ANIMATION - novembre 2023

La création de l’Agence GPSO

 

Créée en avril 2023, l’Agence GPSO a pour but d’assurer la maîtrise d’ouvrage de ce projet ferroviaire. À sa tête, Christophe Huau devra donc piloter et coordonner les opérations d’un chantier, estimé pour l’instant à 14 Md€, qui devrait démarrer en mars 2024. Il incite vivement les entreprises du territoire à se tenir prêtes pour répondre aux besoins.

C’est un projet dont on parle depuis près de 10 ans et qui, enfin, devrait être lancé l’an prochain. Le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) a pour objectif la création d’une ligne à grande vitesse (LGV) entre Bordeaux et Toulouse mais aussi d’une deuxième ligne entre Bordeaux et l’Espagne. L’aménagement ferroviaire du sud de Bordeaux et du nord de Toulouse font également partie du périmètre du GPSO. Dans le dernier cas, ce que l’on appelle les Aménagements Ferroviaires du nord-toulousain (AFNT) sont un prérequis essentiel à l’arrivée à Toulouse d’une LGV. Derrière cette appellation, on trouve la mise en quatre voix de la ligne existante entre Toulouse et la commune de Saint-Jory (contre deux aujourd’hui) sur 20 kilomètres. A noter que ce chantier, d’un montant de 900 millions d’euros, pourrait ouvrir la voie à un RER toulousain. Car, par-delà cette mise à quatre voies, le chantier doit permettre la création d’un terminus partiel des TER à la gare de Castelnau-d’Estrétefonds ainsi que la création de six pôles d’échanges multimodaux. Trois nouvelles haltes verraient ainsi le jour, constituant autant d’arrêts possibles pour un futur RER métropolitain. On le voit à travers cet exemple, les sujets d’infrastructures et d’aménagement du territoire sont indissociables. Et c’est pour cela que le GPSO et la LGV sont tellement attendues par l’Occitanie. Car notre région et ses deux métropoles sont, en termes d’accessibilité ferroviaire moderne, clairement défavorisées à ce jour par rapport à leurs homologues. Certains parlant même de distorsion de concurrence entre territoires. D’où la valeur économique, géographique mais aussi symbolique du projet GPSO.

 

Au pic des travaux, le chantier concernera près de 8 000 personnes, dont une part importante de personnes éloignées de l’emploi. Dans le cadre du GPSO, l’idée est de maximiser les retombées économiques pour le tissu local et de favoriser la sous-traitance à des PME dans le cadre des appels d’offres.

Christophe Huau, directeur de l’Agence GPSO

 

Un interlocuteur unique pour un pilotage fluide

Pour mener celui-ci à bien, l’Agence GPSO, dont le siège est à Toulouse, a été créée en avril dernier. « L’idée était d’avoir un interlocuteur unique qui incarne le projet dans ses différentes composantes et d’éviter la complexité de la SNCF pour nos partenaires », explique Christophe Huau, son directeur. Son rôle ? Porter la maîtrise d’ouvrage en chapeautant SNCF Réseau, pour les infrastructures, et SNCF Gares et Connexions, pour les nouvelles gares. « Au niveau interne, cela permet également d’avoir un pilotage fluide et intégré et de mettre à disposition toutes les ressources de la SNCF », explique-t-il, enthousiaste de travailler sur ce dossier passionnant et motivant. Si l’équipe regroupe aujourd’hui huit personnes, l’objectif est d’atteindre une vingtaine de salariés d’ici à fin 2024. Une montée en puissance progressive au gré de l’avancement du projet. « Aujourd’hui, la principale question est le choix du montage contractuel », explique Christophe Huau.

Un chantier sur les rails

Chiffré en 2020 à 14 Md€ constants, le montant du GPSO devra « être revu et précisé », convient le directeur de l’Agence GPSO. Ce chantier, qui devrait débuter par l’aménagement ferroviaire du nord de Toulouse en mars 2024, va mobiliser des milliers de personnes. « Au pic des travaux, cela concernera près de 8 000 personnes », assure Christophe Huau. Et son message est clair. Si les maîtres d’œuvre seront les grands acteurs mondiaux des travaux publics, ceux-ci vont recruter au niveau local, « dont une part importante de personnes éloignées de l’emploi ». Car dans le cadre du GPSO, « l’idée est de maximiser les retombées économiques pour le tissu local » et de « favoriser la sous-traitance à des PME dans le cadre des appels d’offres ». Christophe Huau incite donc vivement les entreprises locales, au-delà du seul secteur du BTP, à se préparer et à formuler des offres de service. « C’est une armée en campagne qui va arriver et elle va avoir besoin de plein de choses. Des logements, des services informatiques… », image-t-il. Les acteurs du territoire doivent donc se mettre en ordre de bataille. Avant cela, l’Agence GPSO a dû répondre aux observations et critiques du délibéré de l’Autorité environnementale, rendu le 7 septembre dernier. « Nous avons apporté les éléments dans la préparation de l’enquête publique, qui se déroule du 6 novembre au 5 décembre dans les communes concernées : Fenouillet, Saint-Jory, Castelnau-d’Estrétefonds, Toulouse et Lespinasse. » Mais par-delà la métropole toulousaine, c’est le désenclavement de l’Occitanie dont il est question avec la LGV. Le GPSO a en effet vocation à s’intégrer dans le réseau ferré national et européen, avec d’autres infrastructures ou projets ferroviaires tels que, à l’Est en direction de Narbonne et au-delà la liaison avec le réseau méditerranéen et, au Sud, avec le réseau de la péninsule ibérique, notamment dans sa partie à grande vitesse.

 

 

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