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Groupe Émile, un savoir-faire bien huilé

 

Leader français des huiles végétales biologiques sur le réseau spécialisé bio, le Groupe Émile fait tourner les roues de son moulin depuis 100 ans. Animée par une forte volonté de croissance et de modernisation, l’entreprise gardoise rénove ses outils de production, diversifie ses activités. Mais reste fidèle à ses racines et ses valeurs équitables.

 

L’Occitanie est devenue en 2016 la 2e région oléicole française et le Gard est le 2e département français en termes de production. La famille Noël est donc le fruit d’un écosystème à part entière. « Mon arrière-grand-père, Émile Noël, a créé l’huilerie en 1920, mais c’est mon grand-père Émile Noël fils qui lui a donné une vraie ampleur entrepreneuriale. Dans les années soixante, il comprend auprès des hippies ardéchois, l’importance du bio. L’anecdote peut faire sourire, mais elle témoigne de sa dimension visionnaire », souligne David Garnier, président du Groupe Émile depuis 2018. Car si l’entreprise gardoise est riche d’un savoir-faire centenaire, elle est aussi leader des huiles végétales bio dans les réseaux spécialisés. Pionnière dans le bio – l’huilerie est la première de France à bénéficier du label Ecocert en 1972 – elle est aussi innovante dans le secteur du commerce solidaire et crée une première filiale de graines de sésame, au début des années 2000 au Mali, filiale certifiée par Bio Partenaire.

 

Mon arrière-grand-père a créé l’huilerie en 1920, mais c’est mon grand-père qui lui a donné une vraie ampleur entrepreneuriale. Dans les années soixante, il a compris auprès des hippies ardéchois l’importance du bio. L’anecdote peut faire sourire mais témoigne de sa dimension visionnaire.

David Garnier, président du Groupe Émile

Le souci du durable

Animée par une volonté de croissance et de diversification, l’huilerie Émile Noël devient le groupe Émile en 2018, crée sa marque de cosmétiques Emma Noël, se lance sur le marché de la GMS avec la gamme Le moulin de mon père et vient de racheter l’entreprise drômoise La fabrique sans gluten. Le groupe poursuit également sa route solidaire, avec le développement de plusieurs filières de productions équitables au Maroc, en Guinée, au Burkina Faso et à Sao Tomé. Cette année, une nouvelle filiale autour de l’avocat devrait voir le jour en Guinée. « Une usine de production sera installée sur place, elle permettra de faire vivre tout un village d’Afrique. Nous sommes très attachés à développer des relations durables avec nos producteurs », précise encore David Garnier.
Avec 29 M€ de chiffre d’affaires, dont 20% sont réalisés à l’export, le Groupe Émile revendique une bonne santé économique. Et s’il ne cesse de grandir, d’innover et de diversifier ses activités, il reste aussi viscéralement enraciné sur son site de production gardois. Là, 75 employés travaillent essentiellement avec des producteurs locaux, issus des AOP de Nîmes, des Baux de Provence et de Haute Provence. Le moulin sera rénové l’année prochaine. Il devrait tourner encore longtemps pour faire face à la demande française et mondiale. Et faire entendre sa petite musique solidaire.

 

 

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Abiès Lagrimus, l’élixir qui vivifie le savoir-faire des Pyrénées

 

Au cœur du Parc Naturel des Pyrénées Catalanes, la food-up « Abiès Lagrimus » – les larmes du sapin – a remis au goût du jour la recette ancestrale du sirop de sapin et propose une gamme de produits gastronomiques, uniques au monde.

