PORTRAITS
Rencontre avec Anthony Cesbron, directeur des Forges de Tarbes

Les Forges de Tarbes, un savoir-faire unique en France

 

En 2021, les Forges de Tarbes sont au bord de la faillite. Trois ans plus tard, elles renaissent de leurs cendres. Face à une demande soutenue depuis le début de la guerre ukrainienne, la manufacture de munitions prévoit de tripler sa production l’an prochain. Et la prise de conscience de la nécessaire souveraineté nationale dans ce domaine très spécifique des « corps creux » semble annoncer une activité pérenne qui profitera à l’activité de notre région.

 

Les Forges de Tarbes, c’est avant tout 150 ans d’histoire industrielle haut-pyrénéenne. En 1870 démarre la production de canons à balles à l’Arsenal de Tarbes, devenu dans les années 1990 le Giat. À la fin des années quatre-vingt-dix, la forge emploie encore plusieurs centaines de personnes, avant que ne s’enchaînent rachats et réorganisations. La décroissance est telle que la production de munitions sera totalement arrêtée à certaines périodes. À la reprise en 2021 par le groupe Europlasma, la société est en grandes difficultés. Mais la guerre en Ukraine a rebattu les cartes. Et Europlasma, qui envisageait de fabriquer des torches à plasma sur le site, comprend que la situation lui offre une opportunité incontournable de relancer l’activité historique : les forges de Tarbes sont les seules du pays capables de produire des munitions, plus précisément des « corps creux » pour l’Armée française. Ces pièces de moyen et gros calibre (80 mm à 155 mm) sont utilisées notamment dans les canons Caesar, armes mobiles très présentes dans le conflit ukrainien. « Depuis trois décennies, les forges françaises avaient fermé ou s’étaient reconverties parce que les guerres de terrain semblaient appartenir au passé », explique Anthony Cesbron, directeur des Forges de Tarbes.

 

Actuellement, si on pouvait produire plus, on vendrait plus. Nous allons doubler cette année la production pour atteindre 40 000 pièces. L’objectif affiché, c’est 160 000 munitions en 2026.

Anthony Cesbron, directeur des Forges de Tarbes

 

Vers une accélération de la cadence

En quelques mois, tout a changé : 5 000 à 7 000 obus sont tirés chaque jour en Ukraine, bien plus que ne peut en fournir la plus grosse fabrique européenne située en Allemagne qui monte à 300 000 pièces par an maximum. Indépendantes, les Forges de Tarbes disposent également de trois licences d’exportation vers des pays de l’Otan, accordées par la DGA. « Évidemment, je déplore la situation en Ukraine mais je ne peux que constater qu’elle nous procure de belles perspectives », pondère Anthony Cesbron. Aujourd’hui, « si on pouvait produire plus, on vendrait plus », résume le directeur qui porte un programme ambitieux : doubler en 2023 le volume de munitions (20 000 l’an dernier) et augmenter les cadences jusqu’à atteindre 160 000 pièces fabriquées en 2026.

15 millions d’euros d’investissements sur trois ans

« Quand on chauffe des pièces à 1 500 degrés en mettant l’acier en contrainte, on ressemble presque à un mineur. Et pourtant, nos salariés disent qu’ils font le plus beau métier du monde », salue le directeur. Il souhaite profiter de la hausse des cadences pour améliorer leurs conditions de travail grâce à la mise en place d’un plan de modernisation de 15 millions d’euros sur trois ans, soutenu par l’État à hauteur de 7 millions d’euros. Le programme se déploie sur trois volets : remise en état des machines (maintenance), augmentation de la capacité (doubler les postes, utiliser des robots, automatiser les contrôles…), et diversification des produits et des clients en étendant la gamme.
Pour ce faire, recruter est indispensable. Dans le contexte d’une pénurie générale de main-d’œuvre qui touche en particulier l’industrie, « on a enfin compris qu’on ne trouverait pas de personnes formées donc maintenant on s’en charge », se réjouit Anthony Cesbron. L’entreprise prévoit d’embaucher une vingtaine de personnes d’ici 2025 : forgerons, usineurs-rectifieurs, techniciens de maintenance. Le développement passera par la montée en compétences des équipes et l’amélioration de l’ergonomie des postes.

