MER - juillet 2017

Port de Sète-Frontignan,
l’avenir ne restera pas à quai


Entre 2008 et 2016, quelque 285 M€ (50% public) ont été investis afin de booster la compétitivité de l’infrastructure. Depuis mars dernier, cet élément clé de l’économie de la mer d’Occitanie est dirigé par Jean-Claude Gayssot, ancien ministre des Transports.

 

Jusqu’à fin 2007, le port de Sète faisait partie des 23 ports français dits « d’intérêt national » qui étaient alors propriété de l’État et gérés par les Chambres de Commerce et d’Industrie maritimes (CCI). Avec la loi du 13 août 2004 sur la décentralisation, la propriété de 17 de ces ports a été transférée aux collectivités locales. Dans notre région, le port de Sète est donc devenu propriété de la Région. Celle-ci a décidé, à compter du 1er janvier 2008, de le gérer en direct au travers d’une structure créée à cet effet : l’Établissement Public Régional Port Sud de France.

Un rôle de véritable autoroute de la mer

« Je souhaite porter un regard innovant sur l’activité du Port de Sète-Frontignan, a déclaré Jean-Claude Gayssot, ancien ministre des Transports et vice-président de la Région Occitanie, lors de sa prise de fonction de président de l’EPR, en mars 2017. Le Port de Sète-Frontignan peut jouer un rôle important d’autoroute de la mer. » Le chiffre d’affaires du port a franchi les 18 M€ en 2016, et le Conseil d’administration de l’EPR du 12 mai a souligné les bons résultats du port sur le premier trimestre 2017 : un trafic d’1,37 MT (+ 5% par rapport à 2016), + 10% sur les importations de véhicules neufs, + 21,76% pour les importations de graines oléagineuses pour l’usine Saipol, + 18% de trafic de bétail (23 912 têtes exportées), à quoi s’ajoute le redémarrage du terminal fruitier opéré par le logisticien Conhexa.

 

Les bons chiffres de 2016 confirment que le Port de Sète-Frontignan peut jouer un rôle important « d’autoroute de la mer », un avantage écologique et commercial majeur pour la région.

Jean-Claude Gayssot, président du Port Sète-Frontignan

 

Une nouvelle gare maritime

130 M€ d’investissements supplémentaires sont prévus d’ici 2020 avec, notamment, un nouveau Terminal passagers (livraison mi-2021), un casier de 18 ha sur la zone industrielle fluvio-maritime (ZIFMAR), la réalisation de terre-pleins dans le cadre du projet pétrolier BP (livraison fin 2018), un nouveau hangar à bétail (livraison début 2018), une nouvelle grue mobile (livraison début 2018), un appontement pétrolier (investissement BP de 50 M€, livraison mi-2020), un hangar vrac agro (livraison mi-2019) ou une nouvelle filière de vracs industriels à l’import (livraison mi-2019). « Ces investissements viendront nourrir les deux piliers qui guideront mon action : le développement économique du territoire et la préservation de l’environnement et de la qualité de vie sur le bassin de Thau, a affirmé Jean-Claude Gayssot. Cette stratégie s’inscrit dans le cadre du Plan Littoral 21, porté par Carole Delga. »

Le développement de l’accueil des méga-yachts

L’économie touristique est l’un des axes majeurs de développement du port. Le nouveau quai H, livré fin 2016, permet à Sète d’accueillir des bateaux de croisière de grande taille. Sur cette seule activité, 46 escales sont programmées (+ 28%) pour 45 000 passagers (+ 90%) en 2017. Et les prévisions 2018 font état de 66 escales pour 120 000 passagers. Pour la plaisance, plusieurs projets sont prévus : modernisation des pontons et de la capitainerie, réfection du quai Maillol pour créer 50 emplacements, développement de l’offre de mise au sec des navires grâce à la livraison en juin d’un élévateur à bateaux d’une capacité de levage de 20 t sur l’aire de carénage, développement de l’activité grande plaisance et méga-yachts par le lancement d’un appel à projets dans les prochaines semaines.

Une étude prospective réalisée par l’EPR à horizon 2020 ambitionne de faire passer le trafic du port de commerce à 4,6 MT, d’atteindre 1 000 postes d’amarrage pour la plaisance et de développer l’accueil de yachts, d’accueillir 250 000 passagers, de développer un chiffre d’affaires de 21 M€ et de créer 400 emplois directs. La Région et l’EPR affichent également une politique ambitieuse en faveur de l’intermodalité et de la transition énergétique.

 

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