INTERVIEW
 

JEAN-MARC GARDIN,
CEO de Telespazio France

 

Telespazio fête ses 60 ans en 2021. Acteur majeur du spatial européen, Telespazio est à l’origine des images des premiers pas de l’homme sur la Lune. Depuis ce « grand pas pour l’humanité », l’entreprise est à l’origine d’applications satellitaires qui sont autant de petits pas au service de la préservation de la planète et du développement de ses habitants.

 

La discrétion et les marchés de Telespazio sont parfois à l’origine d’une méconnaissance du public. Pouvez-vous en faire une présentation rapide ?

Jean-Marc Gardin : Telespazio France est la filiale française du groupe européen Telespazio, l’un des leaders dans le monde des services spatiaux satellitaires à valeur ajoutée. Notre groupe réunit deux acteurs majeurs de la filière que sont Leonardo et Thales. Telespazio concentre tout l’ADN de l’expertise spatiale « made in Europe », continent pionnier de la conquête spatiale et des usages induits. Cette culture du service orienté utilisateur nous caractérise tout autant que notre expertise technologique ou nos performances économiques. Nous sommes présents sur les principaux marchés du spatial : télécommunications, observation de la terre, navigation, opérations satellitaires… En 2020, Telespazio France a réalisé un CA de 90M€ (540 au niveau Groupe) et compte 435 collaborateurs répartis entre Toulouse, où est notre siège, Bordeaux, Paris et Kourou où, avec 150 personnes à demeure, nous sommes le premier partenaire industriel de la base.

 

L’évolution du marché des services spatiaux conforte-t-elle la vision Telespazio, que vous évoquiez, d’un espace très tourné vers la Terre ?

JMG : Tout à fait. Non seulement notre vision n’a pas vieilli mais elle n’a jamais été autant en phase avec les besoins de notre planète et les attentes de ses habitants. Notre volonté de démocratisation de l’accès au spatial est, on le voit tous les jours, plus que jamais d’actualité. Observation de la Terre, navigation, télécommunication… : les applications spatiales sont au cœur de notre quotidien. Et Telespazio est au cœur de ces applications. Notre logique de « Space On Demand » met la technologie au service de la facilité et de la qualité de l’expérience utilisateur. Objectif, contribuer à la préservation de notre planète et au développement de ses habitants. Partenaire des plus grands programmes spatiaux, cela guide notre travail depuis plus de 50 ans.

 

Toulouse est la capitale du spatial européen avec 1/3 des effectifs de la filière. Quelle vision avez-vous de l’écosystème régional, de ses atouts et de ces enjeux ?

JMG : C’est un écosystème d’excellence sur un territoire d’excellence et identifié comme tel comme le prouve, par exemple, l’implantation du Commandement de l’espace (CDE) ou le projet d’implantation du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT) pour lequel Toulouse n’a finalement pas été retenue. Regroupant un grand nombre d’acteurs, cet écosystème spatial doit, pour donner tout son potentiel, être animé. C’est ce que fait une structure comme le Club Galaxie, dont je suis le vice-président, et qui s’attache dans ses actions à être vraiment centré sur le spatial.

 

Notre plan stratégique 2020-2025 définit un double objectif. Maintenir le leadership dans les domaines où nous jouons un rôle clé et poursuivre la croissance en développant nos activités et notre visibilité dans les télécommunications, la géo-information et les services de navigation. Nous prévoyons un doublement de notre CA en 2025, soit 200 M€.

Jean-Marc Gardin, CEO de Telespazio France

 

Le spatial a montré une résilience qui a préservé l’activité économique de l’Occitanie. Comment s’est passée pour vous l’année 2020 ?

JMG : Le spatial a en effet, et même si le niveau de contribution économique directe au PIB régional n’est pas le même que celui de l’aéronautique, été l’un des secteurs qui a permis à l’Occitanie de continuer à se projeter vers l’avenir grâce à la visibilité de notre filière. Notre activité fonctionne sur des cycles plus longs et moins dépendants de facteurs conjoncturels de court terme. Nous n’avons pas, dans ses conditions très défavorables, atteint notre objectif mais, la digitalisation très avancée de notre organisation nous a permis de nous adapter instantanément aux contraintes sanitaires. Ce qui nous a permis de faire un résultat comparable à 2019.

 

Quelles sont vos perspectives pour 2021 ?

JMG : L’année 2021 demeure hélas porteuse de certaines inconnues héritées de la situation sanitaire de 2020. Nous prévoyons malgré cela d’atteindre les 100 M€ et l’année commencera avec l’intégration effective de Vitrociset au terme d’une opération de croissance externe prometteuse. Il est cependant plus opérationnel, pour parler d’avenir, de se projeter sur un temps plus long. Notre plan stratégique 2020-2025 définit un double objectif. Tout d’abord, maintenir le leadership dans les domaines où nous jouons un rôle clé, en particulier les opérations satellites. Ensuite, poursuivre la croissance en développant nos activités et notre visibilité dans les télécommunications, la géo-information et les services de navigation. Nous prévoyons un doublement de notre CA en 2025, soit 200 M€ (avec 1Md€ pour le Groupe).