 

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PORTRAITS
Rencontre avec Agnès Calas, tisserande d’art

Agnès Calas, l’art et la matière

 

Des collections uniques autour de produits méditerranéens, de la sous-traitance pour des productions sur-mesure, des ateliers textiles et des formations. Agnès Calas, tisserande d’art située à Baixas dans les Pyrénées-Orientales, ne cesse de se renouveler pour élargir sans cesse sa clientèle…

 

Abat-jour, luminaire, coussin, boucle d’oreille, tableau textile, boîte, leporello… Ces objets, Agnès Calas, tisserande d’art occitane, les conçoit grâce à un savoir-faire de grande qualité, « un tissage artisanal de luxe ». Parisienne d’origine et méditerranéenne de cœur, Agnès Calas se forme d’abord au design industriel avant de découvrir le tissage manuel chez une tisserande à Barcelone. Après cette expérience, Agnès choisit de se former à l’Atelier National d’Art Textile, à l’École Nationale Supérieure de Création Industrielle, à Paris. Là, elle y acquiert des compétences techniques et artistiques innovantes. Et c’est en 2010 qu’elle décide de sauter le pas et de créer sa propre activité de production artisanale de tissages contemporains. Elle ouvre ainsi son atelier de tissage manuel à Baixas près de Perpignan.

Et depuis deux ans, Agnès s’est lancée un nouveau challenge pour davantage se faire connaître. « Je participe à des actions menées par la Région comme le salon Intergift de Madrid (Salon international dédié au cadeau et la décoration). Là, je peux échanger avec d’autres professionnels et attirer une nouvelle clientèle ». Avec le soutien de la Région, cette dernière s’est également rendue à Londres avec six autres artisans occitans pour rencontrer des architectes d’intérieur. Même si pour l’heure aucune retombée économique n’est enregistrée « cette expérience fut riche et les prises de contacts pertinentes », assure cette dernière. Agnès attend beaucoup également de sa participation au Salon Fragments – les métiers d’art d’Occitanie, à Toulouse à la fin de l’année.

 

Aujourd’hui, je crée des objets uniques. Cette production est difficile et exigeante. Tendant vers l’artistique, elle s’adresse donc à une clientèle haut de gamme.

Agnès Calas, tisserande d’art

 

Un ancrage régional, une synergie territoriale

Pour dynamiser son activité, Agnès crée donc ses propres collections. La dernière en date met en lumière le liège « en mixant des techniques de découpe modernes à des techniques plus traditionnelles de tissage », décrit-elle. Elle propose ainsi des pièces uniques qui s’adressent davantage à une clientèle haut de gamme telles que les maisons de Haute Couture. Des pièces qu’elle emportera et présentera en juin prochain lors du Salon « Révélations », la biennale Internationale Métiers d’Art et Création qui se tiendra à Paris. Un évènement où elle sera exposée sur le stand de la Région Occitanie. « Une belle mise en lumière qui me permettra d’enregistrer de futures commandes », espère-t-elle.
Agnès Calas ne travaille pas seule à la confection de ces objets rares et uniques. En effet, elle s’appuie sur un tissu d’artisans locaux. « En plus de mon mari, designer industriel qui travaille sur les abat-jours, je peux compter sur un tapissier, une relieuse et une couturière, tous situés à Perpignan ou non loin ». Cette dernière a su ainsi créer un véritable écosystème autour de son activité. Enfin, elle met un point d’honneur à transmettre son savoir-faire. Ainsi elle dispense des formations professionnelles pour les artistes et les intermittents du spectacle, au sein d’organismes perpignanais et des ateliers thématiques en direction de professionnels et d’amateurs.

> www.agnescalas.com
 

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Rencontre avec Laurent Bonfils, PDG de Vignobles Bonfils

Vignoble Bonfils, l’adaptation perpétuelle

 

Depuis six générations, l’entreprise familiale se transmet et se développe autour de l’amour des vignes et d’un terroir, le Languedoc. Un patrimoine naturel et architectural que Laurent Bonfils souhaite valoriser, conscient de l’évolution du milieu viticole.

 

Laurent Bonfils, PDG de Vignobles Bonfils, est formel. La période actuelle est la plus floue qu’il ait dû traverser en 30 ans à la tête de l’entreprise familiale. Tensions internationales, coût de l’énergie, marché du travail, les incertitudes sont nombreuses et la visibilité faible. « Mais tout cela va s’éclaircir car l’humain s’adapte », assure le chef d’entreprise, qui s’appuie sur l’histoire de sa famille. « C’est l’histoire d’une adaptation, depuis 1870, quand mon arrière-arrière-arrière-grand-mère a planté des vignes en Algérie et a dû faire face au phylloxéra », raconte Laurent Bonfils. En 1962, la famille s’installe dans le Languedoc, où il a fallu travailler de nouveaux terroirs, pour produire en quantité afin de répondre à la demande. Avec les années quatre-vingt, le marché du vin s’oriente vers la qualité. « On avait la chance d’être sur de beaux terroirs, et on a lancé de nouveaux cépages, plus adaptés, notamment en blanc, tout en s’investissant beaucoup dans les zones d’appellations. » Vient ensuite la fin du vrac, le début de l’export, mais le succès est toujours au rendez-vous pour le vignoble Bonfils, qui possède aujourd’hui 1 700 hectares répartis sur 17 châteaux et domaines. « On aime la vigne, une terre, le Languedoc, et tout ce qui va avec », insiste Laurent Bonfils, fier de la centaine de médailles d’or reçues chaque année par ses vins aux différents concours.

