ARCHIVES |
Au vu de la moyenne d’âge de sa population, de sa culture de l’innovation, de l’omniprésence de la technologie dans ses filières d’excellence, de la qualité de sa R&D, on pourrait presque dire que l’Occitanie est une région « digital native ». Son cluster des entreprises numériques d’Occitanie, Digital 113, son écosystème de start-ups et, au final, l’ensemble des filières de notre territoire vont bénéficier de l’arrivée à Perpignan de l’emblématique École 42.
École 42 a été co-créée en 2013 par Xavier Niel, fondateur de Free, pour répondre aux besoins de talents des entreprises et pour permettre à tous les jeunes d’être acteurs de leur futur et de notre avenir numérique collectif. Elle compte aujourd’hui 42 établissements dans le monde et vient donc d’en ouvrir un à Perpignan. Cette arrivée tient elle-même au numérique puisque c’est un tweet de Laurent Gauze, président de la CCI Pyrénées-Orientales, qui invitait l’école à s’implanter à Perpignan après avoir ouvert à Nice, qui en est à l’origine. Mais ce choix relève aussi d’une forme d’évidence car, d’après une étude de l’Insee de 2019, l’Occitanie est la troisième région de France -derrière l’Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes- avec plus de 100 000 emplois.
Exit le monopole parisien sur l’élite du codage informatique. Désormais, c’est vers le Canigou qu’il faudra se tourner et, peut-être, dire au revoir à la Tour Eiffel. Avec l’arrivée de l’École 42 à Perpignan, au deuxième étage de l’ancien grand magasin « Aux dames de France », Cédric Siré, son président, veut donner une nouvelle impulsion aux terres qui l’ont vu grandir. « C’est un engagement territorial très fort, d’abord pour le département mais aussi pour la région que j’aime beaucoup, ma femme étant toulousaine. Je ne l’aurais pas fait ailleurs », témoigne le natif de Saint-Laurent-de-la-Salanque, qui vit aujourd’hui à Paris où il a créé son entreprise Webedia.
L’école, ouverte à tous, sans critère d’âge ni prérequis universitaire, est gratuite. La formation est financée à 50/50 par des partenaires publics et privés comme Véolia, la Banque Populaire ou encore Cédric Siré lui-même. Son budget de fonctionnement annuel avoisine le million d’euros. La seule épreuve pour les futurs étudiants sera de passer les trois premières « piscines »* de novembre, où 150 étudiants sont attendus par session et sélectionnés pendant un mois. La première promotion fera, elle, sa rentrée en février 2023. « L’école promeut des valeurs d’inclusivité, d’efficacité et va permettre de nourrir le département en valeur ajoutée pour les entreprises et également en pouvoir d’achat pour que tout cela ruisselle. Ce sont trois bonnes raisons d’implanter cette école à Perpignan », explique Cédric Siré.
L’école promeut des valeurs d’inclusivité, d’efficacité et va permettre de nourrir le département en valeur ajoutée pour les entreprises et, également, en pouvoir d’achat pour que tout cela ruisselle. Très attaché à notre territoire, c’est autant de bonnes raisons d’implanter cette école à Perpignan.
Cédric Siré, président de l’École 42 Perpignan, de Webedia et partenaire financier
Car dans le milieu informatique, elle est la référence pour la formation de développeurs web. « L’École 42 marche très bien. Elle forme des développeurs d’une qualité exceptionnelle dans l’entreprise. Mes employés issus de 42 sont parmi les meilleurs. Il y a une efficacité dans la formation », poursuit-il. « Quand vous sortez, vous avez deux ou trois emplois assurés avec un salaire de départ au-dessus de 40 000 euros par an, alors que trois ans auparavant vous n’aviez jamais entendu parler de codage. Pour la région, ce salaire est assez rare. » L’enjeu, ensuite ? Que les futurs diplômés restent sur le territoire occitan. « On vit une révolution dans le monde de l’informatique avec la généralisation du télétravail. Ils pourront donc poursuivre leur aventure dans la région », se réjouit le président. À coup sûr, de nouvelles licornes se tiennent prêtes à bondir sur le Canigou.