 

 

 

Share on FacebookTweet about this on Twitter
INTERVIEW
 

HERVÉ JOUVES,
président de Lafayette Conseil

 

Créé en 2005 pour surfer sur le succès des pharmacies Lafayette, le groupe toulousain Lafayette Conseil gère aujourd’hui quatre réseaux d’enseigne. En plein développement, il défend une santé accessible pour tous. Un concept qui séduit autant les clients que les professionnels du secteur.

 

Que représente aujourd’hui le groupe Lafayette ?

Hervé Jouves : Fort du succès des pharmacies Lafayette, créées en 1995, le réseau a été créé en 2005 pour permettre aux pharmaciens d’intégrer la structure. Aujourd’hui, nous sommes le premier réseau de pharmaciens indépendants sous enseigne puisque Lafayette Conseil devrait compter 230 pharmacies d’ici à la fin de l’année. Il y a un vrai engouement pour le concept puisque nous allons enregistrer une cinquantaine de pharmacies supplémentaires dans l’année, du jamais-vu, malgré la période délicate. Au-delà des pharmacies, Lafayette Conseil regroupe trois autres marques : les parapharmacies, au nombre de trois en France, Lafayette Optique, avec 50 magasins, et la Lafayette Médical pour le matériel médical. Tout cela porte un concept qui nous tient à cœur : la santé pour tous.

 

Lafayette Conseil est un groupe toulousain. En quoi cet ancrage est important ?

Hervé Jouves : Cette histoire toulousaine est essentielle. Nous sommes très fiers de nos racines. Avec 750 M€ de chiffre d’affaires prévu en 2020, nous sommes d’ailleurs la 24e société en Occitanie dans le classement du Medef. Cette identité se retrouve dans notre nom, qui vient de la rue de notre première pharmacie, mais aussi dans notre enseigne avec la croix Occitane. Par ailleurs, La Lafayette Conseil aime les circuits courts pour nos neuf marques propres de produits. Tout est fait en Occitanie, à l’image des huiles essentielles produites dans le Tarn ou les compléments alimentaires venant du Gers. Nous tenons à mettre en valeur les entreprises locales et à nous inscrire dans le paysage économique de la région.

 

Quelles sont les perspectives de développement du groupe ?

Hervé Jouves : Notre stratégie s’appuie depuis toujours sur trois piliers : des prix bas, un large choix de produits et la compétence de nos collaborateurs. Nous avons récemment développé deux nouvelles approches. La première consiste à se positionner davantage sur la naturalité et le bio. Ensuite, l’idée est de faire valoir le rôle d’accompagnement et de détection des pharmacies, en matière de vaccination, de sevrage, de téléconsultation… Nous avons renforcé nos outils digitaux, avec 80 sites e-commerce en ligne sur nos pharmacies et nous mettons l’accent sur la formation de nos employés avec la Laf Academy. Enfin, la création de valeur est toujours au cœur de la stratégie de Lafayette Conseil. Le maillage territorial doit se poursuivre avec une ambition à terme d’avoir une pharmacie Lafayette à moins d’une demi-heure de chez soi pour tout le monde.

 

 

 

Share on FacebookTweet about this on Twitter
INTERVIEW
 

RÉMY ET ARMIN GRASSA

Dirigeants du Domaine Tariquet

 

Cinquième génération familiale à la tête du Domaine Tariquet, Rémy et Armin Grassa poursuivent l’héritage entre tradition et modernité. Très présent à l’export, le domaine, qui produit près de 10 millions de bouteilles chaque année, mise sur la qualité et le respect de l’environnement pour se démarquer.

 

L’histoire du Domaine Tariquet remonte à plus d’un siècle. Aujourd’hui, le domaine est reconnu parmi les vins du Sud-Ouest. En quoi cet ancrage territorial est-il important pour votre entreprise ?

Rémy Grassa : Le Domaine Tariquet produit de l’Armagnac depuis 1683. Il a été acheté par nos arrière-arrière-grands-parents en 1912. Le domaine a toujours produit de l’Armagnac mais notre tante Maïté et notre père Yves ont été des pionniers en Gascogne en diversifiant la production au début des années quatre-vingt. À cette époque, on ne vinifiait dans la région que des vins destinés à la distillation pour produire de l’Armagnac. À partir du cépage ugni blanc, traditionnellement utilisé pour l’Armagnac, nous avons produit le vin blanc Domaine Tariquet Classic. Depuis, l’assemblage de cette cuvée a évolué et compte désormais quatre cépages : ugni blanc, colombard, gros manseng et sauvignon. Le domaine s’est agrandi au fil des ans mais nous sommes toujours restés présents sur les origines géographiques de la propriété familiale. Tous nos vins et nos Bas-Armagnacs sont vinifiés et mis en bouteille au domaine, sur les terres historiques de la propriété.

 

Votre domaine tient à demeurer un propriétaire récoltant. Est-ce par rapport aux attentes des consommateurs (traçabilité…) ?

Rémy Grassa : Nous souhaitons maîtriser la production du pied de vigne jusqu’à la mise en bouteilles afin de garantir une qualité optimale et constante. Pour cela, nous avons donc fait le choix difficile et coûteux d’être propriétaires récoltants. Ce statut nous permet aussi en effet d’assurer une traçabilité totale et de garantir une authenticité aux consommateurs.

 

Vous venez de faire un investissement important pour réduire votre consommation énergétique. Pour vous qui êtes proche de la terre, cet aspect environnemental est-il essentiel ?

