MER - mai 2021

Les pépites bleu marine de Greensea


À Mèze, près de l’étang de Thau, Greensea cultive les microalgues, véritables pépites marines aux propriétés et applications multiples. Alternative à la surpêche et à l’occupation des sols pour la production des protéines végétales, Greensea innove, participe à la création d’une filière européenne de production de la spiruline. Et illustre le dynamisme de l’économie bleue, caractéristique du littoral Méditerranéen d’Occitanie.

 

Elles mesurent entre 10 et 100 microns et sont invisibles à l’œil nu, sauf en cas de Bloom, ces nuages phytoplanctoniques qui affleurent parfois à la surface des océans. Premier maillon de la chaîne alimentaire en milieux marins, les microalgues unicellulaires ont d’abord été cultivées dans les années quatre-vingt par la société Aquamer pour servir de nourriture aux mollusques. Mais leurs propriétés vont bien au-delà d’un simple « fourrage aquatique ». Au début des années quatre-vingt-dix, Aquamer, rebaptisée Greensea, noue un partenariat avec le groupe Pierre Fabre. Objectif, mettre en place une collaboration de recherche et produire des actifs cosmétiques extraits des microalgues. « À l’époque, ce partenariat de recherche était vraiment innovant », souligne Yves Brunel, directeur de Greensea. « Aujourd’hui, il tient ses promesses et des gammes à l’algue bleue se déclinent, notamment à travers la marque Galénic. »

 

À l’époque, le partenariat de recherche noué avec le groupe Pierre Fabre était vraiment innovant. Aujourd’hui, il tient ses promesses et des gammes à l’algue bleue se déclinent, notamment à travers la gamme de soins dermocosmétiques Galénic, l’une des marques vitrines du groupe.

Yves Brunel, directeur de Greensea

 

Spiralg : vers une filière européenne de la spiruline

Greensea dispose d’une collection de 200 souches de phytoplancton et produit chaque année une centaine de tonnes de biomasse sans transformation destinées aux marchés de l’aquaculture et de l’alimentation humaine et animale. La société extrait également des pigments bleus, recherchés par l’industrie agroalimentaire, des protéines – peptides, polysaccharides… – et même des lipides DHAEPA. « Ces acides gras sont contenus dans l’huile de poisson. Mais la raréfaction de la ressource halieutique augmente la demande des lipides d’origine végétale », précise Yves Brunel. Filiale du groupe Greentech, Greensea fait partie du Pôle Mer Méditerranée et du pôle d’attractivité Sétois dédié à la valorisation des activités liées à l’économie bleue. Preuve de son dynamisme, la société a noué de nombreuses collaborations avec la filière ostréicole occitane et les pisciculteurs, mais multiplie aussi les partenariats de recherche régionaux, nationaux et européens sous forme de consortiums avec des entreprises et des laboratoires de recherches. Ainsi, le projet européen Spiralg, qui met en lien des entreprises françaises, allemandes et l’université de Dublin, vise à mettre en place une filière européenne autour de la production de la spiruline et de ses différentes applications. Le rôle de Greensea ? Industrialiser le processus d’extraction de la phycocyanine. Yves Brunel l’affirme : « aujourd’hui, les marchés sont matures. Les microalgues sont véritablement entrées dans les mœurs de consommation. »

 

 

 

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