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Il représente la quatrième génération à la tête de la papeterie familiale fondée par son arrière-grand-père dans la vallée du Couserans. En janvier dernier, Thomas Martin était présent au palais de l’Élysée pour représenter le savoir-faire ariégeois et présenter la dernière création de l’entreprise : une gamme unique au monde de papiers de soie, composés exclusivement de matières recyclées.
Son enfance a été bercée par le frou-frou des papiers froissés et les aléas de la vie des employés. Pourtant, Thomas Martin, directeur de l’entreprise Papeteries Martin, ne s’est jamais senti prédestiné à diriger la société fondée par son arrière-grand-père Léon il y a presque 130 ans. Le bac en poche, il part à Barcelone faire des études de commerce, puis il passera de nombreuses années à sillonner les continents, de l’Afrique à l’Asie, avant de revenir en Europe. « J’ai eu la chance de grandir dans une famille ouverte sur le monde. Pendant longtemps, mon travail dans la grande distribution a été un moyen pour moi de m’immerger dans des cultures différentes. Ce n’est qu’au moment de mon mariage et à la naissance de mon premier enfant, que mon épouse et moi, avons eu envie de revenir dans notre berceau d’Ariège », raconte-t-il. Mais l’héritage n’allait pas de soi et Thomas Martin a dû, comme les autres, déposer son CV. « La reprise n’a jamais été tracée. Non seulement, je trouve ça honnête par rapport aux employés mais cela explique aussi notre longévité ».
Car depuis 1895, les papeteries Martin sont restées une entreprise indépendante, avec un actionnariat familial. Une gageure dans ce secteur fortement mondialisé et capitalistique. « Nous sommes une entreprise atypique, implantée sur un territoire classé en Parc Naturel Régional. Ici, nous fabriquons des produits haut de gamme, mondialement connus », sourit Thomas Martin. Fortes d’un savoir-faire centenaire et classées Entreprise du patrimoine vivant (EPV), les papeteries Léon Martin produisent des papiers destinés à l’emballage, à l’hygiène et à l’industrie. Et si le fer de lance reste l’emballage, avec les papiers de soie, les papeteries produisent aussi des papiers techniques pour le secteur pharmaceutique, des papiers intercalaires utilisés dans la verrerie, la métallurgie, la plasturgie, le textile et l’industrie avicole. « Depuis vingt ans, nous nous sommes recentrés sur la qualité et la valeur ajoutée. Notre stratégie ne consiste pas à produire de gros volumes mais, plutôt, à nous adapter à la demande. Le marché est morcelé et notre expertise nous permet de fabriquer du « sur-mesure » et de faire des petites séries », détaille encore le papetier. Avec un chiffre d’affaires stable et médian de 4,50 M€ par an, l’entreprise mise aussi sur les ventes à l’export. Celles-ci représentent 30 % du CA et permettent de défendre le savoir-faire local à l’étranger tout en participant à l’équilibre de la société.
Depuis vingt ans, nous nous sommes recentrés sur la qualité et la valeur ajoutée. Notre stratégie ne consiste pas à produire de gros volumes mais, plutôt, à nous adapter à la demande. Le marché est morcelé et notre expertise nous permet de fabriquer du « sur-mesure » et de faire des petites séries.
Thomas Martin, directeur de l’entreprise Papeteries Martin
Sélectionnées parmi 1 750 candidatures, les papeteries ont été reçues au Palais de l’Élysée en janvier dernier dans le cadre du « Fabriqué en France ». Thomas Martin est allé y présenter en avant-première une nouvelle gamme unique au monde de papiers de soie, exclusivement composés de matière recyclée. Le papetier a ainsi eu le plaisir de défendre le savoir-faire de son petit bout de Couserans. Et se réjouit de ce coup de projecteur qui met en lumière les valeurs environnementales et de proximité de l’entreprise.