Rémy Grassa : Armin Grassa : Les vignes du Domaine Tariquet sont en culture raisonnée depuis plus de vingt ans déjà. Nous avons aussi obtenu deux certifications environnementales : HVE (Haute Valeur Environnementale) et ISO 14 001. Par ailleurs, nous sommes engagés dans une démarche RSE. Nous avons toujours le souci de mettre en œuvre des moyens qui permettent de protéger l’environnement. La réduction de la consommation énergétique est un aspect important de cette démarche, mais il n’est pas le seul et n’est pas suffisant. C’est une approche globale que nous menons dans une perspective de long terme et non juste pour se donner bonne conscience. Nous avons une responsabilité vis-à-vis des générations futures. Pour cela, nous devons en permanence innover et investir sur ces sujets. Nous le faisons régulièrement depuis plus de vingt ans. C’est une priorité aujourd’hui.

 

Vous avez lancé un vin pétillant en 2019. L’innovation est-elle une des clés de la réussite dans le secteur du vin aujourd’hui ?

Rémy Grassa : Nous avons lancé la cuvée Entracte en juin 2019, un vin effervescent issu d’une fermentation naturelle en cuve close (méthode Charmat) et non d’une simple adjonction de CO2. Nous voulions des bulles fines, légères, rafraîchissantes. L’innovation se retrouve aussi dans la capsule couronne qui facilite l’ouverture. Il s’agit d’une cuvée produite en petites quantités. Dans le secteur viticole, l’innovation est nécessaire pour améliorer les pratiques et les méthodes de production. Toutefois, nous pensons que la clé de réussite principale n’est pas l’innovation en termes de nouveaux produits mais la pérennité et la constance dans la qualité. C’est pour cela que nous avons choisi d’être propriétaires récoltants et de maîtriser la qualité à toutes les étapes de production, du raisin à la bouteille, dans le but d’offrir un excellent rapport prix/plaisir.

 

 

Share on FacebookTweet about this on Twitter
INTERVIEW
 

JEAN-MARC BOUCHET

Fondateur et président de Lucia Holding

 

Ancien capitaine au long cours, Jean-Marc Bouchet a, depuis la fin des années 80, tracé un joli sillage dans le domaine des énergies renouvelables. Fondateur de Quadran, aujourd’hui propriété de Total après avoir été racheté par Direct Énergie, il a créé en 2017 un groupe dédié à la transition énergétique et aux énergies renouvelables.

 

Vous avez consacré 30 ans de votre vie aux énergies renouvelables et êtes profondément enraciné dans notre territoire. Quel regard portez-vous sur les atouts de l’Occitanie dans ce domaine et sur son ambition d’être la première région à énergie positive d’Europe ?

Jean-Marc Bouchet : C’est en visitant un jour une centrale hydroélectrique dans les Pyrénées-Orientales que sont nées ma fascination et ma passion pour ces énergies : voir de l’eau se transformer en électricité dans une turbine nous renvoie simultanément à une part d’enfance et à une intuition que la solution est là, évidente. Le « charme » n’a jamais cessé d’opérer et c’est ce qui fait que, depuis la fin des années 80, je consacre ma vie au sujet du développement de ces énergies. Avec un plaisir supplémentaire lié au constat du boom actuel de celles-ci. L’intuition était bonne. Et le simple mot de renouvelable n’est-il pas magique dans un monde qui résonne obsolescence programmée et peine à recycler efficacement ? Concernant l’Occitanie, notre région est bénie des dieux et a toute la panoplie des atouts pour le renouvelable. Des montagnes pour l’hydroélectricité, un fort ensoleillement pour le photovoltaïque, du vent pour l’éolien avec, en particulier, le triangle d’or Perpignan-Béziers-Carcassonne à terre et une bande maritime très ventée pour l’éolien flottant (plus de 300 jours de vent pour la zone de Leucate). Ce capital « physique » est en outre servi par une volonté forte, construite et pragmatique de valoriser pleinement ces atouts. Cet objectif d’être la 1re région de France à énergie positive est bien pensé, fondé, architecturé, doté en moyens…

 

Votre nouveau groupe, Lucia performe dans son développement, notamment à l’international. Pouvez-vous nous dire quels en sont les métiers, les objectifs, les atouts et les chiffres clés ?

JMB : Lors de la revente de Quadran, j’ai cédé nos activités françaises de production d’énergies renouvelables terrestres en conservant l’international et l’offshore, mais aussi une partie investissements dans les projets innovants participant à la transformation écologique en cours. On retrouve donc ces trois activités dans l’architecture des activités de Lucia à travers Quadran International, Quadran Énergies Marines, Lucia Innovation. S’y ajoute Primeo Energie qui intervient dans le négoce d’énergies (gaz, électricité…) et Premier Elément pour la production d’hydrogène. Concernant Quadran International, nous sommes présents dans une douzaine de pays dont le Brésil et le Vietnam, deux pays à forts besoins énergétiques. Nous avons plus de 800 MW en exploitation ou en construction et 3 500 MW autorisés représentant 3,5Mds€ à financer et construire. Il y a 2 ans, nous étions 2. Nous sommes 200 collaborateurs aujourd’hui et serons 300 fin 2020. Avant d’être la nôtre, cette croissance est celle du marché mondial des EnR qui connaît un formidable développement. Les économies jeunes et en pleine croissance ont compris que l’ère des centrales thermiques, mais aussi du nucléaire, était passée et que le renouvelable est LA solution d’avenir capable de répondre dès aujourd’hui à leurs besoins. Concernant Quadran Énergies Marines, l’actualité concerne la ferme pilote de quatre éoliennes au large de Gruissan dont le démarrage du chantier à Port La Nouvelle est prévu en 2021 et la mise en service fin 2022. Le sujet de l’éolien flottant est passionnant au vu de la taille des problèmes à régler : un flotteur pèse 7 500 tonnes ! Il l’est également au vu de son potentiel d’équipement en Méditerranée où les fonds tombent très vite et empêchent l’installation d’éoliennes posées sur le fond.

