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L’aéroport de Nîmes-Garons se prépare à devenir un hub européen de sécurité civile qui abritera toutes les compétences inhérentes à l’aéronautique telles que la maintenance industrielle, la formation et l’innovation. Un véritable site référence dans un domaine où le changement climatique annonce des phénomènes naturels plus violents et faisant donc potentiellement plus de victimes…
Marqués par de dramatiques inondations, notamment en 1988 et 2002, la culture du risque des Gardois est réelle. D’ailleurs, le territoire de la communauté d’agglomération accueille aujourd’hui la Base nationale de Sécurité civile (hélicoptères de recherche et sauvetage, avions bombardiers d’eau dont les Canadair…) mais aussi 6 unités militaires et la plus grande école de Police de France. Cette concentration et cette expertise vont constituer le terreau d’un véritable écosystème d’ampleur international. Car, comme le mentionne la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi) du 24 janvier 2023, « La base aérienne de Nîmes-Garons doit changer de dimension et devenir un pôle européen de sécurité civile ». Dans ce cadre, « elle peut devenir un véritable hub de sécurité civile permettant de rassembler, en un seul lieu, une partie des moyens existants et d’ériger un pôle de référence agrégeant les différentes fonctions aériennes et logistiques ». Ce projet d’envergure mené par la Direction générale de la Sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC, ministère de l’Intérieur), en partenariat avec l’agglomération, repose notamment sur une collaboration renforcée des collectivités et des institutions étatiques avec des start-ups et des entreprises privées. Cette interaction mettra Nîmes Métropole en capacité d’aider l’État sur son pôle logistique/médical « Élément de Sécurité Civile rapide d’intervention médicale », dit dispositif « Escrim ».
Les synergies entre les différents acteurs économiques d’Occitanie et plus largement d’Europe et des quatre coins du globe se rencontreraient afin de créer un territoire d’excellence internationale dans la gestion des risques.
Adrien Mangiavillano, responsable de la filière Aéronautique, Risques, Sécurité civile à Nîmes Métropole
Au sein de ce hub, un cluster économique spécialisé sera érigé, pour faire se rencontrer opérationnels, chercheurs et entrepreneurs. « Nous souhaitons véritablement structurer une filière autour de cette thématique en lien avec les pôles de compétitivité afin de regrouper toutes les compétences », assure Adrien Mangiavillano, responsable de la filière Aéronautique, Risques, Sécurité civile à Nîmes Métropole. En effet, ce cluster qui sera situé dans le bâtiment B46 -site de 900 m2 inauguré courant 2023- sera animé conjointement par le pôle de compétitivité de la filière aérospatiale Aerospace Valley (régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine) et Nîmes Métropole. Pour l’heure, des négociations sont en cours entre l’État et l’Agglomération sur le transfert de la plateforme aéroportuaire. Nîmes Métropole souhaite devenir propriétaire de la majeure partie de l’aéroport afin de construire de nouveaux bâtiments en bord de pistes. « Cette perspective d’évolution est quasi unique et cela va faire de l’aéroport un levier économique du territoire. Et la demande explose ! », assure Adrien Mangiavillano.
Ainsi, sous cinq à dix ans, le nombre d’emploi au sein de l’aéroport devrait doubler grâce à de nouveaux fonciers. « L’aéroport deviendrait donc un véritable levier économique du territoire ». Rappelons que l’Occitanie est la première région européenne dans les filières spatiale et aéronautique et l’une des régions majeure dans la filière drone. Autant de viviers d’expertises et de talents au cœur de la prévention et de la gestion des problématiques de sécurité civile. La maintenance industrielle, la formation et l’innovation : ces trois secteurs d’activité se retrouveront donc au sein d’un seul et même lieu, véritable centre de gravité. « Les synergies entre les différents acteurs économiques d’Occitanie et plus largement d’Europe et des quatre coins du globe se rencontreraient afin de créer un territoire d’excellence internationale dans la gestion des risques » conclut Adrien Mangiavillano.