PORTRAITS
Rencontre avec JEAN-LUC BOIXEL et PHILIPPE RIVIERE, cofondateurs de Septeo

Septeo crée un leader
européen des legal techs

 

L’éditeur de logiciels installé en périphérie de Montpellier s’affirme comme un acteur incontournable des technologies au service des professions juridiques libérales en France et en Europe.

 

Le spécialiste des technologies numériques dédiées aux professions juridiques libérales Septeo n’en finit pas de grandir. En rachetant l’éditeur parisien Legal Suite (pilotage juridique d’entreprise) en janvier, le groupe héraultais s’est affirmé comme le leader européen de ce qu’il est désormais convenu d’appeler la legal tech. « Par ce rapprochement et au travers de Legal Suite (qui réalise 10 M€ de CA et emploie 69 personnes, ndlr), Septeo renforce sa présence dans les technologies juridiques en s’ouvrant à la fois au marché des grandes entreprises et à l’international », explique Jean-Luc Boixel, cofondateur de Septeo aux côtés de Philippe Rivière.

 

 

Notre ambition est d’entrer dans le top 10 des éditeurs français de logiciels d’ici quatre ans. Ce plan comporte un volet croissance organique basé sur l’excellence au service des clients du groupe et par des opérations de croissance externes ciblées.

Jean-Luc Boixel et Philippe Rivière, cofondateurs de Septeo

 

Le groupe compte désormais à son portefeuille quatorze sociétés de logiciels dédiés aux notaires, avocats, gestionnaires de biens immobiliers, et autres PME. Il voit plus grand encore et prévoit d’embaucher rapidement 150 personnes ce qui portera ses effectifs à un millier de collaborateurs à la fin de l’année 2018. De 117 millions d’euros cette année, le chiffre d’affaires de Septeo devrait croître suffisamment pour atteindre les 200 millions d’ici 2022. « Notre ambition est d’entrer dans le top 10 des éditeurs français de logiciels d’ici quatre ans, déclare Philippe Rivière. Ce plan comporte un volet croissance organique basé sur l’excellence au service des clients du groupe et par des opérations de croissance externes ciblées », soutient-il. Pour Patrick Deleau et Thierry Mallat, cofondateurs de Legal Suite, « Après 18 ans de croissance autofinancée, Legal Suite se devait d’accélérer fortement son développement. Cette opération est une opportunité pour s’imposer comme un acteur majeur sur le marché mondial des legal technologies. Et l’expertise de Legal Suite est déjà reconnue à l’échelle internationale puisque la société réalise plus de 30 % de son activité à l’international. » Septéo demeure cependant profondément ancré dans son territoire comme le démontre le déménagement de son siège de Pérols (34) pour la commune voisine de Lattes. Septeo emploie sur ce seul site 450 personnes.

 

 

> Voir le site : www.septeo.fr

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PORTRAITS
Rencontre avec AGNES TIMBRE, directrice générale de Celso

Celso, la mousse
en pleine expansion

 

L’entreprise montalbanaise est le leader mondial du marché des coussins de cockpits d’avion. Mais l’aéronautique ne représente que 40 % de l’activité de transformation de mousse de cette PME familiale de Montauban qui intervient aussi dans le médical, le packaging, la cosmétique, la puériculture… Ses choix stratégiques permettent à Celso de viser une croissance de 35 % en 2018.

 

Quand Agnès Timbre, directrice générale de Celso, raconte l’histoire de l’activité lancée par son arrière-grand-père, doreur pour les galons de chapeau à Esperaza (Aude), on se demande comment les produits maison Celso ont « atterri » dans les cockpits de tous les Airbus dans le monde. L’explication réside dans l’apport de chacune des 4 générations successives en termes de vision de son marché. C’est ainsi que l’on est passé des chapeaux à l’idée de recycler les feutres 2e choix en isolants de compartiments moteur pour la célèbre marque Panhard. Une bonne idée qui sera ensuite affinée en assurant cette fonction par de la mousse. Le grand-père d’Agnès Timbre assurera ensuite le passage au marché de la mousse de confort et son père, celui à la mousse textile.