 

Votre dernière création de filiale en date est dédiée à la production d’hydrogène vert. Pouvez-vous nous en parler et nous dire quels sont les verrous à lever pour une utilisation massive de l’hydrogène dans les transports ?

JMB : Le premier élément est, en effet, la contribution de Lucia à la réflexion et à la structuration d’une filière hydrogène. Pourquoi ? Les EnR n’ont pas une production linéaire mais alternent des pics et des creux qui sont prévisibles. La première des raisons à la création de cette filiale dédiée à l’hydrogène, c’est de trouver un débouché à l’électricité verte que nous produisons. L’usine de Port-la-Nouvelle sera un site de production industrielle de grande capacité. L’électrolyseur permet de faire un stock tampon de l’énergie produite qui est ensuite redistribuée sur le territoire. D’une puissance de 50 MW, ce serait une des plus grosses usines au monde (la plus grosse aujourd’hui faisant 20 MW). Cette technologie par électrolyse est mature mais demeure coûteuse. Il nous reste donc encore des arbitrages économiques à affiner. Les verrous sont nombreux : technologiques, économiques, commerciaux, législatifs… En l’état, l’hydrogène coûte cher, se stocke mal sur de gros volumes, pose des questions de sécurité… Il en allait de même pour le photovoltaïque à la fin des années 70. Les problèmes ont été traités, et réglés, les uns après les autres. Il en ira de même pour l’hydrogène, que nous abordons « comme des agriculteurs », en essayant de construire une filière. Qui va m’acheter ma production, comment vais-je la stocker… ? C’est passionnant à tout point de vue car devenir autonome d’un point de vue énergétique et sans polluer représente un enjeu historique. Notre calendrier prévoit la production des premiers kilos d’hydrogène début 2023 et la vente en 2024.

 

 

Share on FacebookTweet about this on Twitter
INTERVIEW
 

YANNICK LÉOUFFRE

Directeur général de PrivateSportShop

 

Créée par deux passionnés de sport en 2011, PrivateSportShop est aujourd’hui dans le Top 5 des acteurs du e-commerce sport en Europe. Après 4 déménagements en 7 ans pour accompagner sa croissance (près de 40% par an en moyenne depuis 5 ans), l’ancienne start-up s’est installée dans l’Hérault où elle bénéficie d’un écosystème favorable à l’atteinte de ses prochains objectifs.

 

L’emplacement de vos entrepôts dans l’Hérault, que l’on décrit souvent comme un carrefour, constitue-t-il un atout ?

Yannick Léouffre : Avec 100 millions d’euros de chiffre d’affaires atteint après 8 années d’exercice, les résultats parlent d’eux-mêmes. Et nous repartons sur une croissance à deux chiffres chaque année. C’est une belle région de sport, il y a pas mal d’outdoor de montagne et de mer. C’est un bon emplacement logistique. Nous disposons actuellement de 15 000 à 20 000 m2 d’entrepôt. Dans la perspective d’un développement européen, il y a aura un maillage à considérer mais pour l’heure nos sites sont dimensionnés. Par ailleurs, sur le plan innovation, nous avons pu bénéficier du pass French Tech.

Que pensez-vous de l’écosystème ?

YL : Le siège France d’Asics est présent dans le département, à Lattes. Cela crée donc des synergies intéressantes mais l’ambition de l’entreprise étant européenne, les choses vont aussi se jouer dans d’autres capitales. Nous travaillons également avec une communauté d’e-commerçants comme BricoPrivé (Guillaume Bertel et Benoît Durand, fondateurs de PrivateSportShop avaient participé à la création de ce site installé à L’Union (31), ndlr) sur le marketing, la logistique, nous échangeons et partageons des réflexions.

 

 

Nous sommes dans une très belle région, avec des talents extraordinaires, de belles pratiques et un bon niveau de formation. À ce titre, nous avons été parrain de la Start-up week de Montpellier Business School à laquelle ont pris part 800 étudiants.

Yannick Léouffre, directeur général de PrivateSportShop

 

Comment envisagez-vous l’avenir en région ?

YL : La réalité, c’est que la région Occitanie est extrêmement propice au développement des entreprises. J’étais récemment à l’Élysée. Le président Macron dit qu’il faut sortir du tropisme parisien. Il a raison. Nous avons des fleurons en région qui sont très rentables et qui prennent des places au niveau européen. Il faut en être fiers. C’est une très belle région avec des talents extraordinaires avec de belles pratiques et un bon niveau de formation. À ce titre, nous avons été parrains de la Start-up week de Montpellier Business School à laquelle ont pris part 800 étudiants. C’était très enrichissant.

En quoi est-ce important pour l’entreprise que vous dirigez d’avoir un fonds d’investissement pour actionnaire majoritaire ?