 

Les châteaux se sont développés grâce à la vigne et aujourd’hui, ce patrimoine amène à son tour une richesse au vignoble. C’est un ensemble et c’est une richesse territoriale.

Laurent Bonfils, PDG de Vignobles Bonfils

 

La vigne, l’autre fruit de la passion

Pour lui, ces résultats ne sont dus qu’à une chose : la passion. Et le développement de l’œnotourisme, avec 50 000 visiteurs sur les trois sites familiaux, est pour lui une évolution naturelle du métier. « Les châteaux se sont développés grâce à la vigne et aujourd’hui, ce patrimoine amène à son tour une richesse au vignoble. C’est un ensemble et c’est une richesse territoriale. » Premiers vignerons indépendants de France, la famille Bonfils est présente sur 11 appellations pour une production moyenne de 6 à 7 millions de bouteilles par an vendues dans 45 pays. « Nous sommes sur des vins de qualité, entièrement tracés. L’ensemble de nos domaines sont certifiés HVE3 et nous avons investi des dizaines de millions dans les outils de vinification », indique Laurent Bonfils, qui ajoute avoir en permanence 10 millions de bouteilles en élevage. Des démarches nécessaires dans un milieu qui a fait face, au cours des dernières décennies, à l’évolution du goût des consommateurs, des techniques et des technologies, et aussi du climat. « Cela nous oblige à effectuer un travail sur le choix des cépages, du sens de plantation, des sites… » Alors que la nouvelle génération prend petit à petit la succession pour gérer les 200 personnes qui font vivre l’entreprise, Laurent Bonfils est aujourd’hui persuadé que le développement futur se fera autour de l’humain. « On va vers un mode de partenariat où il faudra avoir de vraies relations fortes avec les distributeurs. Et comme nos vins seront toujours plus de qualité et toujours plus chers, il faudra être présents dans le monde entier. »

www.bonfilswines.com

 

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Rencontre avec Alain Katz, chairman et fondateur d’Irian Technologies

Irian Technologies : l’excellence au service de notre air

 

En 2021, la société leader dans la gestion aéraulique des atmosphères contrôlées quitte Melun, en région parisienne pour Moissac. Dans les bagages d’Alain et Thomas Katz ‒ respectivement président et directeur général : une équipe ultra-compétente, un savoir-faire unique en France et des projets à la hauteur des ambitions de la PME.

 

« Notre métier, c’est d’abord la régulation des débits d’air en atmosphère contrôlée et en zones critiques, comme les laboratoires ou les hôpitaux. Nous sommes aussi experts pour traiter le confort et la gestion aérauliques* des établissements de santé ou spécifiques, comme les salles de conservation d’œuvres d’art », résume Alain Katz, fondateur d’Irian Technologies en 2003. En 20 ans, la PME de 25 salariés s’est imposée sur ce marché de niche, en France mais aussi en Europe où très peu d’entreprises maîtrisent cette technologie. Conception, fabrication et développement : Irian Technologies contrôle toute la chaîne de ses installations qui, outre la sécurité et le confort des usagers, permettent de réaliser des économies d’énergie significatives. « Nos équipements économisent 60 à 70% de consommation sur des bâtiments particulièrement énergivores », précise le président.

 

Projets innovants pour technologie de pointe

Irian Technologies équipe ainsi des bureaux, de gros complexes hospitaliers ‒ dernièrement, les 500 chambres du nouveau CHU de Pointe-à-Pitre, 21 blocs opératoires et 91 chambres de réanimation de l’hôpital Henri Mondor (Val de Marne)** ‒ mais aussi des projets d’envergure comme le centre de recherche des laboratoires Servier sur le plateau de Saclay (1 600 régulateurs pour les 500 laboratoires), l’Institut Diversité Ecologie et Evolution du Vivant (Université Paris-Sarclay) avec l’installation de plus de 600 sorbonnes*** ‒ un record pour la PME ! ‒ et, actuellement, la rénovation des équipements de bâtiments d’Evotec – ex Sanofi ‒ à Toulouse. « C’est l’un de nos clients historiques. C’est d’ailleurs en me rendant chez Sanofi à l’époque que j’avais eu un vrai coup de cœur pour la région. Je m’étais alors promis de venir m’y installer », se souvient Alain Katz.