En 1991, lorsqu’elle entre dans l’entreprise après un diplôme de science des matériaux, la dirigeante apporte à son tour une vision de la stratégie à adopter par Celso pour conforter ses positions et en conquérir de nouvelles. En 2006, elle reprend officiellement l’entreprise et la positionne ainsi sur le marché de la transformation de mousse. « Celso est un sous-traitant positionné sur la découpe et la transformation de mousses. C’est un marché de niche à forte valeur ajoutée. Celso est le plus gros transformateur d’Europe. Nous avons le plus large stock de mousses avec plus de 300 références et un outil de production performant. Nous travaillons pour l’aéronautique, le médical et l’industrie au sens large. Ces clients viennent chercher chez nous une expertise dans la conception et la réalisation de solutions mousse technique de pointe » explique Agnès Timbre. Il est vrai que Celso, qui compte une soixante de salariés, emploie 5 personnes au sein de son bureau d’études et 1 à la R & D. « Nous avons fait le choix de produire en France et le revendiquons avec fierté et bonheur. Par contre, cette décision fait que nous n’avons pas d’autre choix que de viser le haut et le très haut de gamme, pour que la qualité l’emporte sur le prix en termes de motivation d’achat. » Ce modèle économique exigeant a le mérite d’aspirer l’entreprise vers l’excellence avec des solutions reconnues pour leur technicité et leur efficacité.

 

Nous avons fait le choix de produire en France et le revendiquons avec fierté et bonheur. Par contre, cette décision fait que nous n’avons pas d’autre choix que de viser le haut et le très haut de gamme, pour que la qualité l’emporte sur le prix en termes de critères d’achat.

Agnès Timbre, directrice générale de Celso

 

Leader mondial de l’aménagement des cockpits d’avion (plus de 40 % de son chiffre), l’entreprise montalbanaise s’est diversifiée avec succès avec, notamment, la signature d’un contrat d’1 M€/an avec la marque française Red Castle (poussettes, lits, sièges auto…). Une stratégie gagnante, des valeurs solides, un savoir-faire reconnu, un effectif jeune et attaché à l’entreprise (l’actionnariat a été ouvert aux salariés en 2016), de la visibilité sur son activité (l’entreprise vient de signer un contrat d’une durée de 50 ans avec Bombardier…) : les solutions mousses techniques Celso sont en pleine expansion. Et la 5e génération vient d’arriver puisqu’Agnès Timbre travaille dorénavant avec son fils, jeune diplômé d’une grande école de commerce. L’histoire ne fait peut-être que commencer…

 

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PORTRAITS
Rencontre avec MORGANE BARTHOD, cofondatrice et présidente de Meteo Swift

Meteo Swift, une start-up qui rayonne

 

En juin dernier, Morgane Barthod, cofondatrice et présidente de Meteo Swift, était distinguée par la MIT Technology Review comme l’un des innovateurs français de moins de 35 ans à suivre avec attention.

 

« C’est très encourageant pour toute notre équipe car, lorsque l’on crée une start-up, on est un peu dans sa bulle. Ce coup de projecteur a mis en lumière notre projet et permis d’intéresser des fonds d’investissement », explique Morgane Barthod, jeune diplômée de Polytechnique et titulaire d’un master en énergie à Lausanne. Mais ce qu’il faut retenir de cette reconnaissance, c’est surtout qu’elle valide les recherches de la start-up toulousaine. « À partir de l’historique de production d’une turbine éolienne, des prévisions météorologiques et de l’intelligence artificielle, nous proposons des modèles mathématiques permettant de prédire le comportement de la turbine et, donc, la production électrique de l’éolienne. »

 

En Australie, nous participons à un projet de grande envergure avec le producteur d’énergie renouvelable français Neoen et Tesla, le géant californien piloté par Elon Musk.
Morgane Barthod, cofondatrice et présidente de Meteo Swift

