. « Aujourd’hui, nous avons assez de stock », assure Pierre Cavalié. La commercialisation a débuté en novembre dernier. « Elle est très locale pour l’instant et ce sont surtout nos clients fidèles qui passent commandes », précise le dirigeant. « Mais les collectivités sont également demandeuses de ce produit, renchérit-il. Et nous visons également la clientèle de professionnels comme les piscinistes et les paysagistes ». Mais aujourd’hui Pierre Cavalié, seul à la tête de l’entreprise, son frère étant décédé il y a quelques mois de cela, ne se fixe pas d’objectif précis. « Nous commençons tout juste cette activité, je n’ai donc pas de visibilité sur trois mois », conclut-il.

> www.murdepierre.fr
 

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Pour Gaz de Ferme, l’avenir est dans le pré

 

Avec sa technologie brevetée, la start-up des Hautes-Pyrénées révolutionne la filière montante du gaz vert, en épurant le biogaz d’origine agricole sur site. Une innovation occitane qui ouvre de nouvelles perspectives économiques et écologiques, à l’échelle du territoire et bien au-delà.

 

C’est en produisant du biogaz en autodidacte sur l’exploitation agricole de l’un d’entre eux que les fondateurs de Gaz de Ferme ont peaufiné leur solution. « Au bout du 3e prototype, notre carbo-séparateur a permis de produire du méthane pur à 95% et du dioxyde de carbone renouvelable », explique Romain Casadebaig, ingénieur en biotechnologies de formation, cofondateur et associé de Gaz de Ferme. Modulable et de petit format, ‒donc implantable sur des exploitations de toutes tailles ‒ le carbo-séparateur repose sur la technique du lavage à l’eau : « Sans aucun produit chimique et avec une moindre consommation énergétique*, c’est la technique la plus robuste et la moins impactante pour le traitement du gaz », avance-t-il.

 

La low-tech au service de la transition

À partir de la fermentation de matières organiques du site, Gaz de Ferme obtient du biométhane, utilisable en circuit court : comme combustible pour chaudière ou comme carburant pour les véhicules de l’exploitation. Le bio-CO2, lui, est récupéré ‒ contrairement au processus « traditionnel » de méthanisation, qui le relâche dans l’air ambiant ‒ et reconditionné dans les locaux de la start-up, à Vic-en-Bigorre. « Les 1ers débouchés commerciaux sont les brasseries ou les fabricants d’extincteurs par exemple », précise Romain Casadebaig. Pour l’ingénieur, « cette technologie peut nous rendre complètement indépendants des hydrocarbures fossiles. Elle présente un double intérêt : favorable à la transition écologique, elle est aussi non-délocalisable. À plus grande échelle, cela nous permettrait de nous affranchir des tensions géopolitiques actuelles ».

 

Nous bénéficions d’un écosystème favorable et, notamment, du savoir-faire du bassin de Tarbes et Pau en métallurgie et chaudronnerie. Par ailleurs, la filière agricole en Occitanie est dense et diversifiée, et la dynamique locale nous permet d’envisager de multiples partenariats en région.

Romain Casadebaig, cofondateur et associé de Gaz de Ferme

 

Un développement à pleins gaz

L’année 2023 marque un tournant pour Gaz de Ferme. Grâce à une levée de fonds d’un montant d’1,5 M€, la start-up enclenche son développement commercial et la fabrication en série de ses carbo-séparateurs. « Aujourd’hui, les demandes viennent de différentes régions de France, et d’autres endroits du monde. La question de la transition se pose partout… », souligne Romain Casadebaig qui n’envisage pas la croissance de l’entreprise ailleurs qu’en Occitanie : « Nous bénéficions d’un écosystème favorable : nous sommes soutenus par la Région et la Communauté de communes, nous bénéficions du savoir-faire du bassin de Tarbes et Pau en métallurgie et chaudronnerie. Par ailleurs, la filière agricole en Occitanie est dense et diversifiée, et la dynamique locale nous permet d’envisager de multiples partenariats en région. » Des perspectives encourageantes pour le cofondateur qui lance le recrutement de 10 nouveaux collaborateurs cette année.