 

Sanofi est l’un de nos clients historiques. C’est d’ailleurs en me rendant chez eux il y a plusieurs années que j’avais eu un vrai coup de cœur pour la région. Je m’étais alors promis de venir m’y installer.

Alain Katz, chairman et fondateur d’Irian Technologies

 

Changement d’air fructueux

Fidèle à ses promesses, le président délocalise le siège d’Irian Technologies à Moissac en 2019, après plusieurs mois de travaux. « Nous avons fait construire un nouveau bâtiment qui reflète notre ADN : sobriété énergétique et responsabilité environnementale », explique-t-il. Entièrement bardés de bois, construits en matériaux biosourcés de qualité (isolation fibre de bois, structure en bois, toiture végétalisée, et traitement d’air par la solution « maison »*) les locaux de la PME ont un bilan énergétique positif grâce aux 140 m2 de panneaux solaires installés en toiture. « Notre arrivée a été accompagnée par les services des collectivités territoriales et de la Région Occitanie en particulier », souligne Alain Katz qui a, dans son sillage, entraîné ses collaborateurs dont « pas un ne regrette ! ».

*solution EOLIS
**solution Irian-Lab
** Une sorbonne est un équipement de protection qui permet d’extraire les vapeurs toxiques et protège contre le risque de contamination chimique.

 
> www.irian-technologies.com

 

 

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Rencontre avec Nicolas Vento, dirigeant de Vento-Sol

Ecobang-Navy, le premier bateau à remplir d’eau

 

En mars 2020, Nicolas Vento, dirigeant de la société Vento-Sol, a eu l’idée de recycler des bateaux en les transformant en cuves de traitement des effluents phytosanitaires. Un concept valorisant l’économie circulaire et soutenu par l’Aper, un éco-organisme agréé par le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire.

 

C’est en cherchant une remorque plateau sur Le Bon Coin, lors du premier confinement, que Nicolas Vento remarque que beaucoup de vendeurs donnent leur bateau. Surpris, mais curieux, il veut en savoir plus et se demande s’il ne pourrait pas utiliser ces bateaux pour sa propre société.
En effet, Vento-Sol développe depuis plus de dix ans des cuves de stockage équipées d’Ecobang, afin d’y traiter les effluents phytosanitaires à moindre coût. Après traitement, les agriculteurs doivent nettoyer le pulvérisateur, ce qui génère des eaux usées appelées effluents phytosanitaires. Tout l’enjeu est donc de les gérer de façon responsable. Avec Ecobang, la société Vento-Sol propose aux agriculteurs d’évaporer les effluents phytosanitaires directement dans la cuve de stockage. Un système ingénieux, basé sur une ventilation forcée dans la cuve favorisant l’évaporation, qui permet une adaptabilité à presque toutes les cuves (acier, plastique, béton). « Nous sommes les seuls à être capables de réutiliser des cuves pour y adapter Ecobang, ce qui nous permet de proposer une des gammes les plus larges et les plus économiques pour gérer les effluents phytosanitaires », décrit-il.
Mais Nicolas Veto souhaite aller plus loin en récupérant les anciens bateaux, ce qui permettrait un coût financier conséquent pour ses futurs clients. Il contacte donc la société Batho, basée à Nantes, dont le métier est la transformation de bateaux en logements de loisirs, pour des études techniques. « La société a trouvé un bateau adapté, j’ai donc lancé l’opération », se rappelle-t-il.

 

Soutenu par l’Aper

Il prend alors contact avec l’Aper (Association pour la Plaisance Eco-Responsable), créée avec l’agrément du Ministère de la Transition Écologique et Solidaire, pour gérer la filière de déconstruction de ces bateaux en fin de vie. Son objectif : récupérer et détruire plus de 5 000 bateaux par an. « Je me suis rapproché d’eux. Tout de suite, l’APER a été séduite par le projet. Elle nous aide dans notre développement encore aujourd’hui. »
Fin septembre 2020, le prototype est prêt : un ancien voilier, de 6,2 mètres de long, de 2,3 mètres de large et d’une capacité de stockage de 4000 litres, a été reconditionné pour être transformé en cuve. Ensuite, durant quinze mois, Vento-Sol a mené des essais pour vérifier le bon fonctionnement du dispositif et apporter les améliorations nécessaires.
Désormais, le dispositif Ecobang-Navy est prêt à être proposé. Vento-Sol ambitionne de faire construire des Ecobang-Navy à Nantes chez Batho. Par la suite, si les volumes augmentent, les bateaux seront transformés par des prestataires à proximité des clients. « Pour la région Grand Ouest et le Nord, les bateaux seront transformés par la société Batho. Et pour le Grand Sud et Sud Est, nous les transformerons à Lautrec car nous avons un local. Ce sera un marché de niche, nous en avons conscience. Il faut convaincre les agriculteurs », assure le dirigeant. Et d’ajouter : « Je suis à la pépinière Castres-Mazamet qui m’accompagne et m’a mis en contact avec des personnes de la région. Nous avons présenté le projet lors du forum de l’économie circulaire. Suite à cela, Ecobang-Navy a été cité dans le récent avis du CESER (Conseil Économique Social et Environnemental) », explique-t-il.