YL : L’intérêt est de créer un leader européen du sport et de la distribution d’articles de sport sous trois ans. Et nous avons une fenêtre de tir. Il y a certes la grande distribution et Décathlon en tête qui sont de grands acteurs. Mais sur Internet, ce sont les marques, Nike et Adidas en tête qui ont d’importants marchés. Il y a donc une place à prendre auprès des sportifs. Nous voulons être le site des personnes un peu férues. Nous facilitons l’accès à des équipements de sports. Nous aimons bien dire que nous sommes le site et l’appli qui se bougent pour ceux qui se bougent. Dans ce contexte, Bridgepoint apporte une assise financière et le management. Un fonds n’a pas vocation à se substituer au métier.

 

 

Share on FacebookTweet about this on Twitter
INTERVIEW
 

ANNE-MARIE DE COUVREUR

Fondatrice de Mediameeting

 

Créateur des premières radios d’entreprises, Mediameeting est devenue en quelques années le leader français de ce que l’on appelle le Voice Business. Portée par une croissance de 10%, l’entreprise toulousaine produit des podcasts pour les grands comptes, les entreprises régionales et les collectivités. Elle lance également la première radio nationale dédiée au mieux-être. Des ondes positives, émises depuis Toulouse…

 

« L’audio explose, il s’infiltre dans le quotidien de tous. Désormais, on écoute les podcasts en bricolant, en conduisant, en faisant du sport. Les entreprises ont bien compris qu’elles ne pourront pas continuer longtemps à manager à l’écrit des personnes qui feront leurs courses à la voix. Le Voice business est en plein essor », assure Anne-Marie de Couvreur.

Fondatrice de Mediameeting avec Frédéric Courtine et Jean-Louis Simonet – deux anciens de Sud-Radio – Anne-Marie de Couvreur en est persuadée : le monde change, se digitalise et s’oralise profondément. Une conviction défendue depuis 2004, bien avant que les Gafam n’annoncent le pilotage du web par la voix. Cette année-là, Médiameeting invente le concept des radios d’entreprise. Au pays de l’écrit, le pari est audacieux. Mais Médiameeting séduit deux entreprises régionales de poids : Pierre Fabre et Alcatel Alenia.

 

 

Les entreprises ont bien compris qu’elles ne pourront pas continuer longtemps à manager à l’écrit des personnes qui feront leurs courses à la voix. Le Voice business est en plein essor.

Anne-Marie de Couvreur, fondatrice de Mediameeting

 

Le succès est au rendez-vous, le Cac 40 s’intéresse à la petite start-up toulousaine. Médiameeting lance alors un pôle de radio FM dans le Sud-Ouest et n’en finit pas de gagner de l’audience auprès des grands comptes comme Quick, Burger King, Arkopharma, ou le groupe des Mousquetaires. Aujourd’hui, avec un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros, Médiameeting développe la production de podcasts et la création de web radios pour les besoins du management vocal et accompagne aussi les collectivités. Dans la région, le Réseau Entreprendre Occitanie-Garonne ou encore la Banque Populaire Occitane viennent de lui confier la réalisation de podcasts. L’entreprise toulousaine mise sur un CA multiplié par deux d’ici 2022. Et s’attelle à la création de la première radio dédiée au mieux-être. Lancement prévu sur les ondes en 2020.

 

 

 

Share on FacebookTweet about this on Twitter
INTERVIEW
 

NICOLAS SILLON

Responsable du CEA Tech Occitanie

 

Le CEA Tech est une émanation du CEA, référent du nucléaire civil et militaire en France depuis 1945. Le CEA Tech Occitanie est l’une des premières implantations créées en province. Sa force de frappe en R & D permet de fournir des briques technologiques transverses aux entreprises innovantes de notre territoire.

 

À l’occasion de l’implantation du CEA Tech en Occitanie pouvez-vous revenir sur les missions, la vocation et les grandes dates du CEA ?

Nicolas Sillon : Le CEA a, depuis sa création en 1945, une mission régalienne sur le nucléaire civil et militaire. Ces deux thématiques sont historiquement représentées sur le territoire de Marcoule dans le Gard et de Gramat dans le Lot, deux sites importants pour l’économie en Occitanie. Au fil des ans, il a parallèlement développé d’autres activités dans le champ de la recherche fondamentale et de la recherche technologique. Acteur majeur de la recherche, du développement et de l’innovation, le CEA intervient donc aujourd’hui dans quatre domaines : la défense et la sécurité, les énergies bas carbone (nucléaires et renouvelables), la recherche technologique pour l’industrie et la recherche fondamentale comme les sciences de la matière et les sciences de la vie. Depuis les années soixante, une mission de diffusion technologique a été confiée à la direction de la recherche technologique du CEA, plus connue sous sa marque CEA Tech. CEA Tech regroupe 4 500 chercheurs essentiellement sur les centres de Grenoble et Saclay, avec une mission aujourd’hui décorrélée de l’atome : développer des technologies pour les transférer au tissu industriel national, et ce dans de nombreux domaines liés à l’électronique, l’énergie ou le numérique. CEA Tech a développé une culture du transfert technologique unique en France. Parce que la proximité est un facteur clé dans le domaine de l’innovation, il a été décidé en 2013 de lancer de nouvelles implantations régionales, qui ont pour mission de diffuser tout ce savoir-faire technologique dans les régions, en particulier vers les PME et ETI. C’est ainsi qu’est né CEA Tech en Occitanie.