*sa puissance maximale n’excède pas 4 kW

> www.gazdeferme.sitew.fr

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Velocidade, la petite entreprise qui grimpe

 

Et si rouler à vélo donnait des ailes ? C’est en tout cas la pratique de ce loisir qui a motivé la reconversion de Ricardo Vieira, en pleine crise sanitaire. L’Ariégeois d’adoption a remisé ses appareils photos pour la machine à coudre et créé Velocidade, atelier de fabrication de bagagerie responsable pour vélo. Deux ans plus, tard, la petite entreprise représente l’Ariège au Salon Made In France et prend de la vitesse.

 

Natif de Lisbonne, Ricardo Vieira a roulé sa bosse avant de s’installer avec sa famille à Mirepoix, en Ariège, il y a 12 ans. « J’avais fait une formation de costumier, mais je suis devenu photographe indépendant, dans l’évènementiel. Je réfléchissais déjà à changer d’activité, quand la crise du Covid est arrivée », se souvient-il. Pas question de se rouler les pouces pour autant : cycliste amateur, convaincu de l’intérêt écologique du vélo, il exhume sa machine à coudre et se confectionne une sacoche pour guidon qu’il teste, améliore, partage avec ses compagnons de route… Velocidade – « vitesse » en portugais ‒ voit (rapidement) le jour.

 

Engagé jusqu’au bout des doigts

« J’ai toujours eu une conscience écologique, affirme Ricardo Vieira. Il était inconcevable pour moi de travailler avec des produits étrangers ». Il consacre alors presque 6 mois à sourcer des matières premières françaises. Toile résistante et imperméable (utilisée à l’origine pour réaliser des stores extérieurs), bouclerie, élastique, fil… « 98% des matériaux que j’utilise sont français, le reste vient de Belgique ou d’Allemagne », précise-t-il. L’artisan dessine ses modèles, réalise les prototypes qu’il essaye et fait tester à des sportifs « ambassadeurs », et fabrique lui-même à la main chaque pièce des 13 modèles de sacoches et sacs-à-dos qui constituent aujourd’hui la gamme de Velocidade. « En moyenne, je passe 4 h pour réaliser la sacoche « satellite ». Un peu plus du double sur le sac à dos », commente celui qui a obtenu une aide « Pass métiers d’art » de la CMA Ariège et une subvention de la Région Occitanie pour financer l’achat de 3 machines. Autre preuve de l’implication environnementale de Ricardo Vieira : il verse 1% de son CA au collectif « 1% for the planet » qui le reporte ensuite sur l’association de son choix. « J’ai choisi l’Association Ariégeoise Naturaliste pour cette année », ajoute-t-il.

 

À moyen terme, je pourrais chercher des locaux un peu plus grands pour optimiser mon processus de production et ranger mon stock. Même si j’aime tout faire de A à Z, je voudrais aussi pouvoir partager mon savoir-faire. Contribuer à l’emploi local serait fantastique.

Ricardo Vieira, fondateur et dirigeant de Velocidade

 

Aller toujours plus loin

En novembre dernier, Ricardo Vieira a quitté son atelier de Mirepoix pour occuper le stand de l’Ariège au Salon du Made In France. « Ça a été une incroyable opportunité : celle de faire découvrir mes produits doublée de rencontres et d’échanges enrichissants avec d’autres artisans », reconnaît le créateur qui regarde vers l’avenir. « À moyen terme, je pourrais chercher des locaux un peu plus grands pour optimiser mon processus de production et ranger mon stock. Même si j’aime tout faire de A à Z, je voudrais aussi pouvoir partager mon savoir-faire. Contribuer à l’emploi local serait fantastique ! ». Côté produits, il pense à engager des partenariats pour pousser davantage sa logique vertueuse : « Pourquoi pas une collection de bagagerie à partir de bâches utilisées et recyclées et assumée comme telle ? ». Décidément, l’homme en a sous la pédale…
 
> www.ateliervelocidade.com
 

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Agrofün, graine d’avenir

 

Ingénieur agronome de formation, Frédéric Poujaud commence sa vie professionnelle en Amérique latine. Dans ses valises, il ramène une minuscule graine aux incroyables qualités nutritionnelles : la graine de chia. Convaincu de son potentiel, inspiré par les travaux de l’agriculteur chilien Carlos Crovetto*, il parvient à sélectionner (naturellement) une variété cultivable sous notre climat et crée Agrofün pour développer la culture de ce superaliment.