 

« Pour fabriquer du sirop de sapin, il faut en vouloir ! » lance Claude Sarda, créateur de la PME Abiès Lagrimus, à Sahorre. « Le sirop est fait à partir des cônes de sapin. Non seulement les arbres poussent à 1 700 mètres d’altitude, mais les cônes se trouvent au sommet, à 30 mètres de hauteur. La récolte n’est pas simple, il ne faut pas avoir le vertige… »
Ancien représentant pour les vins du Roussillon, Claude Sarda a découvert les vertus de ce sirop lors d’un voyage en Andorre. Très vite, il décide de miser sur cet élixir aux vertus indéniables, tant sur le plan du bien être que dans le domaine de la gastronomie. Avant lui, le sirop était fabriqué de façon artisanale dans les familles des Pyrénées. Et si la recette se transmettait de génération en génération, elle n’avait jamais fait l’objet d’une commercialisation. Très répandu sur le massif du Canigou, « abiès alba », le sapin blanc, s’étale sur environ 600 hectares. Fort d’un partenariat signé avec l’ONF (Office national des forêts), l’entrepreneur se lance en 2013, fabrique et réussit à convaincre ses premiers clients, essentiellement des pharmacies de la région.

 

Le sirop est fait à partir des cônes de sapin. Très répandu sur le massif du Canigou, « abiès alba », le sapin blanc, s’étale sur environ 600 hectares. Non seulement les arbres poussent à 1 700 mètres d’altitude, mais les cônes se trouvent au sommet, à 30 mètres de hauteur. La récolte n’est pas simple, il ne faut pas avoir le vertige…

Claude Sarda, créateur et coassocié d’Abiès Lagrimus

À la conquête des plus grandes tables

« Au départ, j’ai été épaulé par la CCI de Perpignan pour monter des dossiers de subvention », explique-t-il. Pour pérenniser son entreprise et ne pas dépendre de la saisonnalité, Claude Sarda innove et développe toute une gamme de produits gastronomiques, comme des liqueurs, une crème balsamique ou encore des vinaigres uniques au monde, élaborés avec la vinaigrerie des domaines à Corbères. « Avec les étudiants, de sup agro de Montpellier, nous avons aussi mis au point un poivre de sapin », précise-t-il. Aujourd’hui, les produits « Abiès Lagrimus » bénéficient d’un double label : bio et « Valeurs Parc Naturel Régional ». Ils sont vendus dans les épiceries prestigieuses comme le Bon Marché ou la Maison Plisson à Paris, mais aussi dans les enseignes bio en France et à l’étranger : Espagne, Allemagne, Belgique, Andorre, mais aussi Canada, Singapour et Hong Kong. « Là encore, l’aide de la CCI a été précieuse pour cette ouverture à l’export », assure Claude Sarda. La petite « food up » de Sahorre s’est également forgée une solide réputation auprès des plus grandes toques de France et ses produits sont utilisés par des grands chefs comme Anne Sophie Pic, Michel Sarran ou encore Alain Ducasse. Cet été, l’entrepreneur, qui ne manque pas d’idées et qui vient de recruter un nouvel employé, se lance dans un nouveau projet de « bains de forêt » : des balades au cœur de la nature, inspirées, cette fois, par les traditions japonaises.

 

 

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Les forges de Niaux creusent un sillon plus vert

 

Leader européen des disques agricoles, les forges de Niaux, entreprise emblématique de Haute-Ariège implantée sur le territoire depuis 1881, installent leur nouveau site de production à Pamiers sur la zone Gabriélat. Un déménagement à 40 kilomètres qui permettra à l’entreprise de moderniser ses outils de production, mais aussi de bénéficier des synergies industrielles du secteur et de réduire par 4 son empreinte carbone.

 

Arrivé en 2000 comme directeur technique des forges de Niaux, Laurent Pineda a su creuser son sillon en quelques années. Nommé directeur général de la société en 2009, il est devenu actionnaire en 2012 et détient désormais 15% du capital, aux côtés de l’industriel allemand Heinrich-Wihlem Rodenbostel (85% des parts). Ingénieur de formation dans le domaine de la métallurgie, Laurent Pineda souhaite aujourd’hui forger un avenir plus durable pour cette entreprise emblématique de la Haute-Ariège. Dès le premier trimestre 2022, les forges de Niaux fabriqueront leurs disques agricoles à Pamiers, sur la zone de Gabriélat dans un nouveau site de production de 6 500 m2, capable d’intégrer les outils numériques. Car si Laurent Pinéda est attaché à l’histoire des forges, il n’en est pas moins tourné vers l’avenir. Un avenir qu’il voit plus performant mais aussi plus vert. « Notre implantation à Niaux est due à la fois à la présence de l’eau, force motrice des forges avant l’époque industrielle, et à celle des minerais qui permettaient d’élaborer la fonte par les procédés de forge à la catalane : une spécificité régionale, propre à la Haute-Ariège. Aujourd’hui, ces procédés ont disparu et le contexte a changé. Désormais, la planète est notre terrain de jeu et pour faire face à la concurrence, nous avons besoin d’asseoir notre productivité et nos performances. Pour cela, il est essentiel de développer les réseaux logistiques, numériques et énergétiques. Ici, les locaux sont très anciens et ne permettent pas de tenir les flux compétitifs actuels. À Pamiers, nous bénéficierons aussi de toute une synergie industrielle et de sous-traitants locaux », assure-t-il.

