| ARCHIVES |
PORTRAIT#1 - novembre 2023
Pradeo, la sécurité du mobile
On sait notre région forte de nombreux talents dans le domaine de la cybersécurité informatique. On sait moins qu’elle brille aussi dans ce domaine en sécurité mobile. Créée en 2010, la société montpelliéraine Pradeo figure parmi les leaders mondiaux de ce secteur. Une réussite qui doit beaucoup à sa volonté de toujours innover et de combler l’ensemble des failles de sécurité liées aux smartphones. Dix ans après le lancement de la solution Pradeo Security, l’intuition de Clément Saad, CEO de Pradeo, s’est avérée payante.
En 2008, Clément Saad soutient son doctorat en informatique pour le ministère de la Défense. Son sentiment ? Avec l’explosion du nombre de smartphones et de tablettes, des questions de sécurité vont rapidement se poser, différentes de celles qui concernent les ordinateurs. « Mais entre l’intuition, la création de la société en 2010 et le lancement effectif du produit mi-2013, il y a eu une longue phase de R&D », détaille le CEO et cofondateur de Pradeo. C’est ainsi qu’est née la solution logicielle Pradeo Security. « Le cœur de notre technologie, c’est d’avoir pris conscience que le principal vecteur de menaces était les applications mobiles. Notre solution analyse et détecte les comportements que l’application va générer et ce qu’elle fait de son accès aux photos, aux SMS… C’est notre grosse innovation et nous n’avons toujours pas d’équivalent en termes de qualité de détection », se félicite Clément Saad.
On a beaucoup de docteurs et de doctorants qui sortent du LIRM, à Montpellier. Même s’il est dur de recruter à notre niveau d’exigence, nous avons la chance d’avoir un écosystème de qualité et de bonnes formations.
Clément Saad, CEO et cofondateur de Pradeo
Miser sur les talents de l’écosystème local
Installée à Montpellier, l’entreprise, qui emploie aujourd’hui une soixantaine de personnes, est ainsi rapidement identifiée comme l’un des leaders mondiaux de la sécurité mobile par des cabinets comme Gartner, IDC ou Frost & Sullivan. Pour atteindre son objectif d’apporter une solution à chaque besoin de sécurité, Pradeo multiplie les partenariats, aussi bien avec des fabricants comme Samsung, qu’avec Google ou Microsoft. « La filiale de San Francisco, créée en 2016, nous a permis de nous rapprocher de ces grands acteurs. On intègre notre solution à leurs produits. » Pradeo, conscient de l’intérêt pour sa solution, mise sur le secret pour protéger sa technologie inégalée et poursuivre sa croissance. « On a un peu la formule du Coca-Cola pour les mobiles », plaisante Clément Saad, qui s’appuie sur une équipe de recherche et une équipe de développement « de très haut niveau » représentant environ 40 % des effectifs. « On a beaucoup de docteurs et de doctorants qui sortent du LIRM, à Montpellier. Même s’il est dur de recruter à notre niveau d’exigence, nous avons la chance d’avoir un écosystème de qualité et de bonnes formations. » Pradeo travaille ainsi avec MBS, Polytech, Epitech, le Cnam…
Faire de Pradeo un synonyme de cybersécurité mobile
La R&D et l’innovation sont dans l’ADN de Pradeo, avec 50% du CA réinjectés dans l’entreprise. « Nous avons fait une levée de fonds en 2012 pendant notre phase de développement. Mais nous avons très vite atteint la rentabilité pour financer notre croissance », souligne Clément Saad. Ancien président de la French Tech Montpellier, il regrette d’ailleurs la survalorisation accordée aux levées de fonds. « On oublie que c’est un moyen, pas une finalité. » Outre cette croissance organique, Pradeo a racheté en 2022 la start-up rennaise Yagaan. « C’est une première et c’est une société qui travaille sur la sécurité des applications au moment de leur conception. Cela marque notre ambition d’être présent sur toute la chaîne », explique le CEO. Car le Montpelliérain ne veut pas s’arrêter là. « On veut que les gens se disent : “On a un problème de sécurité avec un mobile, c’est Pradeo.” » Alors que les solutions proposées s’adressaient jusqu’à présent aux grands groupes, elle est en phase de démocratisation pour toucher des entreprises plus modestes. « Et nous serons pleinement satisfaits quand nous sortirons une solution grand public. Mais c’est un autre enjeu », avertit Clément Saad.