 

À la fin des années quatre-vingt-dix, Frédéric Poujaud investit dans une entreprise de semences grâce à laquelle il entend valoriser en Europe le patrimoine végétal de la cordillère des Andes (maïs, pomme de terre, haricot, quinoa…) et ses qualités, aussi bien gustatives que nutritionnelles : Panam Semences est née et installe son siège en Occitanie, terre d’agriculture. Sa rencontre avec l’agriculteur Carlos Crovetto le persuade que l’avenir de ce secteur passe par la diversification des cultures, le respect et la valorisation du travail des agriculteurs. « Dans les années 2000, les botanistes ont redécouvert la graine de chia et ses vertus en Amérique du Sud », se souvient l’ingénieur agronome qui décide, lui aussi, de s’intéresser à cette plante et de lui consacrer une activité dédiée, portée par la société Agrofün.

 

Mini graine pour bénéfices maximaux

« Cette plante a un intérêt nutritionnel majeur : elle peut couvrir 65% de nos besoins en Oméga 3, sans allergène et sans avoir besoin de subir de transformation. C’est une chance pour l’alimentation collective », affirme Frédéric Poujaud. Ses bénéfices pour la santé sont reconnus à tous les âges, dans des domaines comme la prévention et la lutte contre les maladies cardiovasculaires et neurologiques. « La consommation recommandée est de 10 g par jour, soit 2 cuillères à café », précise-t-il. Des propriétés qui ont notamment amené l’ingénieur à travailler avec le CNRS et l’INRA pour créer une fondation dédiée et une filière, soutenue par l’État, pour valoriser cette graine aux superpouvoirs.

 

Jusqu’en 2017, la graine de chia était exclusivement importée. Désormais, nous savons cultiver une variété 100% locale et bio, triée et conditionnée à Villemur sur Tarn. C’est une culture adaptée aux enjeux environnementaux : peu gourmande en eau, nécessitant peu d’engrais et aucun insecticide et favorisant la pollinisation.

Frédéric Poujaud, fondateur d’Agrofün

 

Une culture locale émergente

« Jusqu’en 2017, la graine de chia était exclusivement importée. Désormais, nous savons cultiver une variété 100% locale et bio**, triée et conditionnée à Villemur sur Tarn. C’est une culture adaptée aux enjeux environnementaux : elle est peu gourmande en eau, nécessite peu d’engrais, aucun insecticide et elle fleurit en été, favorisant la pollinisation », explique l’ingénieur agronome. Progressivement, la plante aux fleurs bleues ou blanches séduit des coopératives et agriculteurs dans toute la France une centaine aujourd’hui. « La filière fournit gratuitement les semences, pour limiter le risque financier de nos partenaires », précise-t-il avant d’ajouter : « Nous sommes attachés à la juste rémunération de tous les acteurs de la filière, à commencer par les producteurs. Au final, le prix doit être accessible pour le consommateur : le chia français coûte en moyenne 3 fois plus cher que l’étranger. Les enseignes spécialisées bio jouent le jeu, c’est un équilibre à trouver », reconnaît le chef d’entreprise. Et ce d’autant plus que, comme d’autres cultures, le chia a subi cette année les conditions extrêmes de sécheresse et devrait voir sa production divisée par deux… Pour autant, Frédéric Poujaud demeure optimiste et croit en l’avenir de la petite graine : « Cela prendra du temps, mais notre ambition, c’est de permettre aux Français d’être autosuffisants en chia ! »

 

* Carlos Crovetto est l’un des pionniers du semis direct, très engagé dans la promotion d’une agriculture durable au niveau international
**la variété Oruro

 
> www.agrofun.fr
 

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Phytogers, l’innovation au naturel

 

Avec 10% de son chiffre d’affaires consacrés à la R&D, la PME gersoise Phytogers mise sur l’innovation pour conquérir un marché en plein boom : les produits d’entretien « naturels. Quand les valeurs de la bio et la chimie moléculaire font bon ménage !

 

Savez-vous que 97% des produits d’entretien fabriqués dans le monde sont issus de l’industrie chimique ? Un chiffre qui laisse songeur quand on sait les impacts de tels produits sur l’environnement et la santé… Spécialisé en chimie moléculaire végétale depuis plus de 35 ans, le laboratoire Phytogers est décidé à s’imposer dans le paysage de la droguerie en « remettant au goût du jour des solutions naturelles, efficaces et biodégradables », pour reprendre les termes de Jean-Christophe de Salins, dirigeant.

