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Numéro 3 de la mode marine en Europe, « Hublot » vogue depuis 2002 sur une vague de succès et vend 650 000 pièces par an en France et en Europe. Aujourd’hui, la société tarnaise, amarrée à Labruguière, met le cap vers la Suède, la Chine et les États-Unis. Avec des vents favorables.
Si Rémi Escande n’a pas vraiment le pied marin, il n’a pas son pareil pour comprendre d’où vient le vent. Créateur en 2002 de la marque « Hublot », avec Dany Wascat, aujourd’hui directrice financière de la société, Rémi Escande est tombé dans la fabrication textile, comme d’autres prennent le large. Car si l’entrepreneur a d’abord le goût des vêtements, il a aussi celui du risque. « J’aime la mode, le style et la fabrication. Pour moi, c’est une véritable vocation. Mais, avec Dany, nous sommes partis de rien. Nous nous sommes jetés à l’eau et nous avons vécu des difficultés. Ensemble, nous avons appris à naviguer, à vivre avec des signatures de caution aux sommes colossales », sourit-il.
Ancien cadre commercial dans le secteur de la bonneterie – la fabrication de pulls – Rémi Escande a créé « Hublot » en 2002 dans la région de Castres/Mazamet. À l’époque, il se lance avec une gamme de pulls marins traditionnels, et s’appuie sur le savoir-faire local : les pulls sont tricotés sur place, avec du fil tarnais. Très vite, l’entrepreneur fait une rencontre décisive avec un commercial breton et commence à diffuser ses pulls en Bretagne : le succès est immédiat. Pourtant, en 2004, les usines de confections textiles tarnaises ferment les unes après les autres. Rémi Escande et Dany Wascat doivent se résoudre à délocaliser la production : la condition sine qua non pour continuer l’aventure contre vents et marées.
Quinze ans plus tard, « Hublot » tient bon la barre. La société qui a réalisé 6,9 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018, a posé l’ancre en janvier dernier dans un vaste local de 5 000 m2 à Labruguière. Là, elle bénéficie d’un showroom pour ses clients et organise deux fois par an, en juin et en décembre, des ventes à prix d’usine pour déstocker et faire rentrer de la trésorerie.
Quand nos grands frères bretons et normands, Armor Lux et Saint-James se positionnent sur des gammes luxueuses, « Hublot » propose des prix plus abordables, mais sans lésiner sur la qualité. Et puis, nous sortons des couleurs et des coupes traditionnelles, caractéristiques de la mode marine : nos cirés se déclinent en 13 couleurs. Nous suivons les tendances.
Rémi Escande, président de SGP Productions
Aujourd’hui, Hublot dispose de 500 points de vente en France, mais également dans neuf pays d’Europe. Et vend 650 000 pièces par an, dont 200 000 cirés. Les raisons du succès ? Une brise rafraîchissante sur la mode marine. « Quand nos grands frères, Armor Lux et Saint-James se positionnent sur des gammes luxueuses, « Hublot » propose des prix plus abordables, mais sans lésiner sur la qualité. Et puis, nous sortons des couleurs et des coupes traditionnelles, caractéristiques de la mode marine : nos cirés se déclinent en 13 couleurs. Nous suivons les tendances », explique Rémi Escande. En France, « Hublot » développe maintenant des concepts stores dans différentes villes de Bretagne et du Sud. Et continue de miser sur un développement à l’International. « Pour l’export, nous sommes accompagnés par la CCI Tarn, très active pour nous aider à monter les dossiers de subvention », précise Rémi Escande. Depuis janvier dernier, « Hublot » a séduit l’Ukraine. La société met le cap désormais vers la Suède, la Chine et les États-Unis. « Des marchés énormes vers lesquels, nous allons lentement mais sûrement », assure Rémi Escande. Sur le bon rythme de croisière.