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Implanté à Nîmes, NewTec Scientific fabrique des équipements scientifiques dédiés à la microscopie. En quelques années, cette TPE a su s’imposer en élaborant des produits très innovants. Elle collabore ainsi avec des industriels comme Rolls-Royce et des grands centres de recherche.
Physicien de formation, Antoine Candeias a fait de l’infiniment petit son domaine de prédilection. En 2012, il fonde NewTec Scientific, rachète une société nîmoise spécialisée dans l’acquisition et le traitement des images liées à la microscopie. Trois ans plus tard, la start-up est sélectionnée par le programme « Horizon 2020 » qui associe l’Agence Régionale de l’innovation et l’Union Européenne. Cette distinction marquera le début de son partenariat de recherche avec l’Institut de chimie comparative de Marcoule (Gard) et l’université de Montpellier. En 6 ans, NewTec Scientific a investi 1 million d’euros en R&D et conçu 7 produits destinés aux microscopes optiques et électroniques à balayage. Des produits utilisés pour la qualification des matériaux dans le cadre de la caractérisation de nouveaux matériaux, la certification de pièces métalliques et le diagnostic de pièces défectueuses. L’industrie nucléaire (EDF), les transports (SNCF, Airbus, Renault…) et les laboratoires de recherche (ONERA, CEA, CNRS et les universités) comptent parmi ses principaux clients.
« Avec 30 000 microscopes scientifiques dans le monde et 2 à 3 000 microscopes électroniques installés chaque année, c’est un marché de niche mais, les dépenses de recherche sur les nouveaux matériaux étant en hausse, c’est un marché porteur », souligne le fondateur. Seul Français du secteur, NewTec Scientific a su développer des produits très pointus : un système de contrôle de soudure pour l’industrie automobile, une cathodyne (dispositif de cathodoluminescence) révélant les impuretés dans les roches ou, encore, des instruments pour analyser le comportement des matériaux soumis à des stress mécaniques et thermiques intenses. En collaboration avec l’Institut de chimie séparative de Marcoule, elle vient de mettre au point un microfour permettant d’observer les métaux à des températures supérieures à 1 000 °C. « Notre seul concurrent sur ce type de machine est le géant américain FEI qui pèse des milliards de dollars. »
Avec 30 000 microscopes scientifiques dans le monde et 2 à 3 000 microscopes électroniques installés chaque année, c’est un marché de niche, mais les dépenses de recherche sur les nouveaux matériaux étant partout à la hausse, c’est un marché porteur.
Antoine Candeias, fondateur et dirigeant de NewTech Scientific
En 2018, la société a remporté un appel d’offres mondial associant l’université de Manchester et l’institut de recherche de l’industriel Rolls-Royce pour équiper une nouvelle plateforme de tests thermomécaniques sur des nouveaux matériaux pour l’aéronautique. Ce contrat d’une durée de 5 ans lui a permis de gagner en visibilité nationale et internationale. « De grands laboratoires de recherche publics et privés viennent aujourd’hui s’équiper chez nous avant d’acheter leur microscope », se félicite Antoine Candeias. La TPE vient de recruter 2 salariés. En 2018, la société a réalisé un chiffre d’affaires de 670 000 euros et prévoit 800 000 euros pour 2019. « Nous sommes dans une logique de croissance maîtrisée. Avec tout ce que l’on a développé, on peut raisonnablement miser sur un chiffre d’affaires autour de 10 à 15 millions, d’ici quelques années. »