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Avec 215 km de littoral et un écosystème incomparable de laboratoires, d’Écoles et d’entreprises innovantes, il est naturel que l’Occitanie soit à l’origine d’un certain nombre de concepts et de solutions s’intéressant de près à la vie marine. L’entreprise montpelliéraine Ecocean a ainsi créé des habitats artificiels permettant aux juvéniles de repeupler les ports. La solution équipera prochainement les éoliennes offshore en projet dans le Golfe du Lion.
Petit à petit, les poissons reviennent dans les ports. Alors que leur construction a complètement chamboulé le milieu naturel, on pouvait penser les ports de plaisance abandonnés par les jeunes poissons. Il n’en n’est rien ! Grâce aux Biohut, des habitats artificiels développés par la société montpelliéraine Ecocean, la fonction écologique de nurserie des petits fonds rocheux et sableux est réhabilitée. Ainsi, notamment grâce aux Biohut, les juvéniles reviennent dans les ports comme l’ont observé des scientifiques du Centre de recherche sur les écosystèmes marins de l’université Perpignan-Via Domitia, dont Ecocean est partenaire. Parce que les résultats sont probants, la fédération française des ports de plaisance (présidée par le Roussillonnais Serge Pallarès) encourage l’installation de Biohut qui habillent désormais les pontons de 23 ports français, dont 21 en Méditerranée.
Parce que l’on ne connaît pas les espèces passant à 15 km des côtes, nous avons conçu, avec les partenaires du projet les Éoliennes flottantes du Golfe du Lion emmenés par Engie, une bouée qui permettra de connaître les poissons vivant ici.
Gilles Lecaillon, le dirigeant fondateur d’Ecocean
Fort de cette réussite, Ecocean se lance aujourd’hui dans l’installation de ses habitats, tous réalisés en matériaux biosourcés (le béton et le plastique sont exclus), sous les éoliennes offshore. “Parce que l’on ne connaît pas les espèces passant à 15 km des côtes, nous avons conçu, avec les partenaires du projet les Éoliennes flottantes du Golfe du Lion emmenés par Engie, une bouée qui permettra de connaître les poissons vivant ici”, explique Gilles Lecaillon, le dirigeant fondateur d’Ecocean. Ainsi, le dirigeant a imaginé un objet flottant de 3 tonnes sous lequel différents habitats marins faits de bois, amidon, ou encore coquilles seront testés afin de voir quels poissons, crustacés et prédateurs sont attirés.
“Ces observations doivent durer 2 ans avant l’installation des éoliennes en 2021. Le but de l’opération est d’accroître la connaissance aquatique des lieux », précise Gilles Lecaillon qui, avec ses partenaires, espère bien déployer son innovation, ayant reçu un financement de l’Agence de l’eau, sur d’autres projets d’éoliens offshore, y compris à l’étranger. Début mars, la société a reçu le prix Inn’Ovations (15 000 €), piloté par l’agence régionale de développement économique Ad’Occ, dans la catégorie « Trophée de la mer et du littoral ».