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Les CCI n’ont pas attendu la présentation du plan France relance, et de son volet Formation professionnelle, pour se mobiliser sur l’ensemble du territoire afin de soutenir l’apprentissage. Objectif, inciter les entreprises à souscrire à ce mode de formation qui, via les dispositifs du plan, lui permettent d’ajouter l’attractivité à la performance. Ce qu’il faut savoir et retenir de ce dispositif très incitatif pour les entreprises désireuses de préparer l’avenir malgré les turbulences.
Avant l’été, Alain Di Crescenzo, président de la CCI Occitanie, attirait l’attention sur l’impact possible de la crise de la Covid-19 sur cette filière d’excellence d’accès à l’emploi et à la compétence. « Il faut se féliciter du plan de soutien de l’apprentissage annoncé début juin. Il évite en effet à nos jeunes la double peine d’une dette publique record et la restriction de l’accès à un ascenseur social parmi les plus performants. En progression de 16% en 2019, et en croissance constante depuis 2016, l’apprentissage avait besoin de ce soutien pour aider les entreprises à passer le cap de la rentrée sans perdre le bénéfice de l’apport de ces talents en devenir » rappelait-il en juin. Entre temps ont été présentés le Plan de relance et son volet relatif à la formation professionnelle. Entre-temps également, les CCI d’Occitanie ont bien sûr rejoint l’opération « Trouvez votre apprenti ! » montée avec les Régions pour inciter les entreprises à souscrire à ce mode de formation (www.trouvez-votre-apprenti.fr). Une démarche, conduite en direction des entreprises, qui repose sur le postulat que, cette année, ce ne sont pas les jeunes et leurs familles qu’il faudra convaincre de l’intérêt de l’apprentissage, mais les entreprises de certains secteurs d’activité, confrontées à une situation délicate.
La crise de la Covid-19 aura de lourdes conséquences sur le front de l’emploi. L’apprentissage a fait ses preuves d’un point de vue économique et entrepreneurial. Cette voie favorise la transmission des savoirs, crée du sens, de la valeur, du lien générationnel, de la réussite… Ce dispositif de soutien apparaît donc majeur pour permettre à nos entreprises de continuer à se nourrir de jeunes talents qu’elles pourront former au plus près de leurs besoins.
Alain Di Crescenzo, président de la CCI Occitanie et 1er vice-président de CCI France
Cette initiative a été soutenue par le Gouvernement qui, pour éviter un écroulement de l’apprentissage, a élaboré dès juin un plan volontariste et ambitieux. Ainsi, toute entreprise qui recrutera d’ici à la fin février 2021 un apprenti préparant un diplôme allant jusqu’au Master, bénéficiera d’une aide de 5 000 euros s’il est mineur et de 8 000 euros s’il est majeur. De quoi couvrir le coût, pour l’employeur, de la première année. L’aide, qui vient en substitution à l’aide unique pour les employeurs d’apprentis de moins de 30 ans pour la 1re année d’exécution du contrat, s’adresse aux contrats conclus entre le 1er juillet 2020 et le 28 février 2021 pour la préparation d’un diplôme ou d’un titre à finalité professionnelle jusqu’au niveau 7 du cadre national des certifications professionnelles (soit jusqu’au master). Elle est versée pour les 12 premiers mois d’exécution (chaque mois commencé est dû) et n’est pas cumulable avec l’aide à l’embauche d’un jeune. Toutes les entreprises du secteur privé ou public industriel et commercial (dont les contrats relèvent du droit privé) sont éligibles à l’aide. Les entreprises de 250 salariés et plus doivent néanmoins respecter les conditions suivantes : atteindre 5% de contrats favorisant l’insertion professionnelle en 2021 (contrat d’apprentissage et de professionnalisation, VIE, CIFRE) ou avoir au moins 3% d’alternants (contrat d’apprentissage et de professionnalisation) dans leur effectif en 2021 et avoir connu une progression de 10% par rapport à 2020. « La crise de la Covid-19 aura de lourdes conséquences sur le front de l’emploi. À l’heure de trouver des solutions, il en est une qui a le double mérite d’exister et d’avoir fait ses preuves d’un point de vue économique et entrepreneurial : l’apprentissage. Cette voie favorise la transmission des savoirs, crée du sens, de la valeur, du lien générationnel, de la fierté et de très belles réussites. Ce dispositif apparaît donc majeur pour permettre à nos entreprises de continuer à se nourrir de jeunes talents qu’elles pourront former au plus près de leurs besoins. » Les (très) grandes entreprises ont été les premières à souscrire à cette démarche à l’image de Total, Engie, Danone, Air Liquide, Michelin… et ont été promptes, et nombreuses, à s’engager, voire à développer les recrutements d’alternants prévus avant la crise. Gageons qu’en Occitanie les entreprises ne démentiront pas cet élan.