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Œnotourisme,
quand l’Occitanie sème pour récolter


L’Occitanie est la première région viticole de France et figure dans le peloton de tête européen. Moins structurés que d’autres vignobles étrangers, les vignobles d’Occitanie ont cependant décidé de développer une activité autour de l’œnotourisme pour, au-delà de leur production, partager également leur passion d’un terroir naturellement touristique.

 

Avec ses vignobles réputés et son attractivité naturelle, la France pourrait être le premier acteur mondial de l’œnotourisme. Peine perdue, avec une fréquentation de 10 millions de visiteurs estimés, notre pays est loin de la fréquentation œnotouristique des USA estimée, elle, à 15 millions de visiteurs soit 50 % de plus. En dépit d’une progression de presque 30 % depuis 2009, la France est encore loin de profiter pleinement du développement économique lié à l’œnotourisme, comme le font nos voisins espagnols par exemple. Mais les choses avancent vite aujourd’hui. Et l’Occitanie, première région viticole de France avec 18 à 20 % du trafic œnotouristique français, n’est pas la moins active pour valoriser ce levier de croissance qui profite à toute notre région.

L’ancien territoire de Languedoc-Roussillon possède, en la matière, une antériorité certaine. Mais tous les vignobles de notre territoire sont aujourd’hui en mouvement. Dans les vins du Sud-Ouest, le nouveau site de Vinovalie, en cours de déploiement aux portes de Toulouse, sera l’un des fers de lance des vignobles. Et chaque appellation travaille à développer l’accueil sur son territoire. L’ancienne région Midi-Pyrénées compte déjà ainsi une vingtaine de manifestations liées au vin et les vignobles de Conques, Gaillac, l’Armagnac et Fronton ont entrepris des démarches pour faire labelliser leur offre œnotouristique.

 

La cave de Leucate structure son nouveau centre de production et nous comptons construire un bâtiment spécialement dédié à l’accueil des touristes, tout en nous appuyant sur les saisons pour créer des événements récurrents propres à intéresser le tourisme de court séjour, en plein boum.

Joël Castany, président de la cave de Leucate

 

Une véritable diversification de l’activité

Sur le territoire de l’ancienne région Languedoc, plus de 135 manifestations sont aujourd’hui liées au vin et celle-ci est parcourue par plus d’une trentaine de routes du vin, dont celle de Corbières qui a dépoussiéré le concept avec sa signalétique originale. Plusieurs autres équipements donnent le La en la matière. Il y a Terra Vinea en Corbières, créée dans les années quatre-vingt-dix, qui accueille chaque année près de 50 000 visiteurs dans ses chais installés dans une ancienne mine de gypse. Ou Via Vino, à Lunel, pôle œnotouristique récent qui accueille lui aussi plusieurs dizaines de milliers de visiteurs chaque année. Jusqu’à la cave de Leucate, qui « structure son nouveau centre de production et compte construire un bâtiment spécialement dédié à l’accueil des touristes, tout en s’appuyant sur les saisons pour créer des événements récurrents propres à intéresser le tourisme de court séjour, en plein boum » comme l’explique son président Joël Castany. Les évolutions attendues, cette année, de la fiscalité de cette activité pour les exploitants agricoles, rendront encore plus attrayantes ces diversifications pour les petites exploitations..

 

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Comtesse du Barry,
le retour de l’appétit


Fleuron de la gastronomie gasconne et championne de la vente par correspondance dans les années quatre-vingt-dix, la gersoise Comtesse du Barry n’a pas été épargnée par les difficultés il y a quelques années. Avant d’entrer dans le giron du groupe coopératif aquitain Maïsadour et de réaffirmer sa faim d’avenir.

 

« “L’entreprise était assise sur un modèle de vente par correspondance vieillissant, qui a été balayé par internet. L’entreprise voyait reculer son chiffre d’affaires doucement mais sûrement » explique Jérôme Fourest, Directeur Général de l’entreprise. De 40 M€ dans les années quatre-vingt-dix, le chiffre d’affaires est descendu progressivement à 23 M€. Lorsqu’il a repris les commandes de « La Comtesse », Jérôme Fourest avait pour mission de retrouver le chemin de la croissance et des profits.

 

Nous avons augmenté le taux de participation en demandant aux franchisés de nous accompagner dans la transformation, la rénovation des points de vente pour qu’ils intègrent le nouveau concept et changent d’emplacement, voire de ville, si nécessaire.

