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Stoppé pendant de très nombreuses semaines en raison de la pandémie mondiale de Covid-19, le trafic aérien reprend lentement, plus lentement encore en France que dans d’autres pays. Le portrait-robot des voyageurs est dressé par la Chaire Pégase, rattachée à Montpellier Business School et développée notamment en collaboration avec l’université de Montpellier.
La Chaire Pégase est la seule chaire française consacrée à l’économie et management du transport aérien et de l’aérospatial. Son ambition est de renforcer les liens entre le monde académique et les entreprises des secteurs aérien et aérospatial. Ses activités s’articulent autour de 3 axes : la recherche scientifique pour créer de nouvelles connaissances, l’enseignement pour former les managers de demain et l’orientation et l’animation du réseau des anciens dans les secteurs de l’aérien et de l’aérospatial. Créée en 2019 par le Professeur Paul Chiambaretto dans la région phare de l’aerospace européen, elle a, un peu plus d’un an après sa fondation, une image inédite sur son écran radar. C’est donc une analyse à chaud sur une situation sans précédent pour l’aéronautique que pose le dernier rapport* publié en décembre par la Chaire Pégase, dont les travaux sont consacrés à l’économie et au management du transport aérien et de l’aérospatial. “La France fait partie des zones où le trafic aérien a été réduit de plus de 90% au printemps 2020 et qui met le plus de temps à retrouver son niveau d’avant-crise”, pose, à l’unisson de ses coauteurs, le Pr Paul Chiambaretto, directeur de la Chaire Pégase. Ce constat établi, la Chaire rattachée à Montpellier Business School s’est attelée à analyser le profil des passagers ayant été les premiers à regagner les aéroports hexagonaux une fois ceux-ci rouverts au trafic. Elle a donc mené une enquête auprès de 1 010 Français âgés de plus de 20 ans. Fait notable, seuls 20% des personnes interrogées déclarent avoir repris l’avion entre les mois de juin et octobre suite au premier confinement (17 mars-10 mai 2020).
La France fait partie des zones où le trafic aérien a été réduit de plus de 90% au printemps 2020 et qui met le plus de temps à retrouver son niveau d’avant-crise.
Pr Paul Chiambaretto, fondateur et directeur de la Chaire Pégase et coauteur du rapport
Autre donnée remarquable, parmi ces voyageurs, le pourcentage de clientèle professionnelle a fortement augmenté au cours de ces 5 mois comparés à une période ordinaire. “La part des répondants qui ont déclaré voyager pour motif professionnel (exclusivement ou principalement) est de 19%, soit le double par rapport à la période d’avant-crise”, relèvent les chercheurs de la Chaire Pégase. En outre, la principale destination de ces voyageurs s’est révélée être la France avant le reste de l’Europe. Une situation inversée par rapport à la situation pré-Covid-19.
Alors que 61% des Français interrogés comptent prendre l’avion au moins une fois dans les 12 prochains mois, ce qui est quasi-équivalent aux données exprimées de 2019 (63%), les délais de réservation des billets se sont considérablement raccourcis du fait de l’instabilité de la situation sanitaire. Ainsi, 36% des passagers aériens français disent avoir réservé leur billet moins de 10 jours avant le vol, contre seulement 13% en 2019. Une autre mesure témoin de l’incertitude auquel le marché du transport aérien est aujourd’hui, et pour quelques temps, confronté.