CONNEXIONS - juillet 2018

Black Mountain
distille aussi le goût de la réussite

De l’eau de source de la Montagne Noire, des fûts provenant du Gers et ayant contenu de l’Armagnac, des associés toulousains, une distillerie en cours de construction à la frontière de l’Hérault et du Tarn… : la saga des whiskies Black Mountain est, à l’image de ses « blended », un savant assemblage de composants au cœur de l’identité d’Occitanie. C’est aussi une très belle aventure entrepreneuriale et une très jolie réussite commerciale.

Produire dans le Sud-Ouest des whiskies susceptibles de rivaliser avec les meilleures productions écossaises, irlandaises, américaines ou japonaises (le Japon étant désormais le 4e producteur mondial), c’est le projet lancé en décembre 2011 par quatre amis toulousains, entrepreneurs et passionnés. Le nom de ce pari un peu fou sonne alors comme un nom de code : Black Mountain Compagnie. Aujourd’hui, ces trois mots résonnent aux oreilles des initiés comme un label de qualité. En 2015, le Black Mountain N° 1 a été élu « meilleur blended whisky européen » aux World Whiskies Awards. L’année d’après, le Black Mountain N° 2 a été récompensé par une médaille d’argent à l’International Wine & Spirit Competition. Auparavant, ces deux whiskies avaient déjà reçu une médaille d’argent lors de l’International Spirit Challenge de 2014, à Londres. Ces distinctions, obtenues lors de concours de spiritueux parmi les plus réputés au monde, ont validé l’ambition de la marque et le réalisme du projet.

Une eau qui fait soulever les montagnes

« À la base du projet, il y a une passion partagée – du whisky et de l’entreprise- et la complémentarité de nos expériences. Il y a aussi la découverte d’une source d’eau aux qualités exceptionnelles, à très faible teneur en minéraux, réunissant toutes les caractéristiques nécessaires à la production d’un authentique whisky du Sud-Ouest. C’est véritablement elle qui nous a décidés à lancer une gamme de whiskies réalisée à partir de « jus » importés d’Écosse, assemblés, ajustés à cette eau de la Montagne Noire, puis affinés dans d’anciens fûts de prestigieux spiritueux gascons » explique Cédric Leprette, l’un des cofondateurs et associés – avec Jacques Rossi, Laure Maurin-Segonne, et Pierre Lepetit.

La création d’une distillerie de whiskies ex nihilo est rare en France. Quant au fait de créer celle-ci dans un parc naturel, c’est à notre connaissance unique. Notre projet est donc ambitieux à plus d’un titre.

Cédric Leprette, cofondateur et associé de Black Mountain Compagnie

Une distillerie dans un parc naturel protégé

C’est à Fraïsse-sur-Agout, au cœur du Parc Naturel Régional du Haut Languedoc, que sera implantée la future distillerie. Située sur un plateau, à 1 000 mètres d’altitude, elle permettra au whisky de vieillir dans des conditions idéales. « Notre projet est ambitieux à plus d’un titre. La création d’une distillerie de whiskies ex nihilo est rare en France. Quant au fait de créer celle-ci dans un parc naturel, c’est à notre connaissance unique ». Et cela représente quelques défis supplémentaires à relever – d’où un calendrier initial légèrement modifié. La distillerie Black Mountain devrait entrer en service en 2020 et alliera les technologies d’aujourd’hui aux traditions les plus anciennes. Les projets des architectes proposeront une parfaite intégration au site. Aucun détail ne sera oublié, de l’origine et la qualité des céréales aux spécifications des alambics en passant par les moyens d’être le plus économe en énergie par rapport à cet environnement exceptionnel…

« L’investissement prévisionnel s’élève à 3 millions d’euros et l’objectif est de produire, à terme, 250 000 bouteilles par an en employant 5 personnes plus des emplois saisonniers » conclut Cédric Leprette après avoir évoqué le lancement, en 2016, du Black Mountain « Notes Fumées », du Black Mountain Bio, du Black Mountain d’exception dont un fût a navigué 6 mois sur un voilier ou, encore, d’une gamme appelée à s’étoffer sans perdre le fil conducteur de cette belle aventure : la Qualité.