 

Tout de suite, l’APER a été séduite par le projet. Elle va aider Vento-Sol à trouver les bateaux adaptés aux besoins spécifiques des clients.

Nicolas Vento, dirigeant de Vento-Sol

 

Un contexte porteur

Car ce concept est une véritable solution d’avenir pour les agriculteurs. Alors que le GIEC alerte sur l’accélération du réchauffement climatique, les experts scientifiques préconisent plusieurs solutions pour sortir de l’impasse et réussir une transition vers la sobriété.
À commencer par la valorisation de l’économie circulaire, qui était déjà considérée comme un des leviers pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Avec, à la clé, des bénéfices tangibles pour l’ensemble de la société puisqu’elle pourrait permettre d’économiser 380 milliards de dollars en Europe, créer plus de 800 000 emplois et rapporter 1 800 milliards d’euros d’ici à 2030. La bonne nouvelle, c’est que les acteurs français font figure de pionniers de l’économie circulaire, avec plus de 1 500 initiatives lancées dans ce domaine.
Et Ecobang-Navy permet une économie circulaire, en réutilisant d’anciens bateaux. « Cela réduit l’impact sur l’environnement », souligne Nicolas Vento. Mais il permet aussi une économie des coûts pour le client. « Cette économie peut atteindre de 30 à 60 % par rapport à l’achat d’un Ecobang équivalent avec une cuve en acier inox. Donc cela reste très attractif », poursuit-il.
Plus de 5 000 bateaux doivent être déconstruits par an, afin d’atteindre un objectif de 20 000 à 25 000 bateaux détruits d’ici à 5 ans. « L’Aper va aider Vento-Sol à trouver les bateaux adaptés aux besoins spécifiques des clients. »
Et pour ceux qui redouteraient que le bateau ne vienne altérer l’esthétisme de leur ferme, Nicolas Veto se veut rassurant : « On peut très bien imaginer enterrer le bateau. Par la suite, les bateaux Ecobang-Navy pourront avoir d’autres utilisations, comme par exemple le stockage d’eaux de pluie pour l’irrigation chez les particuliers. »
 
> www.vento-sol.com
 

 

 

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Rencontre avec Michel Rouault, PDG de Solar-Paint et de ICGroup

Solar-Paint, l’innovation pour les toits d’Occitanie

 

Depuis peu, l’entreprise développe une peinture blanche qui permet de réduire la température des toitures des surfaces commerciales et industrielles. Une révolution qui pourrait permettre de nombreuses économies.

 

Après le rose, l’Occitanie pourrait-elle se parer de blanc ? Et pourquoi pas. C’est en tout cas ce que propose la PME toulousaine Solar-Paint, qui a mis au point une peinture innovante, SolcarCoat, de couleur blanche, qui permet de faire baisser la température des toitures. Produite selon un procédé totalement inédit et fabriquée en Occitanie, avec le fournisseur Maestria, basé en Ariège, cette peinture est révolutionnaire. « Cette recette de peinture réfléchissante constitue une réelle réponse aux économies d’énergie et donc aux émissions de gaz à effet de serre », souligne Michel Rouault, PDG de Solar-Paint et de ICGroup. « De par sa conception bio, sa facilité d’emploi, son faible coût et ses performances supérieures aux critères de référence, Solaçât est une solution tout à fait pertinente pour réduire les coûts énergétiques et les coûts environnementaux des bâtiments commerciaux, industriels ou publics, avec une efficacité immédiate et pérenne dans le temps. »

 

Une réponse écologique à l’élévation des températures

La peinture a d’ailleurs été certifiée pour son efficacité énergétique par le Ministère de la Transition Écologique en juillet 2021. « C’est un produit écologique, une peinture à l’eau, élaborée avec des ingrédients naturels et des ajouts de matière recyclée comme la brisure de verre. » Cette peinture blanche renvoie les rayons du soleil et permet jusqu’à 30% d’économie d’énergie, en divisant par deux la température à l’extérieur et une diminution en moyenne de 5% de la température à l’intérieur des bâtiments. Son coût est estimé entre 16 et 22 euros le mètre carré.

 

Cette recette de peinture réfléchissante constitue une réelle réponse aux économies d’énergie et donc aux émissions de gaz à effet de serre.

