ARCHIVES |
Programme d’apprentissage innovant centré sur l’observation de la Terre, InnEO Space PhD a pour objectif d’améliorer l’employabilité des étudiants en thèse. Cette formation intensive à l’entrepreneuriat s’inscrit dans le cadre du programme européen Horizon 2020 et s’appuie sur l’écosystème régional du spatial, qui pourrait profiter de ces nouveaux profils.
L’intérêt suscité auprès du public par l’extraordinaire « amarsissage » (atterrissage sur Mars) du rover Perseverance en février 2021 a été l’occasion d’un coup de projecteur sur l’implication du spatial d’Occitanie dans cette mission. L’écosystème d’excellence de notre région lui a permis de réaffirmer son rôle prépondérant au sein du spatial européen. Un chiffre suffit à ce rôle : sur les 48 000 emplois de la filière en Europe, 24 000 sont en France et 13 000, soit plus d’un quart des emplois européens, en Occitanie, qui constitue un pôle majeur d’activités économiques dans le domaine. Et avec un marché qui croît de 10% par an, porté par le développement des usages, l’importance de ce pôle ne va cesser de se renforcer. Parmi ces usages, on citera bien sûr l’observation de la Terre. Les données issues de cette observation représentent un enjeu considérable dans différents domaines d’activité et le secteur crée donc de nombreux emplois chaque année. La région toulousaine a plusieurs atouts majeurs à faire valoir en la matière. Mais l’adéquation entre les profils recherchés par les entreprises et les jeunes diplômés n’est pas toujours au rendez-vous.
Nous nous appuyons beaucoup sur le savoir-faire et les compétences en matière de spatial au niveau local. Aerospace Valley est un acteur important et nous impliquons les différents industriels pour créer des synergies.
Josiane Mothe, professeur à l’Irit et coordinatrice du projet InnEO Space PhD
C’est dans cette optique que le projet InnEO Space PhD a été lancé en 2019 autour de l’observation de la Terre et de l’apprentissage automatique (machine learning). « L’idée est d’avoir des chercheurs et des doctorants de différentes disciplines, issus de divers pays d’Europe, qui répondent aux attentes pour améliorer leur employabilité. Dans les entreprises, on a parfois l’impression que les thésards sont éloignés des réalités et qu’ils ne font que de la recherche appliquée. C’est inexact », regrette Josiane Mothe, professeur à l’Irit et coordinatrice du projet. Pour rapprocher le monde académique et le monde de l’entreprise, InnEO Space PhD réunit l’Université Toulouse 2 Jean-Jaurès, deux universités roumaine et italienne ainsi que le pôle de compétitivité régional Aerospace Valley et la société italienne de communication et e-learning ReMedia Italia. « Les étudiants manquent parfois d’ouverture vers l’entreprise. Pour mieux les familiariser avec la construction de projets innovants, nous menons deux actions en parallèle », explique Josiane Mothe. La première a lieu au mois d’avril à Toulouse, avec la mise en place du premier Startech, qui s’inscrit dans le cadre du FabSpace, campus innovant autour des données du spatial à l’université Paul-Sabatier. « Des formateurs issus d’Aerospace Valley, de l’université Jean-Jaurès et des autoentrepreneurs viendront dispenser des conseils et les former à l’entrepreneuriat, ce qui est aussi utile dans la gestion de projet. » Cet été, InnEO Space PhD organisera, par ailleurs, une école d’été en Roumanie afin d’accompagner les étudiants sur les connaissances techniques et les compétences transversales. Une quarantaine d’étudiants seront sélectionnés pour chaque formation et des SPOC* seront édités à l’issue de celles-ci. L’objectif affiché est clairement de former davantage d’étudiants aux enjeux de l’observation de la Terre. Une approche gagnant-gagnant pour l’écosystème toulousain. « On s’appuie beaucoup sur le savoir-faire et les compétences en matière de spatial au niveau local. Aerospace Valley est un acteur important et nous impliquons les différents industriels pour créer des synergies », insiste Josiane Mothe. Tous les acteurs du New Space, qui impulsent une véritable dynamique sur le territoire, pourraient tirer profit de ces jeunes dont la formation suit parfaitement les besoins.