ARCHIVES |
Depuis 1984, Despiau Chevalets transmet ses (bonnes) vibrations dans le monde entier. Excellant dans la fabrication de chevalets pour instruments à cordes, l’entreprise familiale gersoise allie avec maestria savoir-faire, passion du bois et engagement environnemental.
Chez les Despiau, on travaille le bois depuis 1920. « Notre grand-père a d’abord été charron* puis a ouvert sa scierie. À sa mort, son fils – notre père, Jean-Louis – hérite de l’affaire. Plus artiste qu’entrepreneur, violoniste altiste, il se met à dessiner et fabriquer ses propres formes de chevalets », racontent Nicolas et Pierre-Jean, frères et actuels dirigeants de l’entreprise. Despiau Chevalets est née de cette intuition qui a bouleversé la lutherie, voire le monde de la musique : « Le chevalet contribue pour 20% à la qualité acoustique de l’instrument. Sa conception est le fruit d’un équilibre subtil entre son design et le bois sélectionné » rapportent les frères Despiau.
Fort d’un savoir-faire exercé avec passion depuis près de 40 ans, Despiau Chevalets est aujourd’hui l’un des 4 seuls fabricants au monde sur ce marché de niche. L’essence utilisée l’érable sycomore, léger et résistant est sourcée par Pierre-Jean Despiau en Bosnie-Herzégovine, où poussent des forêts centenaires. « Dans l’atelier, le bois a une place centrale : il faut le comprendre pour pouvoir le travailler selon les caractéristiques recherchées », précise son frère, Nicolas, à la tête de l’atelier de production pendant 17 ans. Une exigence et une qualité qui ont permis à l’entreprise de connaître une progression fulgurante : « En 5 ans, notre CA a bondi de 80 % ». La crise sanitaire y porte un coup d’arrêt brutal. « Ça a été un électrochoc, il a fallu se remettre en question », se remémorent les Despiau.
Le soutien de l’État** leur permet de tenir tant bien que mal et de « [se] tourner vers l’avenir en prenant un virage fort ». C’est le lancement de « Despiau Planet », une gamme de chevalets responsables. « Notre activité est loin de piller la ressource bois. Mais nous voulons, à notre niveau, la protéger et limiter notre impact environnemental » justifie Nicolas. Une démarche d’innovation poussée, sans se départir de la « qualité Despiau ». Pour accompagner cette nouvelle étape, l’entreprise vient d’investir dans de nouveaux locaux, toujours à Gimont (32) : 2 500 m2 d’atelier équipés et sécurisés (je mettrais au singulier atelier équipé et sécurisé). « On a mis l’accent sur les conditions de travail : acoustique, éclairage, sécurité… Tout est pensé pour un cadre de qualité », détaillent les dirigeants plus motivés que jamais à prolonger l’histoire familiale.