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Spécialisée dans la fabrication d’amortisseurs pour véhicules spéciaux, l’entreprise de Benjamin Talon conçoit désormais des robots autonomes capables de transporter des charges sur sites industriels, logistiques… Une diversification prometteuse à l’heure de la « bataille du dernier kilomètre » en matière de livraison.
Implantée dans l’agglomération de Cahors, Soben conçoit, produit et développe des amortisseurs en petites séries* pour toutes sortes de véhicules. « Depuis 2013, nous équipons la totalité du parc neuf de véhicules militaires français », précise son président, Benjamin Talon. Un savoir-faire que la PME met aussi au service de l’aéronautique : « Avec 50% de l’activité « amortisseurs » consacrés à la R&D, nous avons breveté plusieurs technologies innovantes pour améliorer la performance des systèmes et des trains d’atterrissage dans ce secteur », explique-t-il.
En 2017, Benjamin et son frère Vincent, tous deux ingénieurs, mettent au point un robot électrique, porte-charge, grâce notamment aux techniques de l’Intelligence Artificielle. Présentée avec le soutien du groupe La Poste au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, référence en matière d’innovation technologique, l’invention connaît un succès immédiat. Deux types d’usage sont identifiés pour ces véhicules intelligents, d’une autonomie d’environ 20 km et pouvant porter jusqu’à 600 kg** : l’assistance aux opérateurs de maintenance et la livraison en zone urbaine. Ainsi, le robot se fait « assistant » en transportant pièces et outils dans les usines Renault ou Nissan par exemple ou même « livreur ».
Bien que Lotois, nous expérimentons la piste des robots-livreurs à Montpellier, avec la Poste, pour la tournée des colis, et avec Stef, spécialiste du transport alimentaire frigorifique, dans le cadre d’un appel à projet de l’Ademe.
Benjamin Talon, président de Soben
« Nous expérimentons cette piste à Montpellier, avec la Poste, pour la tournée des colis, et avec Stef, spécialiste du transport alimentaire frigorifique, dans le cadre d’un appel à projet de l’Ademe », illustre Benjamin Talon. Les camions restent en périphérie et les robots « livreurs » circulent en autonomie, sur les voies de bus et en zone 30, selon la feuille de route cartographiée. « Les bénéfices sont probants dans le champ de la pénibilité du travail, et au niveau énergétique : un robot permet de réaliser une économie de 85% par rapport à un véhicule électrique « classique » par exemple ». Seule entreprise en France autorisée à faire circuler ces robots sans pilote en ville***, Soben participe par ailleurs au projet autOCampus de l’Université de Toulouse III pour expérimenter et valider la mobilité durable et intelligente. « Depuis cet automne, 3 de nos robots livrent des colis sur le campus », rapporte le président. La livraison du futur semble sur la bonne route.