 

Secrets de fabrication

Pour relever ce défi, l’entrepreneur table sur le savoir-faire de la biotech et ses capacités d’innovation. « Nous fabriquons des mixtures de végétaux biologiques par la transformation de produits agricoles. Nous travaillons exclusivement avec des agriculteurs bio, une centaine d’exploitations familiales et coopératives, françaises en priorité. Après récolte, les plantes sont séchées puis transformées* pour obtenir des concentrations moléculaires fortes. Les jus végétaux purs sont stockés et macèrent ensuite dans nos cuves. Au final, nous obtenons des formules de solutions lavantes, concentrées, détachantes, dégraissantes et désodorisantes », détaille-t-il. Grâce aux différents parcours de labellisation engagés par le laboratoire, ces produits cochent toutes les cases de la « haute valeur environnementale » : circuits courts, végétaux écocertifiés, ingrédients biodégradables, empreinte carbone réduite…

 

Un marché d’avenir

Avec ses formules qui « sentent bon la nature », Phytogers investit les cosmétiques, les sprays bien-être et désodorisants, les anti-nuisibles et la droguerie, « marché qui connaît la plus forte progression », assure Jean-Christophe de Salins. Combinée à un investissement soutenu en R&D, cette croissance bénéficie à la PME qui a vu son CA tripler depuis 2014. « Notre ambition est de le doubler cette année et, d’ici 2023, de multiplier par 2 nos capacités industrielles et notre effectif, voire davantage… ». Au-delà des distributeurs spécialisés**, Phytogers se développe auprès des pharmacies, avec une gamme spécifique, et de plus en plus en direction des grossistes. « Là encore, le potentiel est considérable », explique le dirigeant avant de préciser : « Nous avons décroché d’importants marchés : les collèges du Conseil départemental, l’Université catholique de Paris, de grands groupes industriels… ».

 

Une PME engagée

Face à ces perspectives, Jean-Christophe de Salins reconnaît être en réflexion pour se dimensionner en conséquence, sans pour autant quitter le département : « On aime la Gascogne, on y reste ! ». Accompagnée par les services de l’Etat, la CCI du Gers et la Communauté de communes de la Lomagne Gerseoise, l’entreprise envisage son développement, sans jamais renoncer à ses valeurs. « On est loin du greenwashing. Nous sommes une « entreprise à impact »***, c’est notre ADN, nous y croyons », conclut-il.

*par distillation et décoction
** jardineries et magasins bio
***entreprise dont le but n’est pas la simple recherche du profit, mais qui cherche également à avoir un impact positif, pour l’environnement ou la société
www.phytogers.com et www.netobio.fr

 

 

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VirgoCoop, le renouveau de la filière chanvre en Occitanie

 

Depuis cinq ans, la coopérative VirgoCoop souhaite remettre la culture du chanvre au cœur de l’agriculture occitane et réindustrialiser la filière. Création d’une chanvrière, redécouverte des métiers du tissage, filature, c’est tout un secteur qui s’organise et qui pourrait faire de l’Occitanie l’une des places fortes de cette filière émergente.

 

Le chanvre est en plein boom en Occitanie. Cette plante, qui fut longtemps laissée aux oubliettes, retrouve aujourd’hui un dynamisme porté par la coopérative lotoise VirgoCoop, qui a tout misé sur son exploitation. Et pour cause, le chanvre présente de multiples vertus, comme l’explique Julien Bonnet, responsable du projet Chanvre Occitan au sein de la structure. « Elle présente d’abord des avantages écologiques, elle stocke du carbone, 15 tonnes de carbone par hectare en six mois. C’est ce que fait une forêt de même surface en un an. C’est une plante qui favorise la biodiversité locale, résiste aux maladies et n’a besoin que de très peu d’eau pour pousser. » Pour VirgoCoop, l’aventure a commencé précisément en 2019 avec 20 hectares de chanvre semés en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine. Aujourd’hui, on en compte 72 hectares, dans sept départements, du Gers à la Lozère et les acteurs du projet espèrent atteindre 100 ha en 2022. Elle collabore avec une vingtaine de coopérateurs dans toute la région et compte 175 000 euros de capital social. À ce jour, une cinquantaine d’agriculteurs travaillent avec elle. À terme, l’objectif est de créer une chanvrière entre Cahors et Caussade.

