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Alors qu’est évoquée la réduction du nombre de pôles de compétitivité en France, Aerospace Valley se prépare à devenir un hub aéronautique et spatial incontournable au niveau national et sur la place européenne.
Le gouvernement a récemment exprimé sa volonté d’abaisser le nombre de pôles de 71 aujourd’hui à une dizaine seulement. Pour autant, le pôle de compétitivité dédié à l’aéronautique, au spatial et aux systèmes embarqués basé en Occitanie et Nouvelle Aquitaine ne disparaîtra pas car il compte parmi ceux qui obtiennent le plus de résultats. Pour Yann Barbaux, qui a succédé à Agnès Paillard à la présidence en septembre : « Aerospace Valley est le plus grand pôle aérospatial en Europe et dans le top 3 français. Il est fortement ancré dans son territoire car c’est là que sont les acteurs majeurs du secteur. Mais nous devons réfléchir à lui donner une dimension nationale et européenne ». Des discussions se déroulent actuellement dans le cadre de la préparation de la phase 4 des pôles (la phase 3 se terminera mi-2018). « Arrêter le saupoudrage et réduire le nombre de pôles me semble une bonne stratégie. Il faut faire des choix et investir davantage sur les projets porteurs. Nous en faisons partie » estime Yann Barbaux. Le pôle revendique aujourd’hui 840 membres, 988 projets labellisés et veut ainsi « devenir un hub incontournable en Europe ».
Il faut impérativement instaurer une solidarité entre grands groupes et petites entreprises, même s’ils ne parlent parfois pas le même langage.
Yann Barbaux, Président d’Aerospace Valley et directeur de l’innovation chez Airbus.
Autre axe de la feuille de route de Yann Barbaux : faire en sorte qu’Aerospace Valley ne soit plus simplement un accélérateur de projets mais une vraie « usine à produits », l’idée étant de passer à la vitesse supérieure en créant des entreprises et des emplois. « Nous devons labéliser des projets solides pour qu’ils obtiennent des financements. Notre crédibilité est en jeu ». Pour ce faire, plusieurs pistes seront expérimentées, notamment le rapprochement avec les pôles Agrimip (agri-agro) et Cancer Bio Santé (médical) pour agir en synergie sur les thèmes de l’exploitation des données, du numérique, de la silver économie. Le pôle, qui réunit en son sein grands donneurs d’ordres, PME et start-ups a également vocation à combler le « gap culturel » entre les différentes entités : « il faut impérativement instaurer une solidarité entre grands groupes et petites entreprises, même s’ils ne parlent parfois pas le même langage », ambitionne le nouveau président, par ailleurs directeur de l’innovation chez Airbus.