 

L’Occitanie est forte des écosystèmes de ses deux métropoles dans les domaines de la recherche, de l’innovation et de l’enseignement. Quelle est votre vision de ce potentiel ? CEA Tech en Occitanie présente-t-il de ce fait des spécificités par rapport aux autres implantations ?

NS : L’Occitanie dispose effectivement d’un potentiel de R & D exceptionnel, avec des laboratoires de rang mondial et des industriels qui consacrent une part conséquente de leurs chiffres d’affaires à l’innovation. Bien sûr l’aéronautique et le spatial sont omniprésents, mais la richesse du territoire est beaucoup plus large en termes de thématiques. Nous sommes ici pour compléter ce potentiel grâce aux compétences technologiques du CEA qui deviennent, par notre présence, accessibles aux entreprises de la région. Autre élément notable, si l’essentiel des forces de R & D est concentré sur les deux grandes métropoles, le besoin en innovation des entreprises est lui réparti sur l’ensemble de la région. C’est un de nos moteurs depuis notre arrivée : aller à la rencontre des entreprises sur tout le territoire, et pas uniquement à Toulouse et Montpellier. 40 % de nos partenaires sont aujourd’hui en dehors des grandes agglomérations. Les trois premières implantations créées depuis 2013 dans d’autres régions (à Nantes, Bordeaux et Toulouse) ont des développements similaires, mais, en Occitanie, le dynamisme régional nous a permis d’avancer rapidement vers une installation dans des locaux à la hauteur des ambitions du CEA régional.

 

Aéronautique et spatial sont omniprésents en Occitanie. Mais la richesse du territoire est beaucoup plus large en termes de thématiques. Nous sommes ici pour compléter ce potentiel grâce aux compétences technologiques du CEA qui deviennent, par notre présence, accessibles aux entreprises de la région.

Nicolas Sillon, responsable du CEA Tech Occitanie

 

En quoi consiste la centaine de partenariats noués avec les entreprises et qu’en retirent-elles ? Le ratio par typologie et taille d’entreprises (start-ups, PME, ETI…) est-il le même que sur vos autres territoires d’implantation ?

NS : Nous avons créé une équipe « bilingue Entreprise/laboratoire », capable à la fois de comprendre les problématiques d’une entreprise et de discuter avec les chercheurs. Lorsque nous rencontrons une entreprise, nous commençons par l’écouter pour identifier des axes d’innovation que le CEA peut développer. Il s’ensuit des discussions avec nos chercheurs au sein de l’ensemble de la maison CEA, et pour la centaine de partenaires que vous évoquez, cela a débouché sur un (ou plusieurs) contrats de R & D : l’entreprise finance un programme de R & D qui doit conduire à un transfert de technologie. Dans la majorité des cas nous accompagnons l’entreprise dans la recherche de financements régionaux, nationaux ou européens pour permettre le financement. Mais dans tous les cas, travailler avec le CEA reste un investissement, et la notion de retour sur investissement est bien sûr primordiale et abordée dès le début des discussions. Pour les PME, la création de l’implantation régionale a levé un verrou en créant un accès direct vers les technologies du CEA. Les grands groupes régionaux connaissent et travaillent déjà avec le CEA mais la présence d’une équipe locale joue et jouera à l’avenir un rôle de catalyseur pour amplifier les histoires déjà lancées.

 

Vous avez récemment emménagé dans des locaux qui traduisent vos ambitions.
Quelles sont les perspectives de développement de CEA Tech en Occitanie et les projets à venir ?

NS : Nous venons effectivement de nous implanter dans des locaux construits par le Conseil Régional à Labège. Ces bâtiments de 7 500 m2 ont vocation à devenir un véritable campus d’innovation, accueillant les équipes du CEA, nos plateformes technologiques mais également des partenaires industriels (3 entreprises sont déjà dans les locaux), et je l’espère, à moyen terme, des laboratoires partenaires. Mélanger les cultures et les métiers sur un même site est une source d’innovation évidente. Trois plateformes sont aujourd’hui opérationnelles et deux autres le seront en fin d’année dans le domaine de la santé et de la transition énergétique (plateforme Totem). Par son histoire et son approche, nous sommes convaincus que le CEA peut apporter beaucoup aux entreprises de la région à travers ces deux derniers axes.

 

 

Share on FacebookTweet about this on Twitter
INTERVIEW
 

CHARLES CHAMPION

Président du conseil de surveillance d’ATB

 

Charles Champion a été nommé à la Présidence du conseil de surveillance d’ATB en août 2018. Ancien directeur du programme de l’A380 d’Airbus, ancien pilote…, il apporte à la première plateforme aéroportuaire d’Occitanie un vécu très riche et global de l’aviation ainsi qu’un enthousiasme intact.

 

Les avions sont au cœur de votre « hélice » ADN : l’aéroportuaire était la seule brique manquante à votre parcours dans l’aviation. Comment pensez-vous que ce vécu très riche puisse contribuer à vos nouvelles fonctions ?

