ANIMATION - avril 2023

Occitanie, la vague de l’emploi maritime rentre dans les terres

 

Pôle emploi et ses partenaires ont, du 27 au 31 mars, organisé la 7e édition de la Semaine des métiers du maritime et du fluvial. Objectif, faire découvrir au public les métiers et les entreprises qui recrutent, découvrir les centres de formation… En Occitanie, « terre d’économie bleue », cet événement ne concerne pas que le littoral mais (presque) tout le territoire.

235 km de littoral, 66 ports de plaisance (dont le plus grand d’Europe à Port Camargue), 5 ports de pêche, 3 de commerce (auxquels on peut ajouter 3 ports fluviaux), un Plan Littoral 21 pour la région Occitanie (1,1 milliard d’euros d’investissements publics et privés)… : en Occitanie, l’économie bleue est une réalité. Et notre région ne cesse d’affirmer de nouvelles ambitions dans ce domaine. Pour la seule filière nautique, qui est un peu la tête d’affiche de cette économie pour le grand public, l’Occitanie compte 1 780 entreprises positionnées à toutes les étapes de la chaîne de valeur de la filière, ce qui représente 6 600 emplois et 600 M€ de CA. Et, depuis une vingtaine d’années, elle est devenue l’un des cœurs battants du marché des grands multicoques de croisière où les chantiers français pèsent pour environ 70% du marché mondial. Mais, on l’a dit, le littoral n’est pas le seul concerné par l’économie bleue d’Occitanie comme le prouvent les quelques exemples suivants. Vigouroux, l’un des leaders européens de la fabrication de chaînes de bateaux est implanté en Tarn-et-Garonne. L’Aveyron abrite CLM, un fabricant de textiles en matériaux composites dont les voiles équipent nombre de bateaux du Vendée Globe. Le Tarn héberge Hublot, numéro 3 de la mode marine en Europe. Toulouse est le port à sec de Barcelone. C’est dans les Hautes-Pyrénées que Nervures fabrique les ailes qui tracteront les premiers cargos équipés par Airseas… Cette Semaine des métiers du maritime et du fluvial avait donc une résonance particulière pour notre territoire, où les professionnels ont souvent des difficultés à recruter les profils dont ils ont besoin.

 

Sur les 120 000 offres d’emploi proposées chaque année, un chiffre très important, l’Occitanie pèse traditionnellement pour 10% de ces offres, soit environ 12 000 offres. En termes d’emplois, c’est environ 26 000 emplois dans notre région, un chiffre en progression de 11,9% par rapport à 2021.

Thierry Lemerle, directeur de Pôle emploi Occitanie et chef de file national de l’économie maritime pour Pôle emploi

 

Pôle emploi Occitanie à la barre

Comme un clin d’œil supplémentaire à la dynamique de l’Occitanie dans ce domaine, c’est Thierry Lemerle, directeur de Pôle emploi Occitanie et officier de réserve dans la Marine nationale, qui supervise cette 7e édition de la Semaine des métiers du maritime et du fluvial en tant que référent national de l’économie maritime et fluviale. « Pour cette édition 2023, nous avions trois objectifs. Le premier : faire connaître toutes les activités de l’économie bleue. Car même si la majorité de la population vit à proximité de l’océan, de la Méditerranée ou des fleuves, nous avons fait le constat que les gens connaissent mal les métiers qui y sont rattachés. Deuxièmement : bien faire connaître également tous les métiers et les débouchés. Enfin, les solutions pour s’orienter vers ces métiers, notamment les formations initiales. Pour cela, nous avons organisé des visites d’entreprises, des rencontres dans les lycées professionnels, des sessions de recrutement… Et, sur le site de Pôle Emploi, nous avons également créé des webinaires ouverts à tous avec tout un programme sur les activités portuaires, la construction navale, les métiers en mer, l’éolien, les énergies renouvelables… » explique Thierry Lemerle.

Vers un doublement du nombre d’emplois ?

En Occitanie, 60 événements étaient proposés dans le cadre de cette Semaine pour mettre en relation l’offre et la demande. « Sur les 120 000 offres d’emploi proposées par la filière chaque année en France, un chiffre très important, l’Occitanie pèse traditionnellement pour environ 10% de ces offres, soit approximativement 12 000 offres. Avec des activités pérennes, en CDI, et aussi des emplois saisonniers étendus puisque la saison commence souvent fin mars-début avril pour se terminer à la Toussaint. Les employeurs nous proposent des fiches de postes tendant vers l’excellence et, par un travail que nous menons avec eux, nous leur proposons des candidats qui peuvent ne pas être tout à fait dans la cible mais qui ont un savoir-être permettant une embauche rapide. Et que l’entreprise pourra former en aval. » Chaudronnier, stratifieur, ingénieur industriel, conducteur de grue, agent de transit maritime, mécanicien-réparateur de bateaux de plaisance, écailler, aquaculteur, lamaneur… : la Semaine des métiers du maritime et du fluvial a présenté 900 métiers et les formations pour y accéder. Et, à ces métiers « traditionnels », s’ajoutent les emplois liés à des secteurs en fort développement comme les énergies maritimes renouvelables, les biotechnologies bleues, le génie écologique côtier… Pour la façade Méditerranée, le top 3 des métiers recherchés, hors tourisme (poids dans les offres de la filière de la zone hors tourisme) est composé de la chaudronnerie-tôlerie (14%), la maintenance électrique (14%) et le soudage manuel (10%). Avec le deuxième domaine maritime au monde, la France dispose d’un potentiel de développement économique majeur et le secteur maritime et fluvial représente logiquement un grand nombre d’emplois. « La filière comptait, en 2021, 482 000 salariés en France (+ 7,2% par rapport à 2020), Dom-Tom compris, répartis dans plus de 56 790 entreprises. En Occitanie, c’est près de 26 000 personnes, un chiffre en augmentation de 11,9% entre 2020 et 2021. Et notre partenaire, le Cluster Maritime Français, table sur le doublement d’ici 2030 du nombre d’emplois dans ce secteur. » Une vague sur laquelle l’Occitanie compte légitimement surfer au vu de ses nombreux atouts dans ce domaine. Et à laquelle le réseau des CCI entend contribuer activement. Car si les CCI connaissent bien la mer, c’est parce que les premières d’entre elles sont nées dans des ports : Marseille en 1599 (première chambre consulaire dans le monde) puis ultérieurement Dunkerque, Rouen, Bordeaux, La Rochelle, Bayonne…

 

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