AIR - novembre 2023

À Toulouse, la ligne d’assemblage de la famille A320 monte en puissance

 

Lors du dernier salon du Bourget, Airbus a engrangé plus de 800 commandes et possède désormais un carnet de commandes bien rempli avec près de 8 000 appareils à livrer. Pour tenir le rythme et accélérer la cadence, l’avionneur européen compte notamment sur la nouvelle ligne d’assemblage de la famille A320, inaugurée cet été à Toulouse. Une opportunité et des enjeux forts pour toute la filière mais aussi pour tout le territoire d’Occitanie.

C’est un site historique et symbolique qui s’offre une seconde jeunesse. Inaugurée le 10 juillet dernier, la nouvelle ligne d’assemblage final (FAL) de la famille A320 s’est en effet installée sur le site emblématique Jean-Luc Lagardère de l’avionneur, à Blagnac. « C’est là qu’est né l’A380, ce programme qui a fait l’Airbus intégré, européen et performant que l’on connaît aujourd’hui », se réjouit Marion Smeyers, la responsable des opérations de cette nouvelle FAL. Immense, le hangar de 120 000 m2, « soit 500 terrains de tennis », permet d’avoir une ligne aux flux logistiques optimisés. Le site offre également 120 000 m2 d’espaces extérieurs pour le fly test et le statique. Un investissement nécessaire pour Airbus, si le constructeur veut répondre à la forte demande. En effet, comme le rappelle Marion Smeyers, « la famille A320 est notre best-seller », avec 6 700 appareils sur les 8 000 environ du carnet de commandes. « Et plus de 60 % sont des A321 », précise la directrice. Cette deuxième FAL française pour la nouvelle génération de monocouloirs s’inscrit donc dans une stratégie de montée en cadence visant à atteindre 75 avions par mois en 2026 sur les dix lignes au niveau mondial. Historiquement assemblés à Hambourg, ces appareils ont aujourd’hui aussi leur ligne à Mobile, aux États-Unis, et à Tianjin, en Chine.

 

Le passage au Neo permet de consommer 25 à 30% de moins donc, à chaque livraison, de réduire notre impact. Enfin, cette baisse de consommation permet aux compagnies d’augmenter leur part de SAF, les carburants aviation durables.

Marion Smeyers, responsable des opérations de la ligne d’assemblage de la famille A320

 

Toute une filière dans son sillage

Cette ligne d’assemblage nouvelle génération et innovante est au cœur des enjeux d’Airbus. « La famille A321 est celle qui permet la solidité financière du groupe. C’est un élément important dans la décarbonation car cela nous donne la possibilité d’investir dans cette transformation et de répondre à nos ambitions. De plus, 80% de notre flotte en activité est d’ancienne génération. Le passage au Neo permet de consommer 25 à 30% de moins, donc à chaque livraison, de réduire notre impact. Enfin, cette baisse de consommation permet aux compagnies d’augmenter leur part de SAF, les carburants aviation durables », développe Marion Smeyers. Face à ces ambitions de montée en cadence, c’est toute une filière, déjà largement associée à Airbus, qui va devoir suivre. « On s’inscrit dans la Supply Chain existante », confirme la responsable des opérations de la FAL, qui devrait à terme employer 700 personnes dont 350 à 400 compagnons.

700 entreprises d’Occitanie embarquées

Si la filière de fournisseurs est évidemment mondiale et que le groupe travaille avec tous les grands acteurs du secteur, elle est aussi locale, avec 700 entreprises impliquées en Occitanie. « Nous avons un partenariat fort avec Daher. Satys est aussi un important sous-traitant pour nous. » À l’heure actuelle, Airbus passe 5 Md€ d’achats chaque année rien qu’en Occitanie, « un chiffre amené à s’accroître avec la montée en cadence prévue ». Alors qu’Airbus compte aujourd’hui 29 000 collaborateurs en Occitanie, l’entreprise recrute près de 3 000 personnes par an sur notre région pour répondre à ses objectifs. Le premier avion assemblé devrait sortir de cette ligne d’ici à la fin de l’année. Et à l’heure où cette ligne esquisse le futur visage industriel d’Airbus et où l’industrie cherche à attirer les jeunes talents et à se féminiser, il est intéressant de noter que la FAL est « pilotée » par une jeune femme de 40 ans à peine.

 

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