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L’entreprise héraultaise développe des médicaments contre les maladies de l’oreille interne telles que la surdité ou les acouphènes. Elle vient de nouer un partenariat avec l’Institut Pasteur et confirme, ainsi, le bien fondé du concept de cette biopharma qui valide aussi la fertilité de l’écosystème autour de l’INSERM de Montpellier.
La voie menant les biopharmas vers l’autorisation de mise sur le marché de leurs molécules est un éprouvant chemin strictement borné. Créée en 2009, la société Sensorion est spécialisée dans le développement de molécules destinées au traitement des maladies de l’oreille interne telles que vertige, acouphènes ou surdité, que celles-ci soit lentes ou brusques. L’entreprise fonde son savoir-faire sur trois piliers : le traitement, la prévention, et la restauration. Ainsi, cette spin-off née de l’esprit de chercheurs de l’INSERM de Montpellier travaille actuellement sur deux molécules, le Séliforant et l’Arazasetron, en cours d’études cliniques de phase II. Fin novembre, l’entreprise a annoncé « avoir terminé le recrutement et le dosage des patients dans le cadre d’une étude de phase 2a visant à confirmer que le Séliforant n’affecte pas la vigilance et les fonctions cognitives des patients durant un dysfonctionnement vestibulaire. Le maintien de ces deux fonctions est très important puisque les médicaments prescrits aujourd’hui contre les vertiges sont sédatifs et empêchent le patient d’être en pleine capacité de ses moyens durant le traitement”, explique Nawel Ozran, la Directrice Générale de Sensorion. Cotée à la Bourse de Paris, l’entreprise a, comme de nombreuses biopharmas, dévissé cette année et vu sa valeur quasiment divisée par quatre depuis janvier. “Dans la perspective d’entrer sur une phase III, très coûteuse, nous sommes ouverts à toutes les options y compris un partenariat avec une Big Pharma. Il est certain que passer un cap d’études supplémentaires accélérerait les choses”, détaille la Directrice Générale de 40 ans, récemment récompensée du Prix Women for future décerné par La Tribune. À l’instar de nombreuses sociétés du secteur, Sensorion regrette la longueur imposée pour l’administration. “Il faut attendre plus de 10 ans entre les premiers stades de développement et l’éventuelle mise sur le marché d’un médicament. Évidemment, il faut garantir la sûreté entourant celle-ci.
Il faut attendre plus de 10 ans entre les premiers stades de développement et l’éventuelle mise sur le marché d’un médicament. Évidemment, il faut garantir la sûreté entourant celle-ci.
Nawal Ouzren, Directrice Générale de Sensorion
Cependant, des moyens techniques comme les séquençages ADN, l’analyse des données poussée et l’intelligence artificielle nous permettent aujourd’hui d’accélérer, sans pour autant faire de raccourcis”, plaide la dirigeante qui vient d’annoncer être entrée en négociation exclusive avec l’Institut Pasteur sur des programmes de thérapie génique ciblant les pertes d’audition.