Michel Rouault, PDG de Solar-Paint et de ICGroup

 

150 000 m2 de toiture en 2022

L’entreprise, filiale du groupe ICGroup (International Color Group) qui compte 130 salariés pour un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros, a investi près de 400 000 euros pour ce nouveau produit. Elle a comme objectif de peindre près de 150 000 m2 de toiture en 2022 « Cela fait plus de 42 ans que nous sommes sur le métier d’application de peinture. Nous avons aujourd’hui un certain savoir-faire », précise Michel Rouault.
À terme, selon l’entreprise, 500 millions de mètres carrés de toitures de bâtiments industriels et commerciaux pourraient être recouverts en France, dont environ 40 millions en Occitanie. Solar-Paint pourrait également, dans un avenir proche, travailler avec le secteur de l’aéronautique pour des sites industriels et logistiques, et à Albi, Montauban et Toulouse, avec des centres commerciaux.

 

 

 

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Rencontre avec Samy Jebabli, fondateur de Voltex

Design, Voltex change d’échelle

 

Leader français de la distribution de meubles et luminaires design haut de gamme, Voltex monte en puissance en triplant sa surface de stockage à Toulouse. L’entreprise a mis en service en novembre 2021 une nouvelle plateforme logistique de 7000 m2 pour gagner encore des parts de marché.

 

« Ma petite entreprise ne connaît pas la crise… ». Ce refrain bien connu du chanteur Alain Bashung pourrait être celui de Samy Jebabli, à la tête de l’entreprise toulousaine Voltex de mobilier design, luminaires et décoration tendance. En dépit de la crise sanitaire, la société de 50 salariés peut se targuer de ne pas avoir été impactée, et, mieux, d’avoir augmenté son chiffre d’affaires, le faisant passer de 16 millions d’euros en 2020 à 20 millions en 2021.

Le directeur n’est pas étranger à ce succès : créée en 1964 sur les berges de la Garonne à Toulouse avec l’ouverture d’un premier magasin, la maison a ensuite été rachetée en 1995 par Nejib Jebabli, le père de Samy, et a ouvert sept autres boutiques en France (à Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux…) ; alors qu’il est étudiant en informatique, Samy Jebabli intègre l’entreprise et lui fait prendre un virage salvateur et visionnaire, celui d’Internet. « J’ai lancé le site de la marque en 2001 et l’ai rendu marchand quatre ans plus tard, se souvient-il. Nous étions alors les premiers à nous développer par ce biais, ce qui nous a permis d’acquérir une notoriété certaine et nous a amené une dynamique nationale. »

En parallèle, Samy Jebabli sillonne le monde (Milan, Asie, Etats-Unis) pour dénicher de nouveaux créateurs et nouvelles tendances afin que Voltex propose des marques de prestige et des designers iconiques. En 2020, l’entreprise toulousaine a collaboré avec une autre d’Occitanie, Airbus, grâce à l’initiative de deux salariés du constructeur aéronautique. Ceux-ci ont initié une plateforme d’Upcycling « A piece of Sky », qui donne une seconde vie aux avions Airbus en les transformant en objets d’art, de design et mobiliers contemporains, que Voltex a distribués.

Souhaitant doubler voire tripler son chiffre d’affaires dans les cinq prochaines années, Voltex vient de mettre en service un nouvel entrepôt d’une surface utile de 7000 m2 sur trois niveaux. Ce bâtiment neuf, situé dans le quartier des Ramassiers à Colomiers (31), d’un beaux volume et hauteur sous plafond facilite le stockage et la logistique…Voltex ayant pas moins de 10 000 références en stock, dont l’iconique lampe Pipistrello et plusieurs créations du designer Philippe Starck. Des objets que l’entreprise s’engage à livrer dans les 48h.

« Nous travaillons avec de nombreux cabinets d’architectes, de dentistes, d’avocats, des restaurants et hôtels de la région… Ils représentent 40% de notre chiffre d’affaires », indique Samy Jebabli.

www.voltex.fr

 

 

 

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Rencontre avec Pierre Pinel, cofondateur et gérant de Triplezéro

Triplezéro, la légèreté du bien vivre

 

Clin d’œil de l’histoire, si les doudounes de Triplezéro font le bonheur des fans de pistes blanches de neige, c’est au pied de la Montagne Noire, à Revel, que commence leur histoire, en 1860. Cette petite entreprise familiale, aujourd’hui basée à Durfort (Tarn), a été créée par Pierre Pinel, un « pelharot » (un récupérateur de peaux de lapins et de vieux chiffons) qui a fondé une dynastie.