Charles Champion : Nous avons la chance d’être dans une industrie en croissance, avec +4 % de passagers par an à l’échelle mondiale. Pour autant, nous avons des défis importants à relever tels que la transition énergétique ou l’empreinte environnementale de nos activités. C’est pourquoi seule une action collective de tous les acteurs du transport aérien nous permettra de continuer à être une solution aux problématiques de mobilité. Une connaissance partagée des enjeux par les constructeurs, les compagnies aériennes, le contrôle aérien et les aéroports est essentielle. L’aéroport de Toulouse-Blagnac peut devenir le pilote de cette transformation et j’y apporterai ma contribution en m’appuyant sur mon expérience personnelle.

 

Quelle est votre vision de la plateforme aéroportuaire comme outil de développement économique d’un territoire ?

CC : L’aéroport de Toulouse-Blagnac est fortement ancré dans son territoire régional. On le constate au travers de l’évolution du nombre de passagers mais aussi de leur origine : certains habitent à plus de 300 km de l’aéroport ! C’est un outil d’ouverture sur le monde, mais également un levier de développement pour notre économie régionale, grâce aux nombreux visiteurs français et étrangers que nous accueillons chaque jour. À ce titre, la capacité de l’aéroport à se connecter à l’ensemble de moyens de transport collectifs de la région est un enjeu stratégique pour l’Occitanie.

 

L’aéroport a dépassé le cap des 9 millions de passagers en 2017. Par-delà l’augmentation du trafic, certaines lignes génèrent plus de développement que d’autres, comment considérez-vous la perspective d’une ligne directe vers la Chine ?

CC : Les deux tiers des passagers qui fréquentent l’aéroport sont issus de notre région. Il est essentiel, pour renforcer le développement d’Occitanie, de travailler sur son attractivité. Les lignes internationales sont un outil puissant, mais Toulouse et sa région doivent devenir une destination recherchée par les voyageurs internationaux. À ce stade, nous avons une ligne régulière vers le Canada, et des discussions sont effectivement en cours avec la Chine, mais également les États-Unis et le Proche-Orient. On peut aussi saluer l’annonce d’un premier vol direct de Tokyo vers Toulouse, le 14 mai 2019, en espérant qu’il soit précurseur d’une ligne entre Toulouse et le Japon.

 

 

L’aéroport du futur sera plus connecté, proposera encore plus de services innovants, s’attachera à la qualité de « l’expérience voyageur » autant de domaines où notre région regorge de pépites et de talents. Comment faciliter leur association à la co-construction de cet aéroport 4.0 « made in Occitanie » ?

CC : L’aéroport de Toulouse est composé d’équipes qui peuvent travailler en mode agile, selon la nature des projets qu’elles mènent, en particulier avec les start-ups régionales. En 2013, l’aéroport a développé ses sites internet et intranet avec une entreprise toulousaine, X Prime (devenue depuis Mirum). Deux ans plus tard, ATB a été le premier client de la start-up AppStud, à qui il a confié le développement de son application mobile. Notre aéroport est en contact permanent avec des acteurs tels que la Mêlée Numérique, IOT Valley et bien sûr Aerospace Valley, pour l’environnement aéronautique. Nous souhaitons ainsi continuer à échanger de manière informelle et lancer une expérimentation « proof of concept » pour tester et recueillir les retours des utilisateurs. L’expérience client est au cœur de nos préoccupations et si une idée qui émerge a un sens, nous la mettons en œuvre, comme par exemple avec la géolocalisation des parkings, élaborée dès le lancement de l’application mobile en 2015, avec la société Insiteo.

 

 

 

Share on FacebookTweet about this on Twitter
INTERVIEW
 

OLIVIER PONCIN

Président de Catana Group

 

Connu sous ses marques Catana et Bali, le chantier naval de Canet-en-Roussillon spécialisé dans le catamaran de croisière, affiche de belles perspectives de croissance avec un carnet de commandes 2019 déjà supérieur à celui de 2018.

 

Votre groupe est coté en Bourse. Vous avez réalisé au printemps une augmentation de capital de 3,70 M€. Dans quel but ?

Olivier Poncin : Nous avons un plan de développement important à mener. Nous trouvons plus sain de le financer par fonds propre qu’en faisant appel aux banques. Par ailleurs, notre forte croissance (près de 30 % cette année, N.D.L.R.) nous incite à renforcer notre besoin en fonds de roulement d’autant que nous prévoyons pour l’an prochain une croissance identique à celle de cette année. Nous prenons donc les devants.

 

Quelles sont vos priorités ?

OP : Nous allons investir 10 M€ sur deux ans. 5 M€ iront dans la conception de moules et maquettes de deux nouveaux Bali et un Catana. Pour accompagner notre montée en charge, nous allons construire près de 7 000 m2 de bâtiments sur nos chantiers de Canet (2 500 m2), de Charente-Maritime (1 500 m2) et de Tunisie (3 000 m2). Au total, nous allons créer d’ici deux ans une centaine d’emplois dont une cinquantaine à Canet-en-Roussillon.

 

Combien de bateaux sortent aujourd’hui de vos chantiers ?

OP : Nous produirons un peu plus de 100 bateaux en 2018 et 135 l’année prochaine. Je peux le dire car notre carnet de commandes est déjà supérieur à celui de cette année.

 

Pour accompagner notre montée en charge, nous allons construire près de 7 000 m2 de bâtiments sur nos chantiers dont 2 500 m2 à Canet. Au total, nous allons, d’ici deux ans, créer une centaine d’emplois dont une cinquantaine à Canet-en-Roussillon.

