FORMATION - janvier 2020

Vents portants pour le lycée de la Mer de Sète

 

Comme le confirme la tenue, en décembre, des Assises nationales de l’économie de la mer à Montpellier – lire la rubrique « On en parle » -, l’Occitanie affiche ses ambitions dans le domaine maritime. Unique sur la côte méditerranéenne, le lycée professionnel Paul Bousquet forme les futurs marins, pêcheurs, conchyliculteurs. Il est aussi le leader français en matière de formation continue pour la sécurité.

 

250 kilomètres de rivages, trois ports de commerce, quatre principaux ports de pêche et quelque 700 bateaux, 70 ports de plaisance : l’Occitanie a une vocation maritime forte à transmettre. Le lycée de la Mer Paul Bousquet, à Sète, en a la charge. Il est le seul des 12 établissements de l’enseignement maritime public français à être implanté sur la côte méditerranéenne – à l’exception du site marseillais de l’École Nationale Supérieure Maritime. L’établissement a une longue tradition de formation puisque sa création remonte à 1871, grâce au mécène Paul Bousquet, qui lui a légué son nom et une partie de sa fortune pour accueillir des jeunes « gratuitement, nourris, instruits et initiés au métier de marin » jusqu’à leurs 18 ans sur le port de Sète, qui s’appelait encore Cette. Il existait alors de nombreuses écoles navales comme celle-ci, toutes gérées par une association d’armateurs, raconte Michel Tudesq, le proviseur du lycée de Sète. Mais elles n’ont basculé réellement dans l’enseignement public qu’en 2000, sous la tutelle du ministère des Transports.

 

La sécurité, c’est l’ADN des formations maritimes. Et notre lycée est devenu leader national des mises à niveau en matière de sécurité, grâce notamment aux équipements dont il s’est doté sur un même site.

Michel Tudesq, proviseur du lycée de Sète

 

La sécurité en fil conducteur

« C’est une histoire ancienne et à la fois récente », résume Michel Tudesq. Ce biologiste, à la tête de l’établissement depuis 2004, a renforcé le pôle conchyliculture et aquaculture qui offre des débouchés locaux autour du bassin de Thau ou de Leucate, avec quelque 500 entreprises liées à l’ostréiculture. Le lycée, situé à la pointe du Barrou, dispose d’un petit port intégré et d’un accès direct à son propre mas conchylicole avec barge et table pédagogique pour les élèves qui visent le bac pro cultures marines, l’une des quatre principales filières du lycée avec les bac pro Pêche, Électromécanique marine et Plaisance. Cette dernière spécialité forme des marins pour le yachting, « une vraie niche d’emplois », souligne Michel Tudesq.

Aujourd’hui, le lycée accueille 280 élèves, majoritairement venus du littoral, avec également deux formations aux CAP matelot et conchyliculture, un BTSA aquaculture et, depuis 2014, un BTS pêche et gestion de l’environnement marin. « Il n’y a pas d’avenir pour la pêche sans cette dimension environnementale, souligne le proviseur. Surtout en Méditerranée, où la ressource est fragile ». Toutes ces formations initiales intègrent un volet sécurité, obligatoire dès lors que l’on exerce à bord d’un bateau, et qui est développé dans la formation continue assurée par l’établissement. « La sécurité, c’est l’ADN des formations maritimes, souligne Michel Tudesq et notre lycée est devenu leader national des mises à niveau en matière de sécurité », grâce aux équipements dont il s’est doté sur un même site. On peut s’y entraîner aux techniques de survie, de lutte contre l’incendie à bord, d’évacuation de navire, à la formation médicale, et aux délicates opérations d’amarrage avec une toute nouvelle plage d’exercice.

Unique en France, elle « permet de répondre aux normes internationales pour la formation des marins », insiste le proviseur. Une manne qui représente quelque 100 000 heures de formation par an depuis 2014, quand tous les marins de la marine marchande ont dû revalider leurs compétences en matière de sécurité. En 2020, cette obligation s’appliquera aux activités de pêche. De quoi permettre au lycée de la Mer Paul Bousquet de poursuivre sa mission de faire entrer l’iode, le soleil et le vent dans les cahiers des jeunes qui veulent se former aux métiers de la mer.