 

Déjà plusieurs dizaines de clients

Créée en décembre 2015, Meteo Swift compte déjà plus d’une dizaine de clients et vise différents marchés. « En France et en Europe, les agrégateurs, qui font l’intermédiaire entre les producteurs et le réseau, sont intéressés, assure Morgane Barthod. Dans les pays émergents, il s’agit davantage des producteurs éoliens. Enfin, dans les zones isolées ou désertiques, où les réseaux fonctionnent avec des batteries et sont plus vulnérables, il est très important d’avoir des prévisions fiables et performantes pour les exploitants des parcs éoliens. » C’est, par exemple, le cas en Australie où Meteo Swift est impliqué dans un projet de grande envergure avec le producteur d’énergie renouvelable français Neoen et Tesla, le géant californien piloté par Elon Musk. « La production devrait atteindre 300 MW, soit le tiers d’une centrale nucléaire. La réussite sera déterminante pour la pertinence de notre modèle », reconnaît la présidente, qui ajoute que « les prochains mois seront cruciaux pour convaincre les agrégateurs car l’électricité éolienne sera vendue sur le marché en janvier 2018. » Jusqu’ici concentrée sur un développement technologique financé par des prix innovation et des fonds régionaux et européens, Meteo Swift souhaite compléter son équipe avec des profils commerciaux notamment. Pour cela, la start-up cherche à lever 1,2 million d’euros d’ici à la fin de l’année. De quoi donner un nouveau souffle à Meteo Swift.

 

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PORTRAITS
Rencontre avec PATRICK POIRRIER, Président Directeur Général de Cémoi

Cémoi, dans le top 5 mondial des chocolatiers

 

Depuis la prise de fonction de Patrick Poirrier en 2005, le groupe perpignanais a acquis une stature internationale qui le place aujourd’hui dans le top 5 mondial des chocolatiers (avec 50 % de son chiffre d’affaires réalisé en dehors du territoire français). Malgré cette formidable expansion, marquée par le rachat récent de l’américain Chris Candies, le Président Directeur Général de Cémoi se considère toujours comme le manager d’une entreprise familiale.

 

Cémoi a été créé en 1913 par Félix Cartier Million avec comme activité les confiseries. C’est en 1962 que l’entreprise a été reprise par la famille Poirrier qui, 5 ans plus tard, diversifiera la production en se positionnant sur le marché du chocolat. À la fois entreprise familiale solidement enracinée dans son territoire des Pyrénées-Orientales et groupe mondial (Cémoi a fait son entrée dans le top 5 mondial des chocolatiers), le Groupe est, avec Patrick Poirrier, dirigé par la troisième génération de Poirrier.
« Diriger une entreprise familiale, c’est s’impliquer encore et toujours » déclare Patrick Poirrier en préambule. « Cela est d’autant plus vrai qu’une entreprise comme Cémoi maîtrise l’intégralité de la filière, du cacaoyer sur les plantations à la fabrication du produit fini dans nos ateliers en France. Mon rôle est de faire le lien entre les différents maillons, de manière à garantir le respect de nos exigences de qualité et de traçabilité, et ce à toutes les étapes… C’est pour cette raison que nous avons centralisé la structure autour d’un comité de direction. » L’une des valeurs communes aux entreprises familiales est la transmission de leur savoir-faire. « Cela reste en effet capital car ce savoir-faire est l’un des actifs majeurs de l’entreprise. Cette transmission est donc stratégiquement et humainement fondamentale. J’ai suivi, et suis, cela personnellement avec la plus grande attention. Nous sommes donc mobilisés en permanence pour attirer et conserver les talents qui viendront enrichir Cémoi, de son comité de direction à la fabrication en passant par les achats, le marketing, la Qualité… ».

