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Créée avec le retour de la fabrication à Laguiole, la coutellerie Honoré Durand est l’une des entreprises qui accueille le plus de visiteurs de la région Occitanie. Mais la reconnaissance ne vient pas uniquement du public puisque, il y a tout juste 10 ans, le coutelier a été désigné Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV), un label distinguant des entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence.
Créée voici trente ans au retour des forges et de l’assemblage dans le village, la coutellerie Honoré Durand est aujourd’hui l’un des sites industriels les plus visités d’Occitanie : plus de 128 000 visiteurs ont ainsi été accueillis en 2017. L’entreprise, dirigée par les deux fils de son créateur, Christophe et Honoré, emploie aujourd’hui 27 personnes à temps plein, plus une douzaine de saisonniers pour la vente lors de la saison estivale. « Nous avions atteint des chiffres astronomiques avec l’ouverture du viaduc de Millau qui a attiré beaucoup de monde dans la région » tempère Christophe Durand, « jusqu’à 178 000 personnes, mais aujourd’hui, l’effet s’estompant, nous revenons à un flux plus cohérent. » En 2017, la coutellerie a réalisé un chiffre d’affaires de 2,40 M€, tout en vente directe, ou presque. Elle dispose de trois magasins dans le village de Laguiole et travaille avec quelques revendeurs à l’étranger, essentiellement en Europe occidentale. Les visiteurs de la coutellerie ont le choix entre trois visites, celle du musée, celle de la forge, toutes deux libres, où une troisième, plus longue, au cours de laquelle ils peuvent tout apprendre de ce métier particulier qui ne cesse d’évoluer.
Reconnue pour la qualité de sa fabrication artisanale, l’entreprise familiale propose différents modèles : les couteaux Laguiole pliants, les ménagères Laguiole, les couteaux collection entièrement personnalisés… Point commun à tous ces produits, ils agglomèrent des savoir-faire multiples : certains collaborateurs maîtrisent les techniques d’embellissement des couteaux comme les ciselages au burin des parties métalliques, d’autres les sculptures des manches, le scrimshaw (ou gravure à l’aiguille sur les manches en ivoire) tandis que les forgerons fabriquent manuellement les pièces détachées (lames, ressorts, platines mitres…). Chaque coutelier monte et façonne manuellement ses couteaux de A à Z, comme il y a un siècle.
Recevoir le public, c’est-à-dire nos clients, nous permet d’être à l’écoute de leurs besoins, de leurs envies… Nous pouvons, ainsi, faire évoluer nos produits en fonction des informations que nous recueillons.
Christophe Durand, co-dirigeant de la coutellerie Honoré Durand
« Puisque nous recevons le public, c’est-à-dire nos clients, nous sommes forcément à l’écoute de leurs besoins, de leurs envies… Nous pouvons donc faire évoluer nos produits en fonction des informations qu’ils nous donnent » explique Christophe Durand. Mais un couteau ne reste-t-il pas un couteau ? « Si, mais prenez un couteau d’il y a vingt ans, c’est comme une voiture d’il y a vingt ans » corrige-t-il en dépit de l’inertie propre au métier de coutelier. Métier qui implique de forger les pièces en nombre conséquent pour que cela soit rentable quand l’assemblage n’en réclame pas forcément autant. Évoquant les projets de l’entreprise, Christophe Durand se pose la question de la gratuité des visites, qui prévaut depuis que l’entreprise s’est organisée pour accueillir le public, il y a une vingtaine d’années. « D’autres sites, comme Roquefort par exemple, ont décidé de faire payer les entrées. C’est une réflexion que nous avons, en effet, même si le droit d’entrée serait symbolique. »
> Voir le site : www.layole.com