 

D’un point de vue environnemental, nous allons diviser par quatre notre empreinte carbone, car nous utiliserons quatre fois moins d’énergie fossile. Cette dimension plus verte est très forte pour nous et pour nos clients. Nous sommes particulièrement fiers d’inscrire l’avenir des forges de Niaux dans cette orientation.

Laurent Pineda, directeur général des forges de Niaux

Laurent Pineda a d’abord cherché à s’installer à Tarascon. Mais les risques juridiques étaient trop importants et les banques n’ont pas suivi. À Pamiers, la construction de la nouvelle usine débutera en septembre 2020. Elle a nécessité un investissement de 12 millions d’euros. « D’un point de vue environnemental, nous allons diviser par quatre notre empreinte carbone, car nous utiliserons quatre fois moins d’énergie fossile. Cette dimension plus verte est très forte pour nous et pour nos clients. Nous sommes particulièrement fiers d’inscrire l’avenir des forges de Niaux dans cette orientation », lance encore Laurent Pineda. Travaillant régulièrement avec les mastodontes du secteur – John Deere, numéro 1 mondial, Kubota, numéro 1 asiatique et Horsch, numéro 1 européen en machinisme du travail au sol –, les forges de Niaux misent sur une croissance de 25 à 30%. Mais, au-delà de ces performances, Laurent Pineda envisage une implantation plus forte sur le marché américain. Soit à travers de nouveaux partenariats, soit, à travers la création d’un site de production en Amérique du Nord.

 

 

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Vignoble de Terrassous, un vin qui ne coule pas de source

 

Première région viticole au monde, l’Occitanie concentre 34% de la surface viticole de notre pays et ne regroupe pas moins de 87 appellations. Ce leadership, s’il a comme fil directeur le savoir-faire, est, également fait de diversité et de niches. Ainsi, sur un territoire aride et sauvage, au sud des Pyrénées-Orientales, les vignerons de Terrassous cultivent d’anciens cépages pour produire des vins frais, puissants et innovants. Des vins médaillés et même oscarisés. Classés parmi les meilleurs mondiaux.

 

En Occitanie, la filière viticole génère 1,8 milliard d’euros de chiffre d’affaires et constitue autant un moteur économique qu’un puissant vecteur d’image pour notre territoire. Sur les 268 000 hectares de vigne que compte notre territoire, 32% se trouvent dans le département de l’Hérault, 25% dans l’Aude, et 21% dans le Gard. Les Pyrénées-Orientales ne figurent pas dans ce tiercé de tête car son vignoble est concentré sur les terroirs les plus maigres. Les rendements y sont faibles et le travail de la vigne dur. Mais dans un coin éloigné du Roussillon, les vignerons réunis au sein de la coopérative des Vignobles de Constance et de Terrassous ne « lâchent rien ». Et s’ils savent produire de grands vins, ils tentent aussi, vaille que vaille, de creuser leur sillon dans un contexte en forte mutation.

Nommé directeur de la structure en 2012, Hervé Lasserre affichait alors un profil atypique dans le monde du Rivesaltes. De formation commerciale, l’homme a tout de suite pris en main la valorisation du terroir. « Ici, on savait faire de grands vins, mais pas forcément les commercialiser », confirme-t-il. « Pour y remédier, nous sommes passés par les concours nationaux et internationaux et nous sommes aujourd’hui très présents sur les guides dédiés au vin. Nous travaillons sur des petites cuvées et proposons des gammes très larges, de 5 € à 32 € la bouteille. Chaque gamme est travaillée en finesse, ciselée dans les moindres détails ».

