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Ambitieuse, la jeune société créée par CLS avec le soutien du Cnes souhaite s’imposer comme un acteur majeur du New Space et offrir un nouveau service de connectivité basse consommation des objets par satellite autour de la technologie Argos.
Longtemps chasse gardée des États et des agences spatiales, le secteur de l’espace est depuis quelques années bouleversé par l’arrivée de centaines d’entreprises regroupées sous le terme de New Space. Dans un marché ouvert à la concurrence qui connaît une remise en cause de ses modèles économiques, l’innovation est essentielle. Filiale de CLS, la société Kinéis, qui a vu le jour à l’été 2018, fait partie de cette constellation. L’ambition est claire, lancer la première constellation de 20 nanosatellites européens dédiés à l’IoT. Pour cela, la start-up peut s’appuyer sur l’expertise régionale, tant en matière d’espace que de connectivité. Par son histoire, Kinéis bénéficie ainsi des compétences du Cnes et de l’expertise commerciale de CLS. Mais, comme l’indique son directeur général Alexandre Tisserant, la société travaille également en partenariat avec Nexeya, en charge de la plateforme des nanosatellites, et Thales Alenia Space, qui s’occupe de l’architecture du système et d’une partie des charges utiles avec l’entreprise Syrlinks.
« L’idée est d’offrir une meilleure performance à la technologie Argos et de densifier le réseau de satellites, qui n’en compte que sept à l’heure actuelle », explique Alexandre Tisserant. L’explosion de l’IoT et l’émergence du New Space ont en effet eu un impact sur cette technologie, qui était à l’origine de la création de CLS. Devenu un acteur majeur de services à partir de données spatiales, CLS va désormais se concentrer sur ce cœur de métier. « Kinéis va devenir un fournisseur de connectivité et gérer la partie infrastructures. Et cela va aussi permettre de sortir de la culture historique de CLS pour adresser de nouveaux marchés », détaille le directeur général.
Kinéis va devenir un fournisseur de connectivité et gérer la partie infrastructures. Et cela va aussi permettre de sortir de la culture historique de CLS pour adresser de nouveaux marchés.
Alexandre Tisserant, directeur général de Kinéis
D’ici la mise en orbite des satellites prévue fin 2021 début 2022, Kinéis va donc gérer les sept satellites Argos et développe une puce miniaturisée permettant d’envoyer des signaux, afin de se tourner vers des marchés comme la pêche artisanale en Afrique de l’Ouest, l’élevage d’animaux sur de grandes étendues en Australie ou en Russie. Les sports extrêmes et la logistique, où les besoins explosent, sont également dans le viseur de Kinéis. « Nous devrions enregistrer un chiffre d’affaires de quelques millions d’euros cette année, assure Alexandre Tisserant. Et nous sommes en train de finaliser une levée de fonds d’une centaine de millions d’euros. » L’objectif est donc d’aller très vite et l’entreprise devrait passer de 15 à 30 salariés d’ici à la fin de l’année pour accompagner son développement.