 

Le chanvre présente d’abord des avantages écologiques puisqu’il stocke 15 tonnes de carbone par hectare en six mois. C’est ce que fait une forêt de même surface en un an. C’est une plante qui favorise la biodiversité locale, qui résiste aux maladies et qui n’a besoin que de très peu d’eau pour pousser.

Julien Bonnet, responsable du projet Chanvre occitan au sein de la coopérative Virgocoop

 

De fil en aiguille, le chanvre gagne du terrain

En amont, la coopérative mise sur la réalisation d’une unité de défibrage de chanvre textile, grâce notamment aux aides de la Région, et souhaite ensuite commercialiser des tissus 100 % chanvre pour l’habillement, le linge de maison et l’ameublement. « En mai 2019, nous avons cocréé la société Hemp-Act, qui va produire la matière première nécessaire au fil de chanvre textile à partir des surfaces exploitées, mais aussi à partir du stock déjà en place. C’est notre plus gros besoin en investissement pour les deux prochaines années », développe Julien Bonnet. Ce dernier met également en avant la création en 2018, en collaboration avec Atelier Tuffery, d’un jean 100 % chanvre vendu à 1 000 exemplaires. C’est aussi avec l’entreprise lozérienne que VirgoCoop a racheté l’atelier Tissages d’Autan, dans le Tarn, qui maîtrise un savoir-faire spécifique sur le tissage de toiles 100 % chanvre, ou en mélange laine, lin, ou coton bio. Plusieurs essais de mélanges ont été réalisés et la coopérative collabore également avec le collectif toulousain Icare sur l’industrialisation de la filature. Grâce au développement du chanvre, VirgoCoop entend contribuer activement à relancer un savoir-faire oublié et participer à la transition écologique des territoires. Et l’un des « maillons faibles », la transformation du chanvre en fil grâce notamment à une défibreuse qui doit aujourd’hui se faire dans les pays de l’Est, est en passe d’être solutionné puisque VirgoCoop est en train de se doter de l’outillage nécessaire pour produire en France de A à Z.

 

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Huilerie Moog, un ADN bio de père en fille

 

Lauréate du trophée « Femme Entrepreneure de l’année », en 2020, Judith Moog est à la tête de la première huilerie à s’être créée en bio en France. Installée sur deux sites de production, à Bram dans l’Aude et dans la Saxe en Allemagne, Judith Moog défend son indépendance et les valeurs de l’agriculture Bio depuis bientôt 40 ans.

 

Pionnier de l’agriculture biologique, Franz Moog quitte l’Allemagne au début des années 80 pour fonder une petite ferme sur les terres audoises. « Quand mon père s’est lancé dans cette aventure, les agriculteurs du coin venaient avec leurs produits, du blé, des lentilles… On les triait, on les emballait. On fonctionnait alors comme une mini coopérative. En 1984, le bio n’était pas du tout encadré par des cahiers des charges ou des réglementations. Nous étions des pionniers », raconte Judith Moog.
La jeune fille entame des études en agro-alimentaire et en nutrition, puis passe une thèse au Rwanda. Elle rêve de coopération internationale, mais le décès prématuré de son père la ramène à Bram. Elle prend alors les rênes de l’entreprise. Et n’a eu de cesse depuis de la faire grandir.

L’Aude, terre fertile pour le Bio

Judith Moog recentre l’activité autour de l’huile, diversifie la production, crée la marque Bio Planète, travaille en circuit court avec des producteurs individuels, – et de coopératives telles qu’Agribio Union à Toulouse ou Qualisol dans le Gers mais aussi avec la Chambre d’Agriculture de l’Aude ou encore le Civam Bio. « Ensemble, nous œuvrons à cette transition vers l’agriculture écologique », défend encore Judith Moog. Une dynamique qui se traduit dans les chiffres. Car l’Occitanie occupe bien la première marche du podium en terme de production biologique et une étude de l’Agence Bio classe l’Aude comme le 7e département de France pour le nombre de producteurs bio.
Fin 2020, Judith Moog restructure l’huilerie Moog autour des deux sites de production. L’entreprise propose 70 huiles différentes – des gammes basiques pour démocratiser l’accès au bio, mais aussi « gourmet » ou « vitalité » – met en place des actions de communication pour accompagner les consommateurs dans leurs choix.
En 2021, l’huilerie Moog a continué à développer sa gamme 100% française, finalise la mise en route d’une nouvelle ligne d’embouteillage, construit une nouvelle cuverie de 200 m2, équipée de 6 cuves de 100 000 litres et prévoit de recruter 20 personnes. Soucieuse d’innover, elle vient de lancer « Ma 1ère huile ». Destinée aux tout-petits, le produit est déjà bien référencé dans les réseaux de distribution bio.

