MER - juillet 2023

Recyclage des coquilles, une perle pour l’environnement

 

Activité phare du bassin de Thau, site emblématique de l’Hérault, et plus largement de la région Occitanie, la conchyliculture génère une quantité importante de déchets, coquilles en majorité. Depuis 2007, l’agence Coved Environnement Hérault les collecte, les trie et les revalorise sur son site du Mourre Blanc, à Mèze. Une filière aux débouchés multiples devenue incontournable.

 

On le sait peu mais la conchyliculture est la 2e activité agricole de la région Occitanie, après la viticulture. Les enjeux économiques mais aussi environnementaux liés à l’activité de la filière sont donc d’importance. De Sète à Marseillan, le plus grand plan d’eau d’Occitanie s’étend sur une superficie d’environ 7 500 ha, dont 350 ha consacrés à la conchyliculture. La lagune de Thau représente ainsi le 1er centre conchylicole de la Méditerranée avec environ 600 producteurs d’huîtres et moules. « Cette activité économique produit chaque année 8 000 tonnes de déchets : des coquilles mais aussi des résidus d’activités, comme des morceaux de filets, de la corde… », détaille Fabien Bonnefoy, directeur de l’agence Coved Hérault qui exploite le site de recyclage du Mourre Blanc. Coved, qui appartient au groupe Paprec, exploite le site, propriété de Sète Agglopôle Méditerranée. « Avant, ces déchets étaient rejetés directement à l’eau, entraînant une source de pollution néfaste pour l’eau et les coquillages », poursuit-il.

 

Nous travaillons en R&D pour identifier de nouvelles filières de valorisation. Pour des projets industriels qui ont besoin de carbonate de calcium, comme la cosmétique. Nous avons aussi lancé une étude avec l’École des Mines d’Alès pour produire des plastiques biosourcés à partir de déchets conchylicoles.

Fabien Bonnefoy, directeur de l’agence Coved Hérault qui exploite le site de recyclage du Mourre Blanc.

 

Les coquilles, une ressource en forme de perle

Depuis 2007, les 4 camions équipés du site de Mèze relèvent en porte-à-porte, 5 jours par semaine, les déchets des professionnels. Ces derniers sont ensuite pesés et séchés dans des tunnels : « En 4 semaines environ, le système d’aération forcée va sécher la coquille, la dégrader et la rendre inerte », explique le directeur. S’ensuit une opération de triage, puis de criblage, pour séparer les coquilles d’huîtres des plus petits résidus (coquilles de moules, sable…). « 100 % des résidus sont recyclés. Les plus petites fractions sont essentiellement utilisées dans les travaux publics, pour du remblai notamment. Broyé, le substrat obtenu, riche en magnésium et en calcaire, est employé en agriculture biologique, pour la fertilisation des sols. Quant aux grosses fractions, elles servent essentiellement à fabriquer de la nourriture pour les animaux », énumère-t-il. Des usages variés qui, à l’avenir, pourraient trouver de nouveaux débouchés, comme le révèle Fabien Bonnefoy : « Nous travaillons en R&D pour identifier de nouvelles filières de valorisation. Pour des projets industriels qui ont besoin de carbonate de calcium, comme la cosmétique. Nous avons aussi lancé une étude avec l’École des Mines d’Alès pour produire des plastiques biosourcés à partir de déchets conchylicoles. » Déguster ses huîtres dans de la vaisselle fabriquée à partir de coquilles sera peut-être envisageable… et la boucle serait bouclée !

> www.coved.com
 

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