 

Plus de 45 médailles d’or

Au fil des ans, la stratégie a payé. Forte de nombreux coups de cœur attribués par le guide des vins Hachette, l’appellation a obtenu plus de 45 médailles d’or et les notes de 90 ou 95 sur 100 dans la célèbre notation Parker. « Des résultats exceptionnels », se réjouit Hervé Lasserre. « En cinq ans, le vignoble de Terrassous a connu une croissance moyenne de 5 à 10% sur la vente au détail. Pour nous, c’est essentiel, car cela permet d’améliorer les revenus des adhérents. Par ailleurs, nous sommes engagés depuis de nombreuses années dans des démarches agro-environnementales. La coopérative certifie actuellement un grand nombre d’exploitations sous le label Haute Qualité Environnementale. Et vise une labellisation à 90% d’ici 5 ans ». Pour autant, malgré la dynamique, le directeur ne cache pas les difficultés : « avec des moyennes de rendement inférieures à 40 hectolitres par hectare, notre vignoble reste peu productif. La pluviométrie est faible et nous devons faire face à un enjeu majeur d’irrigation pour continuer », détaille-t-il.

 

En cinq ans, le vignoble de Terrassous a connu une croissance moyenne de 5 à 10% sur la vente au détail. Pour nous, c’est essentiel, car cela permet d’améliorer les revenus des adhérents. Par ailleurs, nous sommes engagés depuis de nombreuses années dans des démarches agro-environnementales. La coopérative certifie actuellement un grand nombre d’exploitations sous le label Haute Qualité Environnementale. Et vise une labellisation à 90% d’ici 5 ans.

Hervé Lasserre, directeur des vignobles de Terrassous

 

L’Oscar du marketing de « Terre et Vin »

Et si les côtes de Roussillon n’ont pas la notoriété des grandes appellations – qui permettrait de dégager des marges plus importantes – le terroir ne cesse d’innover. Nouveau bouchon en plexi, bouteille inédite… La coopérative apporte un soin constant à son packaging et cherche à casser les codes. Cette année, elle a obtenu l’oscar du marketing, délivrée par le magazine « Terre de vin » et la région Occitanie pour le muscat de Rivesaltes, classé parmi les dix meilleurs du monde. Car, les vignerons du Roussillon partent résolument à la conquête d’un public plus jeune et plus urbain. Leur muscat de Noël s’affiche désormais dans une bouteille Virgin aux lignes sobres et design. L’an prochain, ils proposeront de nouveaux vins à base de muscat, mais conçus avec des arômes plus subtils. Un cru 2020, adapté au goût des consommateurs d’aujourd’hui.

 

 

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La Mentheuse : le digestif givré, so Occitanie

 

Une idée de génie, trois amis de longue date et six mois de recherche : telle est la recette du succès pour la Mentheuse et la Pulpeuse, deux digestifs labellisés Sud de France, distillés à Uzès. Et en passe de conquérir toutes les bonnes tables et les comptoirs de France.

 

Chic et mondaine dans son écrin « belle époque », la Mentheuse a du pep’s et se savoure fraîche ou glacée, en cocktail ou agrémentée d’une eau pétillante. Cette crème de menthe naturelle, n’a pas encore fêté ses deux ans, mais a déjà séduit de nombreux établissements, de Carnac à Saint-Tropez, de Strasbourg à Paris ou à Bordeaux. Une success story inattendue pour Lionel Albano, sa femme Dominique et son associé Frédéric Bion, créateurs de cette boisson, 100 % made in Occitanie. Car la Mentheuse, c’est d’abord une histoire de potes, un pari lancé par des amoureux de la gastronomie languedocienne. « L’Occitanie est une terre de vin et de bons produits, avec une tradition ancienne autour de la menthe. Nos boissons reflètent cette identité et ressuscitent une certaine idée, très française, du digestif d’antan, convivial et adapté au goût du jour », assure Lionel Albano.