 

On le devine, l’entreprenariat de Pierre Pinel le vouait à un destin modeste. Pourtant, il suscita la vocation d’un fils qui eut l’idée de récupérer à son tour, en plus des peaux de lapins dont on faisait des manchons et des colles, les fines plumes de volailles pour les confier aux fabricants d’édredons et d’oreillers. Une génération plus loin encore, la famille tout entière se lançait à son tour dans la fabrication d’accessoires de literie.
Au mitan des années 80, c’est le gendre, Louis-Fernand Pi, qui prit la succession de la modeste entreprise et entreprit de la faire adhérer à l’air du temps. Pour faire vite, disons que la mode est aux couettes pour les intérieurs et aux sports de montagne pour les loisirs. Louis-Fernand Pi pressent que le savoir-faire de l’entreprise Pinel peut trouver sa place. En 1994, il crée Triple Zéro à partir d’une idée simple et d’une volonté de fer : collecter ce qui se fait de mieux et élaborer des produits d’excellence.

Quand le duvet pèse dans l’excellence

Pour la matière première, ce sera le premier duvet de l’oie grise du Périgord, qualité d’exception dite « triple zéro ». Pour les produits : on ne renonce pas aux édredons, mais on décline la couette, le duvet pour haute montagne, les vêtements d’alpinistes et autres sports extrêmes, dont l’indispensable doudoune. Une règle : tout est fait à la main, pièce à pièce, amélioré à la demande, réparé si besoin. Le client-roi est propriétaire d’un objet fait pour lui, améliorable par lui. Eternel, en somme. À raison de 40 g par oie, l’entreprise traite aujourd’hui 500 kg de duvet par an. Produits vedettes : la couette, le sac de couchage pour montagnard et, bien sûr encore, la doudoune avec longueurs de manche sur mesure pour moins de 300 g de douce chaleur. Quatre couturières façonnent ces productions qui ne se vendent que sur commande, et qui ne s’obtiennent qu’avec patience. Un CA de 300 000 € : « c’est bien suffisant », résume Louis-Fernand Pi . Ici, pas d’ambitions démesurées : « on cultive une façon de vivre, une ambiance de travail. Augmenter la production, ce serait risquer de baisser la qualité ». La publicité ? « Ce sont nos clients qui la font et cela suffit ». Pour vivre heureux, vivons légers.

 

 

 

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Rencontre avec Gilles Aguilera, cofondateur et gérant de Liedson

Liedson, le streameur est dans le pré

 

Le streameur ? C’est un appareil qui convertit le numérique en analogique pour rendre au son dématérialisé la musicalité du son Hi-Fi. C’est au milieu des oies et des canards du Gers, à un jet d’épi de maïs des décors du film « Le bonheur est dans le pré » qu’est née l’aventure Liedson. Cette pépite en devenir est en train de révolutionner, sans bruit, le monde de la musique en prenant le meilleur du streaming et de la haute-fidélité. Et les mélomanes du monde entier ouvrent grand leurs oreilles — et leurs yeux en raison du design des produits.

 

Électronicien de formation et passionné d’audio depuis l’âge de 18 ans, Gilles Aguilera a commencé à travailler sur un DAC (Digital Analog Converter) au milieu des années 2000, faisant le constat que l’écoute de musique via smartphone n’était pas agréable. « L’objectif de cet appareil, placé entre la source et l’ampli, est de convertir du numérique en analogique pour améliorer la qualité du son », explique-t-il. Il développe quelques modèles pour des amis avant de constater qu’il y avait un marché et de se lancer en tant qu’auto-entrepreneur en 2014.
Quatre ans plus tard, il fonde l’entreprise Liedson, qui propose des streameurs et des DAC pour tous les mélomanes qui ont basculé sur l’écoute de musique dématérialisée et souhaitent un rendu en haute résolution. « Liedson est encore un peu confidentiel. Il y a un vrai travail de construction de la marque à mener et que nous avons confié à l’agence de communication toulousaine Cartoon — où travaille d’ailleurs Stéphane Macario qui signe le design Liedson », explique Gilles Aguilera, président fondateur de Liedson. Malgré tout, l’entreprise a développé tout une gamme certifiée et a participé en 2019 à son premier salon international à Munich, rendez-vous incontournable du secteur hi-fi.

 

Notre ambition est d’être une très belle marque sur le marché de l’électronique grand public. L’idée est de faire de l’électronique embarquée dans du design. Notre rêve est d’avoir un bel ensemble usine-atelier dans la région toulousaine.