 

 

 

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La famille Fabre construit la viticulture de demain

 

À la tête de 5 domaines sur les AOP Minervois, Languedoc, Corbières et Boutenac, la famille Fabre cultive sa passion de vigne de génération en génération. Ancrés dans les Corbières depuis le XVIIe siècle, ces vignerons-paysans développent l’œnotourisme, s’engagent collectivement pour leur terroir et participent à la transition vers le bio. Ils sèment ainsi les graines de la viticulture de demain.

 

En 1605, Jaume Fabre cultivait déjà les vignes des Corbières. Ses descendants y sont encore. Au fil des siècles, des mariages, des transmissions, plusieurs domaines sont venus s’ajouter au patrimoine. « Mais en 14 générations, nous avons toujours exercé le même métier. L’attachement à la vigne est dans notre ADN », souligne ainsi Jeanne Fabre, vigneronne et codirigeante de Maison Fabre. À la tête de 5 domaines – La Grande Courtade, le Domaine de la Tour de Rieux, le Château de Luc-sur-Orbieu, le Château Coulon et le Château Fabre Gasparets –, la famille Fabre possède 350 hectares de vignes cultivées et une centaine d’hectares de champs, réalise un chiffre d’affaires de 5,50 M€ et produit chaque année 11 500 hectolitres de vin, vendu en France dans les réseaux bio et les CHR – caviste hôtellerie-restauration – mais aussi en Allemagne, vers les pays du Benelux et la Suisse.
 

Le bio, un engagement collectif

Avec une croissance de 11% par an, la famille Fabre fait partie du Top 500 des entreprises en croissance. Une bonne santé économique qui passe par des diversifications nécessaires mais aussi à travers un engagement collectif pour le terroir et l’agriculture biologique. Car si l’Occitanie est la première région viticole de France et la première région viticole bio du monde, l’investissement reste important pour les vignerons. La dynamique est forte. Preuve en est : le salon Millésime Bio de Montpellier, organisé par l’association Sud Vin Bio, réunit chaque année 1 300 producteurs bio du monde entier. « C’est le premier salon bio du monde », précise Jeanne Fabre, qui en est la présidente. « Ici, le vignoble bénéficie d’un climat très favorable pour le Bio et le marché se développe de façon incontestable. Mais ces modes de productions nécessitent un surcoût de main-d’œuvre important. Pour s’y lancer, les vignerons, doivent évaluer si leur stabilité économique le permet. Les approches sociales et environnementales vont de pair pour bâtir une économie durable. On ne pas faire de bio low cost, », assure-t-elle encore.

 

Nous nous attachons à mettre en place un tourisme responsable, en phase avec nos valeurs. Aujourd’hui, nous souhaitons mettre à disposition des entreprises les vastes salles du Château Saint-Luc. Mais nous proposons aussi des visites insolites et sensorielles de nos caves du XIVe siècle, et des balades à pied ou à vélo électrique sur la colline du Mourrel pour faire découvrir le vignoble.

Jeanne Fabre, vigneronne et codirigeante de Maison Fabre

 

Un escape game « grand cru »

Attachée à des modes de production respectueux de la biodiversité, Jeanne Fabre travaille aux côtés du CIVL – Comité Interprofessionnel des Vins du Languedoc – et des différentes AOP du sud de l’Occitanie pour bâtir la viticulture de demain. Et si la transition vers le bio témoigne du dynamisme de la région, le développement du tourisme d’affaires et de l’œnotourisme aussi. « Nous nous attachons à mettre en place un tourisme responsable, en phase avec nos valeurs. Aujourd’hui, nous souhaitons mettre à disposition des entreprises les vastes salles du Château Saint-Luc. Mais nous proposons aussi des visites insolites et sensorielles de nos caves du XIVe siècle, et des balades à pied ou à vélo électrique sur la colline du Mourrel pour faire découvrir le vignoble », détaille Jeanne Fabre.
Autre initiative originale et dans l’air du temps. La famille Fabre a mis au point un escape game. L’objectif : immerger le public dans l’histoire de l’âge d’or du Languedoc. Au menu : des épreuves, des énigmes. Et des dégustations… À découvrir dès cet été.
 