 

L’Occitanie est une terre de vin et de bons produits avec une tradition ancienne autour de la menthe. Nos digestifs reflètent cette identité et ressuscitent une certaine idée, très française, du digestif d’antan, convivial et adapté au goût du jour.

Lionel Albano, co-créateur de La Mentheuse avec sa femme Dominique et son associé Frédéric Bion

 

Vers un développement à l’échelle européenne

Cet ancien restaurateur agathois souhaitait proposer à ses clients un digestif léger, local, naturel. Début 2018, il vend son restaurant et se lance dans l’aventure. Quelques mois plus tard, 5 000 bouteilles auto financées sortent de l’Union des distilleries coopératives Grap’Sud d’Uzès. La Mentheuse est née, le succès fulgurant. En avril 2018, 667 bouteilles sont vendues entre Agde et Béziers. En août de cette même année, les ventes sont multipliées par 3. La demande est là : la Mentheuse commence alors à conquérir Narbonne, Rodez, Perpignan… « Face à l’engouement, nous avons dû nous structurer », explique encore Lionel Albano. Très vite, la société, qui se développe à la vitesse d’une start-up, conçoit la Pulpeuse, petite sœur au goût d’agrumes. Et noue des partenariats avec des acteurs locaux. À Montpellier, le célèbre barman à l’envergure internationale Julien Escot, imagine les cocktails. L’association des Chefs d’Oc défend aussi les deux digestifs. Au printemps dernier, Lionel Albano a signé un contrat de distribution avec les champagnes Devaux pour mailler le territoire hexagonal. Et si le trio vise un développement à l’échelle européenne, il garde la tête froide et cherche d’abord à consolider le succès. Une troisième boisson est en cours d’élaboration. La recette est encore tenue secrète. Nul doute qu’elle contient des ingrédients du terroir et un large zeste d’accent du Midi.

 

 

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Ducs de Gascogne, une reprise pleine de panache

 

Implantée à Gimont dans le Gers depuis 1953, cette entreprise patrimoniale bien connue des gourmets fait rayonner le savoir-faire gersois dans près de 60 pays. Les Ducs de Gascogne a pourtant connu une période difficile il y a quelques années. Reprise en 2017 par le couple de négociants en vin, Marie et Cyril Jollivet, l’entreprise a retrouvé la fougue propre à son terroir.

 

En se positionnant désormais sur le bio, elle capitalise sur l’image du Gers dans ce domaine. Car, avec 68 276 hectares en bio ou en conversion, le département est le premier d’Occitanie, elle-même leader parmi les régions de France pour le nombre de producteurs (8 100 fermes) ayant fait ce choix d’avenir. Entreprise emblématique du Gers, les Ducs de Gascogne ont pourtant connu des années difficiles. En 2016, la société en déclin affiche un résultat négatif de – 320 000 €. Les chiffres sont en berne, mais ne découragent pas Marie et Cyril Jollivet. Négociants en vin à Gimont, fief historique des Ducs, le couple est fasciné par le savoir-faire de cette société familiale. « En 2016, la famille Dubarry a souhaité vendre : pour nous c’était une belle opportunité. À l’époque, on a tout de suite vu le potentiel. Ici, tout est fait en interne : le développement des recettes, la fabrication, la vente, le graphisme. On y a vu une force pour faire rebondir la marque », assure Marie Jollivet.

 

Ici, tout est fait en interne : le développement des recettes, la fabrication, la vente, le graphisme. On y a vu une force pour faire rebondir la marque.