Jérôme Fourest, Directeur Général Comtesse du Barry

 

Avec pour ambition de devenir un « retailer qui produit » plutôt qu’un producteur qui vend, comme c’était le cas dans l’ancien modèle. Le plan déployé depuis sa prise de fonction à la fin de l’année 2013 vise à mettre l’entreprise à l’écoute de ses clients et produire en fonction de leurs besoins et attentes. Le premier chantier a donc été de repositionner la marque sur le segment exigeant du « cadeau gastronomique chic », de revoir les packagings et d’aller à la conquête d’une clientèle plus jeune. « Nous sommes aujourd’hui en concurrence directe avec le chocolat ou la bouteille de vin que l’on amène chez des amis » résume le Directeur Général. Deuxième chantier à ouvrir, renouer avec la productivité et la rentabilité. Décision est ainsi prise de quitter l’usine historique de Gimont pour aller occuper une autre usine du groupe Maïsadour, toujours dans le Gers, à Fleurance. Avec, à la clé, une baisse sensible des coûts de production. Troisième marche à franchir, celle des franchises et de la rénovation du réseau de boutiques. Une sélection en phase avec les exigences qualitatives de la feuille de route sera opérée puisque, de 60 magasins, le réseau passe à 40. « Nous avons augmenté le taux de participation, de 45 à 52 %, en demandant aux franchisés de nous accompagner dans la transformation, la rénovation des points de vente pour qu’ils intègrent le nouveau concept, changent d’emplacement voire de ville si nécessaire. » Avec cette troisième étape lancée, La Comtesse semble aujourd’hui avoir retrouvé la recette du succès. 12 magasins ont ouvert en 2017, dont Le Louvre et la Martinique, et 12 autres sont prévus en 2018.

 

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Nataïs, un pop-corn qui fait boom à l’export


La société créée en 1994 pour produire du maïs à éclater gersois réalise un chiffre d’affaires de 45 M€, emploie 130 personnes et exporte aujourd’hui 90 % de sa production de 42 000 tonnes dans 49 pays. Son savoir-faire va désormais bien au-delà de la seule sélection des meilleures variétés.

 

C’est un crépitement familier et délicieusement amusant et gourmand. Les séries d’explosions émanant d’un sachet de maïs micro-ondable sonnent comme la promesse d’une nouvelle réjouissance gustative. Une fois le sac ouvert, la satisfaction de n’y trouver que des grains de maïs éclatés participe à la bonne dégustation du pop-corn. Alors que de nombreuses entreprises sont installées sur le secteur du pop-corn conditionné sous sa forme consommable, l’entreprise gersoise Nataïs s’est positionnée sur un marché de niche : le maïs à éclater au micro-ondes.

Créée en 1994, la société s’approvisionne auprès de 200 agriculteurs installés dans un rayon de 150 kilomètres autour de l’usine de Bézéril dans le Gers. Le succès est tel que la production annuelle (42 000 tonnes) dépasse largement les besoins du marché français. « Nous réalisons 90 % de nos volumes de vente à l’export dans 49 pays, principalement au sein de l’Union européenne », explique Michael Ehmann, président-fondateur de l’entreprise qui emploie à ce jour 130 personnes et réalise 45 millions d’euros de chiffre d’affaires. Innovante, la société commercialise son maïs en vrac, à destination des industriels ou des cinémas, ou conditionné en sachet micro-ondable par exemple sous la marque Menguy’s, un autre professionnel régional de l’agroalimentaire. Parce que le traitement du maïs à éclater nécessite un savoir-faire particulier, Nataïs ne se pose pas en simple exécutant industriel. »

 

Nous travaillons actuellement sur un programme de substitution de l’huile de palme dans les sachets micro-ondables par de l’huile de tournesol produite dans notre région. Pour y parvenir, nous travaillons sur un procédé de solidification naturelle de cette huile.
Michael Ehmann, président-fondateur de Nataïs

 

Un cahier des charges environnemental strict

« Nous sommes des fournisseurs impliqués dans la R&D et le conseil marketing », insiste Michael Ehmann. Attachée à une production réalisée dans le respect d’un cahier des charges environnemental strict, Nataïs incite ses producteurs à un pilotage fin de leur irrigation, à une agriculture durable, à la création d’une culture hivernale ou encore l’usage de la lutte biologique contre les ravageurs, davantage que les pesticides là où c’est possible… Actuellement, Nataïs travaille sur un programme de substitution de l’huile de palme dans les sachets micro-ondables par de l’huile de tournesol produite localement. « Pour y parvenir, nous travaillons sur un procédé de solidification naturelle de l’huile de tournesol » détaille Michael Ehmann, président d’une société dont les innovations permanentes permettent à celle-ci une croissance annuelle comprise entre 5 et 10 %. Nataïs a bénéficié d’un accompagnement de la CCI du Gers pour du Conseil export et l’aide au montage de dossier de financement (contrat appui).

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Rencontre avec Aymeric Barthes et Gaëtan Séverac, cofondateurs de Naïo Technologies

Naïo Technologies désherbe mécaniquement les cultures


Créée en 2011, cette société basée en Haute-Garonne développe des robots à destination de l’agriculture. Elle prépare une nouvelle levée de fonds pour mieux se structurer industriellement et commercialement.