Olivier Poncin, Président de Catana Group

 

85 % de vos ventes sont réalisées à l’étranger. Quelles sont les mers privilégiées pour vos catamarans ?

OP : Toutes ! Il n’y a pas vraiment un marché qui domine l’autre. Nous en vendons en Australie, aux États-Unis, en Italie, en Croatie… 70 % des bateaux Bali que nous vendons sont achetés par des professionnels qui les destinent à de la location. Les Catana, eux, sont des catamarans achetés par des propriétaires individuels adeptes du sur-mesure.

 

 

 

Share on FacebookTweet about this on Twitter
INTERVIEW
 

MICHAEL DE LAGARDE

Président de Delair

 

Cofondateur et président de Delair, Michael de Lagarde envisage l’avenir avec sérénité. La société spécialisée dans les drones à usage professionnel vient de sortir un nouveau modèle et construit sa croissance sur le développement de son offre de traitement d’images. Une levée de fonds est en cours pour permettre à Delair, une des pépites régionales, de poursuivre son envol.

 

Delair commercialise depuis peu un nouveau modèle de drone, le UX 11, conçu en partenariat avec l’Isae-Supaero. Quelle est sa particularité et qu’apporte-t-il sur le marché ?

Le UX 11 est un drone à voilure fixe destiné à l’imagerie qui ressemble à une aile volante. Il se distingue à quatre niveaux. Équipé d’un modem 3G / 4G, il peut être piloté par téléphone en se servant des réseaux disponibles. Il possède également un GPS qui permet une précision des images au centimètre près. Son système de bord totalement intégré offre la possibilité de faire des analyses et de transmettre les images au sol, le tout en temps réel. C’est une fonctionnalité vraiment nouvelle. Enfin, il s’agit du seul drone qui décolle et atterrit en douceur, à la manière d’un oiseau, ce qui le rend beaucoup plus durable. Il suffit d’une simple impulsion pour qu’il s’envole.

 

Cet appareil va-t-il permettre à Delair de gagner de nouveaux marchés ?

Il faut savoir que Delair est déjà présent dans 80 pays au travers de 70 distributeurs et dispose de deux filiales aux États-Unis et à Singapour. Nous réalisons plus de 80 % de notre chiffre d’affaires hors de France. Les drones de Delair sont utilisés dans des secteurs aussi variés que les infrastructures, le géospatial, l’agriculture ou la construction. Le UX 11 vient compléter notre offre et apporter une précision en termes d’image que l’on ne pouvait pas obtenir auparavant. Nous accompagnerons nos clients sur des nouveaux marchés à l’étranger s’ils nous le demandent.

 

En septembre 2017, vous avez officialisé l’accord avec Intel pour la création d’Intel Insight, une plateforme de gestion des données liées aux drones. De quoi s’agit-il exactement ?

La plateforme Intel Insight est liée au deuxième métier de Delair, le traitement d’images, que nous avons développé à partir de 2013. Nous proposons des solutions intégrées de gestion des plateformes aux industriels. Cette activité représente une grosse partie de la croissance de la société. Intel nous a choisis pour être son partenaire pour le développement de cette plateforme qui permet de stocker, gérer, analyser les données récupérées par les drones. Intel Insight est déjà active et nous avons des clients historiques de Delair qui l’utilisent.

 

Delair est déjà présent dans 80 pays au travers de 70 distributeurs et dispose de deux filiales aux États-Unis et à Singapour. Nous réalisons plus de 80 % de notre chiffre d’affaires hors de France et nous doublons celui-ci chaque année depuis quatre ans.

Michael de Lagarde, président de Delair

 

Vous avez enregistré un chiffre d’affaires de 7,20 M€ en 2017. Comment se présente l’année 2018 et quelles sont les perspectives pour Delair ?

Sur la partie hardware, c’est-à-dire la fabrication des drones, qui est notre activité historique, nous sommes dans une niche confortable. Nous sommes clairement identifiés sur un marché que nous connaissons bien. La partie software est, elle, en forte croissance car il y a une demande importante de solutions intégrées pour extraire rapidement des données intéressantes. L’idée est donc de créer un pont entre Delair, qui est une entreprise technologique à la base, et les solutions intégrées qui apportent de la valeur ajoutée à nos produits. Nous sommes en cours de levée de fonds pour développer et industrialiser l’activité software, traitement et analyse des données drone et intelligence artificielle. Nous voulons faire d’Intel Insight la plateforme de référence mondiale pour la modélisation des infrastructures industrielles. Nous tendons à doubler notre chiffre d’affaires chaque année depuis quatre ans et cela devrait se poursuivre. Delair compte déjà 130 salariés et la croissance devrait nous permettre d’embaucher une quarantaine de personnes autant sur les domaines technologiques (software, data scientists…) que dans le marketing stratégique.

Dernière minute

Delair a été, le 21 juin, nommé « Pionnier Technologique » par le Forum Économique Mondial 2018. Seule entreprise française primée cette année, Delair est aussi le seul fournisseur de solutions drone de la sélection des 61 pionniers technologiques les plus prometteurs au monde. Ces entreprises innovantes ont été sélectionnées pour leur potentiel à « transformer la société et l’industrie » et à « façonner la 4e révolution industrielle ».

 

 

 

Share on FacebookTweet about this on Twitter