Marie Jollivet, directrice des Ducs de Gascogne

 

Pour inverser la tendance, les repreneurs misent sur une redynamisation des services commerciaux et une maîtrise des charges. Les nouveaux patrons souhaitent garder leurs équipes, les salariés s’impliquent et malgré la grippe aviaire de 2017, les bons résultats ne se font pas attendre. Dès la première année, les chiffres remontent, les Ducs recrutent 6 nouveaux salariés et lancent une nouvelle marque : les bios du bocal. Au menu : des crèmes de fromage, des conserves de légumes, des terrines de saumon ou de viande, à tartiner pour l’apéritif. « Le bio, c’est notre bébé à nous. Le marché est porteur. Il nous permet à la fois de rajeunir l’image de la marque et d’engranger de la trésorerie tout au long de l’année. Car les foies gras et les colis gourmands se vendent essentiellement en fin d’année », explique Marie Jollivet. Travaillant essentiellement avec des fournisseurs locaux, les Ducs de Gascogne ont établi des relations de confiance avec leurs partenaires. Cette année, la société souhaite revoir le graphisme de ses conserves pour poursuivre le rajeunissement de la marque et la rendre plus visible. À moyen terme, Cyril et Marie Jollivet envisagent aussi de rénover les locaux ou de déménager. Le but ? Offrir un cadre de travail plus moderne à leurs employés. Pas question pour autant de quitter Gimont.

 

 

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À 100 ans, RAGT continue de bourgeonner

 

Issue d’une coopérative de distribution agricole fondée en 1919 dans l’Aveyron, RAGT est aujourd’hui fortement développée à l’international. L’entreprise, leader européen des semences de céréales à paille, demeure cependant fière de ses racines et attachée au développement de son territoire.

 

Avec près de 1 300 équivalents temps plein dans le monde, RAGT (Rouergue Aveyron Gévaudan Tarnais) a depuis longtemps dépassé les frontières de son territoire d’origine. Mais sur les 1 000 salariés français de l’entreprise, environ 700 sont encore dans l’Aveyron et le Tarn. Un développement fort et un attachement à ses racines au cœur de l’évolution de RAGT depuis sa création en 1919. « Cette empreinte régionale forte est complètement assumée. Cela fait partie de nos objectifs et de notre mission d’entreprise basée dans les territoires et pour le développement du territoire », affirme Claude Tabel, président du directoire du groupe, dont le siège est toujours à Rodez. De nombreux descendants des premiers membres de la coopérative sont ainsi toujours actionnaires de la société aujourd’hui.

 

Cette empreinte régionale forte est complètement assumée. Cela fait partie de nos objectifs et de notre mission d’entreprise basée dans les territoires et pour le développement du territoire.

Claude Tabel, président du directoire de RAGT

 

D’abord centrée autour d’une activité de distribution agricole, l’entreprise s’est lancée dans le milieu des années 1960 dans la création variétale. « La volonté de départ était de créer des variétés adaptées aux conditions régionales. Cette activité, au départ locale, est devenue nationale puis européenne. » 58 % de l’activité semences du groupe se fait ainsi à l’export aujourd’hui, principalement en Europe, où RAGT s’est imposé comme le leader des céréales à paille (blé, blé dur, orge). En plus des 210 M€ de chiffre d’affaires sur ce secteur, RAGT possède une autre activité, encore plus proche des territoires. « Avec RAGT Plateau Central, nous voulons accompagner et servir tous les types d’agriculture en étant des apporteurs de solutions. Nous offrons un service et une expertise aux agriculteurs et aux éleveurs », assure Claude Tabel. Pour illustrer ce soutien, il met en avant la création d’un rayon produits du terroir dans le réseau de magasins afin d’apporter des débouchées aux exploitants locaux.

Pour rester compétitif et poursuivre son développement, RAGT mise énormément sur la recherche, avec environ 18 % du chiffre d’affaires investis dans ce domaine sur le métier de semencier. Une intensité de recherche importante, qui concerne 300 des 850 employés de la branche. Si le groupe compte aujourd’hui 17 centres de recherche en Europe, dont le dernier en Ukraine, le plus important reste celui de Druelle, à côté de Rodez dans l’Aveyron. RAGT souhaite aujourd’hui aller au-delà des frontières européennes et développe ses activités en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Argentine et en Chine et vient de signer des accords de partenariats pour la recherche en Chine et au Brésil.

 

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Anne de Joyeuse et
Sieur d’Arques s’unissent pour l’embouteillage

 

Les deux coopératives audoises ont créé une société commune dont la finalité est l’embouteillage, sur un même site, d’une partie de leur production. Une prestation désormais intégrée qui permet à cette nouvelle entité de viser la mise en bouteilles de 12 millions de cols par an.