 

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Ô9, le retour aux sources ariégeoises

 

Dans la vallée reculée de Mérens Les Vals, la Compagnie des Pyrénées invente un modèle de production exemplaire, en phase avec les femmes et les hommes du territoire. À travers la marque Ô9, en vente depuis avril 2021, et le service « Source » pour les professionnels, cette jeune entreprise veut révolutionner la consommation de l’eau en bouteille.

 

C’est dans un écosystème pour le moins privilégié et exceptionnel que Damien Chalret du Rieu et Sébastien Crussol, les cofondateurs de La Compagnie des Pyrénées, ont lancé le très beau projet d’Ô9. L’Occitanie est en effet la 1re destination thermale de France avec 30 établissements thermaux, 29 stations thermales et 180 000 curistes/an, soit 31% du marché national du thermalisme. Une activité qui, avec une croissance de 25% en 10 ans, contribue à hauteur de 300 millions d’euros par an environ au PIB régional. Et en termes d’eaux en bouteille, plusieurs sources situées dans la région comptent en effet parmi les belles réussites d’un marché en plein développement. Ô9 pourrait en faire partie prochainement.
Légère en bouche, elle peut être consommée aussi bien par les nourrissons que par les seniors ou les sportifs. Ô9, nommée ainsi en hommage à sa terre ariégeoise, vient de faire son entrée dans les rayons des grandes surfaces. « Cette eau minérale de montagne n’a jamais vu la lumière, sa composition reste stable dans la durée et elle bénéfice d’un PH 7, c’est-à-dire parfaitement neutre, ce qui est très rare », détaille Damien Chalret du Rieu, fondateur de La Compagnie des Pyrénées avec Sébastien Crussol. Originaire des Pyrénées, Damien Chalret du Rieu a créé cette entreprise avec une envie forte : celle de fédérer les femmes et les hommes d’Ariège autour d’un projet commun et durable. « Notre ambition est bien de repenser toutes les étapes de la production et de la consommation de l’eau : de l’extraction, à la production, au transport ou à la distribution. Il s’agit de créer un système circulaire et responsable et d’installer une vraie révolution dans le secteur », assure encore l’entrepreneur.

 

Notre ambition est bien de repenser toutes les étapes de la production et de la consommation de l’eau : de l’extraction, à la production, au transport ou à la distribution. Il s’agit de créer un système circulaire et responsable et d’installer une vraie révolution dans le secteur.

Damien Charlet du Rieu, CEO et cofondateur de La Compagnie des Pyrénées avec Sébastien Crussol

Une usine à 1 200 m d’altitude

Grâce à une levée de fonds de 26 millions d’euros auprès d’investisseurs familiaux, de banques régionales, ou encore de la Région, Damien Chalret du Rieu et Sébastien Crussol ont pu lancer la construction d’une usine d’embouteillages de 6 000 m2 à Mérens Les Vals, près de la frontière andorrane. Alimentée par une énergie verte à 100%, issue du barrage hydroélectrique de Mérens, l’usine emploie d’ores et déjà 22 personnes. Toutes ont été recrutées dans un rayon de 25 kilomètres.

Une offre sur mesure pour les professionnels

La Compagnie des Pyrénées vise deux axes de distribution. Ô9, destinée au grand public, est emballée dans un carton Tetra Pak entièrement recyclable. « Source », service destiné aux professionnels, propose une offre sur-mesure. Gazeuse, plate, aromatique, les caractéristiques de l’eau peuvent être adaptées aux besoins de chacun. Mais le nom et le format peuvent également être personnalisés. « La bouteille peut ainsi devenir la vitrine de la marque. C’est plus fort qu’un savon ou qu’un stylo. Le rapport à la bouteille d’eau est plus sensible qu’un simple accessoire », assure Damien Charlet du Rieu. « Par ailleurs, nous avons aussi mis en place un système de collecte pour assurer la revalorisation ».
Avec une capacité de production de 200 millions de bouteilles par an, la Compagnie des Pyrénées s’engage à ne pas capter plus de 15% de l’eau disponible. Ça coule de source !

 

 

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