 

Le désherbage est une tâche répétitive et usante mais essentielle à la bonne tenue et à la performance des exploitations agricoles. Or, le secteur peine à trouver la main-d’œuvre pour effectuer ce travail. C’est dans ce contexte de pénurie que la société Naïo Technologies, basée à Escalquens (Haute-Garonne), propose une solution robotisée pour le désherbage mécanique. Dans ses locaux, l’entreprise créée par Aymeric Barthes et Gaëtan Séverac, deux diplômés de l’Institut Méditerranéen d’Étude et de Recherche en Informatique et Robotique (Imerir) de Perpignan, assemble ces robots destinés à l’agriculture spécialisée (horticulture, maraîchage, betteraves…) sur petites ou grandes surfaces. « Nous souhaitons développer davantage nos robots afin qu’ils puissent réaliser d’autres actions d’assistance, telles que celles de jouer le rôle de charrette, de participer à la récolte en les équipant d’un bras mécanique ou encore traiter les sols et planter des semis », projette Aymeric Barthes, lui-même né dans le milieu agricole avant de se lancer dans l’ingénierie.

 

Nos robots seront prochainement en capacité de réaliser de nombreuses autres actions d’assistance.
Aymeric Barthes, cofondateur de Naïo Technologies

 

D’ici septembre, l’entreprise entend boucler un nouveau tour de table d’un montant compris entre 2 et 3 millions d’euros auprès de ses actionnaires (Emertec, Capagro, Wiseed, ainsi que des business angels). Il s’agirait de la quatrième levée de fonds de Naïo Technologies dont l’objectif affiché est à la fois le développement de deux robots dédiés au désherbage spécifique de la vigne, ainsi que la structuration industrielle et commerciale de la société qui souhaite accélérer la location et la vente de ses robots à l’étranger. Le dernier en date, baptisé Dino, est le premier « robot enjambeur » de désherbage mécanique à être commercialisé au monde. 8 appareils de ce modèle ont déjà été vendus cette année et 20 devraient l’être en 2018. Naïo Technologies a bénéficié des conseils de la CCI Occitanie sur l’export temporaire d’un robot en Suisse pour une démonstration ainsi que, en décembre 2015, pour le montage d’un dossier filière pour une subvention.

 

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La montagne
passe à l’heure d’été

 

Alors que les stations de montagne ont tiré le rideau sur la saison d’hiver, il est encore trop tôt pour dresser un bilan consolidé. Néanmoins, les premières tendances laissent deviner un exercice plutôt moyen, malgré d’excellentes vacances d’hiver.

 

Le chiffre d’affaires de l’ensemble des remontées mécaniques sur l’ensemble des Pyrénées françaises devrait se situer aux environs de 100 millions d’euros, sachant que, en fonction des stations, 1€ généré par les remontées entraîne entre 5 et 7€ de retombées directes en hébergement, restauration et location de matériel. Le massif, qui séduit de plus en plus au-delà du public régional en raison de la dimension humaine de ses installations, réalise quelques 5 millions de journées skieurs chaque saison. Depuis quelques années, un effort de promotion est mené auprès des tour-opérateurs pour attirer la clientèle européenne, en particulier anglaise et espagnole. Sur 4 mois, le tourisme d’hiver représente 10 000 emplois dans les Pyrénées françaises. Le bilan doit également prendre en compte les investissements réalisés par les stations, qui se montaient pour l’hiver 2016-2017 à 30 millions d’euros, consacrés pour les deux tiers aux remontées mécaniques et aux travaux de pistes.

 

Il s’agit d’une période charnière pour nos entreprises avec un basculement sur la saison estivale qui constitue une grosse partie de la fréquentation (en termes de flux) et offre la meilleure rentabilité pour nos hébergeurs.

François-Xavier Brunet, Président de la CCI Tarbes et Hautes-Pyrénées

 

Avec les beaux jours, les visiteurs devraient continuer à affluer dans les vallées puisque, selon la Confédération pyrénéenne du tourisme, la fréquentation se répartit équitablement entre l’été et l’hiver à la différence des Alpes. L’économie touristique de la montagne « made in Occitanie » change simplement de moteurs, portée par le thermalisme, les activités outdoor et le tourisme spirituel, Lourdes étant la deuxième ville hôtelière de France après Paris. L’essor du tourisme vert l’été et l’étalement des périodes des vacances scolaires dans notre pays vont dans le sens d’un meilleur lissage de l’activité sur l’année. Tout comme la possibilité de mieux rentabiliser les infrastructures telles que les remontées mécaniques en les mettant, en dehors des périodes d’enneigement, au service de sports tels que parapente, VTT…

Pour François-Xavier Brunet, Président de la CCI Tarbes et Hautes-Pyrénées, « il s’agit d’une période charnière pour nos entreprises avec un basculement sur la saison estivale qui constitue une grosse partie de la fréquentation (en termes de flux) et offre la meilleure rentabilité pour nos hébergeurs. Cette période transitoire assure la liaison entre les deux saisons avec notamment les curistes, les seniors (balnéothérapie, cyclotourisme), les familles (itinérance, patrimoine, activités de pleine nature…). Les enjeux pour capter ses clientèles consistent à bien réussir sa commercialisation en faisant preuve d’adaptabilité et d’innovation dans les produits proposés mais également à réaliser un bon recrutement au niveau du personnel saisonnier en facilitant leur intégration dans nos structures. Pour ce dernier point, nos centres consulaires de formation ont un rôle prépondérant à jouer. »

 

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