 

Elles ont évolué de façon autonome pendant des années et comptent pourtant nombre d’adhérents communs. Aujourd’hui, les deux caves coopératives emblématiques du Limouxin, Anne de Joyeuse et Sieur d’Arques, font cause commune avec la création d’une SAS baptisée Limoux Conditionnement dont l’unité de production (une usine d’embouteillage) est en cours de construction dans la sous-préfecture audoise. “L’investissement s’élève à 11,7 millions d’euros. Il permettra de mettre en bouteille les vins tranquilles, c’est-à-dire non effervescents, des deux caves”, explique Jean-Paul Andrieu, le consultant chargé du projet par les deux caves.

 

L’investissement s’élève à 11,7 millions d’euros. Il permettra de mettre en bouteille les vins tranquilles, c’est-à-dire non effervescents, des deux caves.

Jean-Paul Andrieu, consultant chargé du projet par les deux caves

 

Dans ce projet, chacune des deux coopératives a une problématique différente mais une vision commune qui fait la richesse de la coopération viticole. Ainsi, Sieur d’Arques (210 associés coopérateurs répartis sur 1 800 hectares de vigne) est d’abord un producteur de vin effervescent. L’opération lui permettra de dégager de la place pour augmenter ses capacités dans les bulles. Pour Anne de Joyeuse (370 vignerons coopérateurs), qui ne produit pas de vins effervescents, il s’agissait tout simplement de créer un outil industriel propre puisque jusqu’ici la cave sous-traite ces opérations chez des tiers. Au total, une vingtaine de personnes travailleront au sein de Limoux Conditionnement. La production embouteillée, selon les volumes actuels, sera d’environ 8 millions de cols (5 millions pour Anne de Joyeuse et 3 millions pour Sieur d’Arques). Elle pourra être portée jusqu’à 12 millions. Le chantier est en cours et l’usine, après quelques aléas de chantier, sera mise en service au début de l’année 2020.

 

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L’Occitanie représentée
au G20 des jeunes entrepreneurs

 

Cofondatrice de Domaines Pierre Chavin -assembleur de vin installé à Béziers-, Mathilde Boulachin faisait partie de la délégation des 35 entrepreneurs français présents à Buenos Aires fin septembre. Une opportunité pour cette PME innovante qui réalise 80 % de ses ventes à l’export.

 

Des bag-in-box sans carton à destination du marché scandinave, des vins au taux d’alcool réduit à 5 %, vegan, casher et même sans alcool grâce à un procédé de désalcoolisation… Les Domaines Pierre Chavin installés à Béziers, osent tout, tant sur le contenant que dans le contenu. “Il ne faut rien s’interdire et écouter les besoins des marchés. Tout repose là-dessus”, explique Mathilde Boulachin, cofondatrice et gérante de cet assembleur et transformateur de vins créé en 2010. Avec une vingtaine de collaborateurs et un chiffre d’affaires de 11,7 M€, cette PME héraultaise bouscule les codes en vigueur dans la profession. Résultat, c’est à l’export que la société trouve la meilleure écoute. L’entreprise y développe 80 % de ses ventes. “Il faut voyager et se nourrir des expériences. Pour innover, il faut certes bien connaître son entreprise et ses équipes mais les bonnes idées et les bonnes pratiques, il faut aller les chercher à l’extérieur”, prône l’entrepreneure de 39 ans a qui représenté la France, aux côtés de 34 autres sociétés, dans le cadre du G20YE.

 

C’est une grande fierté de participer à ce sommet. Je me sens ambassadrice de mon pays et de l’Occitanie.