 

Très peu de chocolatiers sont capables de suivre la traçabilité de leur chocolat, la provenance exacte de leurs fèves… Grâce à son organisation, Cémoi le peut.
Patrick Poirrier, P.-D.G. de Cémoi

 

De la marque de distributeur au Premium

Cet aspect revêt une importance particulière dans le cas de Cémoi qui, après avoir été longtemps identifié comme un chocolatier industriel d’entrée de gamme, cherche aujourd’hui à se repositionner avec des produits haut de gamme. L’acquisition, en mars 2017, de l’américain Christ Candies, spécialisé dans les chocolats biologiques et équitables, est l’exemple le plus récent de cette stratégie d’implantation sur le marché premium mondial : « L’entreprise est dans une dynamique d’expansion internationale intéressante. Naturellement, celle-ci se « nourrit » du prestige de la France dans les domaines de la gastronomie et des arts de la table, en particulier pour le chocolat noir qui est notre spécialité. » Conforter le positionnement de Cémoi sur le marché de la restauration hors domicile, promouvoir le savoir-faire de la marque à l’international et mieux faire connaître le travail amont de Cémoi aux consommateurs et aux utilisateurs que sont les pâtissiers et les chefs constituent les principaux enjeux du chocolatier pour les années à venir.
Le grand public suit la success-story Cémoi avec gourmandise puisque, au palmarès des entreprises préférées des Français réalisé par Odoxa-BDO, le chocolatier catalan arrive en première place en Occitanie.

 

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PORTRAITS
Rencontre avec SEBASTIEN GUICHOU, DG de la start-up Isotropix

L’excellence du rendu 3D, aujourd’hui et demain

 

Entre les 40 salariés à piloter, les demandes des plus prestigieux studios d’effets spéciaux mondiaux à satisfaire, l’amélioration continue du produit et la présence sur les salons, la vie du Montpelliérain Sébastien Guichou est chargée ! Le cofondateur d’Isotropix, développeur et éditeur de solutions d’infographie haut de gamme créé en 2011, ne s’en plaint pas : il apprécie à fond ce succès, partagé avec son associé Sam Assadian.

 

Sébastien Guichou égrène ses célèbres clients (Lucas Films, Double Negative, ILP, Tippett Studio, etc.) depuis ses bureaux du Totem de Montpellier. Il se souvient des débuts, en 2012 au Siggraph, LE salon mondial de l’infographie. « Les plus gros studios mondiaux se sont montrés intéressés par notre logiciel innovant, alors que nous n’avions pas la version définitive… On s’est dit que nous étions sur la bonne voie ! » La société a depuis explosé – 90 % du CA à l’export – et a été labellisée Bpifrance Excellence et Pass French Tech deux années consécutives. Une nouvelle version de leur solution, Clarisse, sera présentée début mai au salon du FMX à Stuttgart, avant l’ouverture prochaine de la filiale de Los Angeles.

 

Les plus gros studios mondiaux se sont montrés intéressés par notre logiciel innovant, alors que nous n’avions pas la version définitive… On s’est dit que nous étions sur la bonne voie !

Sébastien Guichou, cofondateur d’Isotropix

 

Sébastien Guichou inclut presque à chaque phrase Sam Assadian, cofondateur d’Isotropix et partenaire de business depuis 20 ans. « Je suis dans le fonctionnement et la gestion, quand Sam est dans le stratégique et le marketing. Nous nous complétons et ignorons le syndrome de la solitude du chef d’entreprise ».

Le duo de graphistes a d’abord échoué (création puis fermeture d’un studio d’animation) avant de réussir avec Isotropix, ce qui leur a offert une connaissance de l’autre incomparable. Les deux compères, qui se sont rencontrés à la fac des Sciences, ont encore récemment suivi ensemble un Executive MBA… Une nécessité, alors que leur start-up est en hypercroissance et impose de faire de (bons) choix au quotidien. Sébastien Guichou apprécie de ce point de vue le soutien et l’écoute de l’environnement local – de la Métropole montpelliéraine aux investisseurs – propice à la poursuite de sa croissance.

 

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