Gilles Aguilera, cofondateur et gérant de Liedson

 

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Positionné sur un créneau BtoC en France et en Europe, notamment en Allemagne où ce type d’appareils est très utilisé, Liedson s’appuie, à l’international, sur des distributeurs pour faire connaître ses produits. « Il y a une grosse demande au Japon », précise le fondateur, qui conçoit et fabrique la partie électronique des appareils. Pour trouver sa place, Liedson mise, outre la très haute qualité du matériel audio, sur le design recherché de ses produits. « Notre ambition est d’être une très belle marque sur le marché de l’électronique grand public. » Pour cela, l’entreprise mise sur une fabrication 100 % française et sur une conception de ses appareils comme des instruments de musique. « L’idée est de faire de l’électronique embarquée dans du design », confie Gilles Aguilera, qui travaille avec une société toulousaine pour la fabrication des boîtiers. Hêtre, noyer, orme, le choix des matériaux pour les capots de sa gamme prestige montre l’ambition de Liedson. Si l’année 2020 a été compliquée en raison de la crise de la Covid, Liedson compte reprendre ses ventes à la rentrée et espère rapidement atteindre 900 000 euros de chiffre d’affaires. « Notre rêve est d’avoir un bel ensemble usine-atelier dans la région toulousaine. »

 

 

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PORTRAITS
Rencontre avec FABRICE CASTES, président et repreneur de Syselec

Syselec, de la tech territoriale

 

Depuis 2013, l’entreprise tarnaise, spécialiste du câblage électromécanique et électronique, a presque triplé son chiffre d’affaires et ses effectifs. Le résultat d’une stratégie axée sur la collaboration avec les acteurs du territoire Occitanie. Pour poursuivre ce développement, son président Fabrice Castes a investi dans une nouvelle usine.

 

Ancien responsable commercial de l’agence castraise de la Compagnie industrielle du roulement, Fabrice Castes connaissait Syselec pour l’avoir comme client. Lorsque, en 2013, Patrice Vancheri, qui a fondé la société en 1981, cherche un repreneur, il ne laisse pas passer l’occasion. « Il ne voulait pas vendre à un grand groupe et cherchait à faire perdurer son entreprise. Et il m’a parfaitement accompagné dans mon projet industriel pour la reprise de Syselec », raconte le nouveau président. Aujourd’hui, l’entreprise spécialisée dans la fabrication de cartes électroniques et d’armoires électriques pour les machines-outils affiche un chiffre d’affaires de 9 M€, « hors période de Covid », assure Fabrice Castes. « Nous avons une cinquantaine de clients industriels en France, de la start-up à des PME ou ETI », précise le président de Syselec, qui ne travaille pas pour le secteur aéronautique.

 

Je n’ai jamais pensé à quitter Castres. Mon objectif est de développer le territoire. Je travaille avec des partenaires et des confrères qui me ressemblent et, ensemble, nous chassons en meute.

Fabrice Castes, président et repreneur de Syselec en 2013

 

Une nouvelle usine qui double la superficie de production

En raison de cette croissance, l’entreprise était un peu à l’étroit dans ses locaux historiques de Labruguière, dans le Tarn. Afin de poursuivre son développement, Syselec a donc investi près de 5 M€ dans une nouvelle usine de 3 000 m2, sur un terrain de 30 000 m2 de la zone du Causse, à Castres. « Nous doublons ainsi notre surface. Cela va nous permettre de développer les deux activités, l’électronique à Castres et les armoires électriques au sein du siège », précise Fabrice Castes, qui affirme sa volonté de regrouper les deux activités sur le nouveau site d’ici 3 à 4 ans. Pour équiper ses nouvelles lignes de production, l’entrepreneur a fait le pari du Made in France. Un choix qui s’inscrit complètement dans la stratégie du groupe. « Je n’ai jamais pensé à quitter Castres. Mon objectif est de développer le territoire. Je travaille avec des partenaires et des confrères qui me ressemblent et nous chassons en meute », indique le président de Syselec. Dans cet esprit, la société tarnaise accompagne par ailleurs les projets de diverses start-up pour permettre à leur produit d’arriver à maturité. « Nous travaillons avec ffly4u depuis leur création. Nous accompagnons également Beesolis pour son enfumoir à abeilles ou Vortex IO pour la conception de son appareil connecté qui mesure le débit des rivières », détaille Fabrice Castes.
Pour tirer son épingle du jeu sur un secteur très concurrentiel, le groupe basé à Labruguière, dans le Tarn, mise donc sur des séries à taille humaine et s’adapte aux besoins de ses clients. « Nous proposons tout un package autour de notre savoir-faire : intégration, assemblage, packaging, logistique… Et nous construisons une offre sur mesure. » L’innovation, qui peut représenter jusqu’à 10% du chiffre d’affaires de l’entreprise, est également au cœur du succès de Syselec, qui souhaite aujourd’hui diversifier son portefeuille client.

 

 

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