Mathilde Boulachin, cofondatrice de Domaines Pierre Chavin

 

Le G20 des jeunes entrepreneurs organisé fin septembre à Buenos Aires (Argentine). “C’est une grande fierté de participer à ce sommet. Je me sens ambassadrice de mon pays et de ma région”, sourit Mathilde Boulachin. Positive et volontariste dans son attitude, l’entrepreneure se dit heureuse de cette expérience entre pairs. “L’Argentine n’est pas un marché pour nous car c’est un pays producteur. Mais avec 400 entreprises présentes, il ressort toujours quelque chose de positif de ces échanges”, avance-t-elle. Dans l’innovation permanente, les Domaines Pierre Chavin, qui n’assemblent que des vins français issus de terroirs allant de la Gascogne à la Provence, cherchent également à se démarquer en interne par une forme d’innovation managériale. Ici, pas d’organisation pyramidale mais un management par projet et une responsabilisation des collaborateurs par le télétravail. Mathilde Boulachin assume la comparaison : “avec nos croissances annuelles à deux chiffres, on est un peu la start-up du vin.” Avec la rentabilité en plus.

 

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L’Oulibo,
star des olives de table françaises

 

La coopérative audoise a été créée en 1942 par une poignée de producteurs passionnés. Seule coopérative oléicole du département de l’Aude, elle est aujourd’hui Labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) et est le 3e site dit de « tourisme industriel » le plus visité en Occitanie. Plus de 130 000 visiteurs sont venus en 2017 assister à la transformation de quelque 600 tonnes d’olives de table et 800 tonnes d’olives à huiles.

 

Avec quelque 131 830 visiteurs l’année dernière, on pourrait dire que l’on y entre comme dans un moulin. Ce qui serait, littéralement, exact puisque L’Oulibo est une coopérative oléicole. La première productrice d’olives françaises de tables Lucques du Languedoc et de Picholine, quand tant d’autres moulins hexagonaux importent les fruits pour les transformer. Labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV), cette coopérative composée de quelque 900 adhérents-apporteurs venus de l’Aude, de l’Hérault et des Pyrénées-Orientales, est (hors cave) le troisième site industriel le plus visité d’Occitanie derrière les Salins du Midi d’Aigues-Mortes et la coutellerie Laguiole Honoré Durand.

 

Plus de 75 ans d’histoire

Créée en 1942 par une poignée de producteurs passionnés, la coopérative oléicole l’Oulibo est actuellement la seule du département de l’Aude. Après le gel de 1956 qui a décimé l’oléiculture française, l’Oulibo a continué à perpétuer la culture de l’olivier dans l’Aude. Elle reçoit les olives de 3 départements : l’Aude, l’Hérault et les Pyrénées-Orientales. « Nous avons structuré l’offre touristique depuis 2011. Nous nous attelons chaque année à l’améliorer. Du fruit à l’huile, la visite permet de découvrir le travail des oléiculteurs, du moulinier… et de suivre toutes les étapes de la transformation, jusque dans la boutique de nos producteurs  » explique Jean-Marc Thibaut, le responsable touristique de la coopérative. Si le chiffre d’affaires fluctue, comme toute activité agricole, en raison des conditions météo et de l’activité des prédateurs, le moulin a réalisé l’an dernier une récolte record avec quelque 800 tonnes d’olives à huile réceptionnées et 600 tonnes d’olives de table.

 

Nous avons structuré notre offre touristique à partir de 2011 et nous attelons chaque année à l’améliorer. Du fruit à l’huile, la visite permet de découvrir le travail des oléiculteurs, du moulinier… et de suivre toutes les étapes de la transformation, jusque dans la boutique de nos producteurs.

Jean-Marc Thibaut, responsable touristique de la coopérative

 

Privilégier les circuits courts

Pour capitaliser autour des visites, la coopérative a ouvert un magasin à côté du moulin. Il réalise 2,30 M€ de chiffre d’affaires. « 50 % des ventes de la coopérative sont réalisées en vente directe », détaille Jean-Marc Thibaut en précisant que les autres débouchés sont à trouver dans la restauration et les épiceries fines. « Sauf dans des établissements de proximité, L’Oulibo n’est pas distribué en grande surface », ajoute-t-il. Alors qu’en été, L’Oulibo arrive à saturation en termes d’accueil de visiteurs, la coopérative travaille à renforcer sa capacité d’accueil en saison et travaille sur les périodes plus creuses en proposant des animations autour de l’olive tout au long de l’année.

 

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